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AMULETTE


contre le démon appelé Asak : « Forme sur le sol une figure de tappini qui lui ressemble… Que l’asofcpar son image soit chassé ! » Loisy, Mémoire lu au Congrès internat, scientif. des cathol., 1888, t. i, p. 8-9. — Aussi la représentation des esprits malfaisants est-elle très fréquente, spécialement sur ces petits cylindres de pierre dure qui servaient de cachet, et que chacun portait sur

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130. — Pendants d’oreille égyptiens servant d’amulettes.

soi comme de véritables amulettes (fig. 132). On faisait aussi des statuettes de dieux que l’on pouvait porter suspendues au cou. On en pendait même aux portes et aux fenêtres des maisons, comme cette hideuse figurine de

131. — Scarabées funéraires. Musée du Louvre. — Dans l’inscription hiéroglyphique du scarabée placé en haut et dont les deux faces sont représentées, le nom du défunt a été laissé en blanc.

bronze qui représente le démon du vent du sud-ouest (fig. 133). Lenormant et Babelon, Hist. ancienne, p. 210 et suiv. Dans tous les cas on attribuait à ces talismans un pouvoir absolu, on les considérait comme une barrière inviolable même pour les dieux ; tels nous les montre l’incantation suivante : « Talisman, talisman, borne qu’on n’enlève pas. — Borne posée par les dieux que l’on ne franchit pas. — Borne immuable du ciel et de la terre qu’on ine déplace pas. — Seul dieu qui n’est jamais abaissé. — Ni dieu ni homme ne peuvent dissiper ta puissance. —

Piège qu’on n’enjêve pas, disposé contre le maléfice. » Fr. Lenormant, Études accadiennes, t. iii, p. 105.

Chez les Hébreux, la loi mosaïque ne laissait aucune place aux croyances qui expliquent ailleurs l’usage des amulettes et des talismans. L’Israélite fidèle savait qu’il n’avait pas à redouter de divinités malfaisantes. De plus, la magie et la divination sous ses différentes formes étaient interdites comme aussi abominables que le culte cruel de Moloch. Deut., xviii, 10-14. C'était un trait distinctif du peuple de Dieu, de n’avoir ni devin ni sorcier. Num.,

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132. — Cylindre babylonien en hématite. Collect. de Olercq, n » 74.

xxiii, 23. Jéhovah veillait sur lui d’une façon spéciale, cela lui suffisait ; il n’avait pas à chercher ailleurs des moyens de se prémunir contre les puissances occultes. Elles ne pouvaient rien contre lui, comme le prouvait si bien l’histoire de Balaam. Num., xxii-xxiv. Même pour les individus, Satan n’exerce pas son pouvoir malfaisant sur les biens et sur les personnes sans la permission

133. — Démon du vent du sud-ouest. Figurine de bronze du musée du Louvre. Réduite dn tienC

divine. L’histoire de Job, ii, 6, le montre. Ce saint personnage ne songe pas même à expliquer ses souffrances par les maléfices. Il n’a recours qu'à Dieu, bien qu’il sache quel peut être l’effet de certaines malédictions. Job, iii, 9.

Mais, de même que les cultes idolâtriques et polythéistes, ainsi la magie et son cortège de pratiques superstitieuses ne pénétrèrent que trop souvent dans la nation