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manuscrit tout entier. Voir Bandini, Bibliotheca Leopoldina Laurentiana, Florence, 1791, t. i, p. 701-732 ; J. Wordsworth, Novum Testamentum Domini Nostri Jesu Christi latine, p. XI, Oxford, 1889 ; de Rossi, La Bibbia offerta da Ceolfrido abbate al sepulcro di S. Pietro, Rome, 1888 ; J. White, The Codex Amiatinus and its birthplace, dans les Studia biblica, Oxford, 1890, t. ii, p. 273-308.

AMICO Bernardino, moine franciscain, né à Gallipoli, dans le royaume de Naples, était prieur de son ordre à Jérusalem, en 1596. Pendant un séjour de cinq ans en Palestine, il étudia avec soin la géographie de la Terre Sainte, et à son retour en Italie, il publia un Trattato delle Piante et Immagini de Sacri Edifizi di Terra Santa, disegnate in Jerusalemme, imprimé d’abord à Rome, in-f°, 1609, puis à Florence, 1620, avec des additions. Les gravures de la seconde édition de cet ouvrage, qui représentent les édifices sacrés de la Palestine, sont du célèbre Callot (47 estampes sur 35 planches, parmi lesquelles nous signalerons celle du ch. xliv, v. 55 b, représentant Jérusalem telle qu’elle était au xvie siècle) ; les gravures de la première édition sont d’A. Tempestini. Voir G. Mazzuchelli, Scrittori d’Italia, t. ii, 1753, p. 625 ; E. Heaume, Recherches sur la vie et les ouvrages de J. Callot, 3 in-8°, Paris, 1853-1860, t. iii, n° s 455-489, p. 211 ; M. Vachon, J. Callot, in-4o, Paris (1886), p. 66.

AMINADAB, hébreu : ‘Ammînâdàb, « mon peuple est noble ; » Septante : Ἀμιναδάβ.

1. AMINADAB, fils de Ram (dans Ruth et S. Matthieu : Aram), de la tribu de Juda. Sa fille Elisabeth devint la femme du grand prêtre Aaron ; et son fils Nahasson fut le chef de sa tribu, à l'époque de la sortie d’Égypte. Il vécut donc sous la dure servitude des Pharaons et dut mourir avant l’exode. Exod., VI, 23 ; Num., i, 7 ; ii, 3 ; vii, 12, 17 ; x, 14 ; Ruth, iv, 19, 20 ; I Par., ii, 10. Il est compté parmi les ancêtres de Notre-Seigneur Jésus-Christ. S. Matth., 1, 4 ; S. Luc, iii, 33.

2. AMINADAB, un des fils de Caath, et père de Coré, de la famille de Lévi. I Par., vi, 22. Ailleurs, Exod., vi, 18 ; I Par., vi, 2, 18, il est appelé Isaar. Le texte du Codex Alexandrinus des Septante a de même, Ἰσσαάρ. Aussi on peut croire à une erreur de copiste dans I Par., VI, 22.

3. AMINADAB, frère et chef des cent douze fils d’Oziel, lévite de la famille de Caath, au temps de David. I Par., xv, 10-13. Le pieux roi l’envoya, avec d’autres lévites et les prêtres Sadoc et Abiathar, pour transporter l’arche sainte à Jérusalem.

4. AMINADAB, hébreu : ʿAmmînâdîb, au qeri, nom propre, ou ʿammi nâdîb, en deux mots, au ketib, nom commun, « mon noble peuple. » Cant., VI, 11 (hébreu 12). Dans ce dernier cas, plus régulièrement l’article devrait être joint à l’adjectif, hannâdib. S’il s’agit d’un nom propre, il désignerait un célèbre conducteur de chars. Les Septante et la Vulgate ont Aminadab. Peut-être les traducteurs grecs ont-ils vu ici une allusion à II Reg., vi, 3, où le char qui porte l’arche est dit sortir de la maison d’Abinadab (grec : Ἀμιναδάβ).

AMITAL (hébreu : Ḥǎmûtal, « allié, c’est-à-dire semblable à la rosée ; » Septante : Ἀμιτάλ, Ἀμειτάαλ), fille de Jérémie de Lobna, et l’une des femmes du roi Josias. Elle fut mère de Joachaz, IV Reg., xxiii, 31, et de Sédécias. IV Reg., xxiv, 18 ; Jer., lii, 1. Dans ces deux derniers passages, le ketib porte Ḥǎmîtal.

AMIZABAD (hébreu : ʿAmmîzâbâd, « peuple ou serviteur du donateur, c’est-à-dire Jéhovah [?] ; » Septante : Zαϐάδ), fils de Banaïas, le plus vaillant capitaine de David. Amizabad commandait sous son père le troisième corps de troupes, qui entrait en fonctions le troisième mois pour la garde du roi. I Par. xxvii, 6.

'1. AMMA (hébreu : ʿUmmâh ; Septante : Ἀρχόϐ, Ἀμμά), ville de la tribu d’Aser, Jos., xix, 30. Le grec Ἀρχόϐ est évidemment une faute, et paraît être le déplacement de Rohob (hébreu : Rehôb), qui suit presque immédiatement, bien qu’ordinairement ce nom soit rendu par Ράαϐ ou Ροώϐ. L’emplacement d’Amma est difficile à déterminer, les villes qui la suivent, c’est-à-dire Aphec et Rohob, ne pouvant elles-mêmes offrir aucun point de repère. Eusèbe et saint Jérôme ne font que la mentionner, sans autre indication. Onomastica sacra, 1870, p. 95 et 224. Cependant M. V. Guérin propose de l’identifier avec Khirbet ʿAmméh (Kh. Ummiéh, dans la carte anglaise, Londres, 1890, feuille 6), au nord-ouest d’El-Djich (Giscala), et tout près de Beit-Lif, vers l’est. Voir la carte de la tribu d’Aser. « Ces ruines, dit-il, sont disséminées sur une colline dont les pentes sont cultivées et dont le sommet est couvert de térébinthes, de lentisques et de chênes verts. On distingue, au milieu de ce fourré, les arasements de nombreuses petites maisons, bâties toutes avec des pierres de taille de moyenne dimension, qui paraissent n’avoir point été cimentées ; les vestiges d’un monument orné de colonnes monolithes aujourd’hui brisées, et dont il subsiste encore les assises inférieures d’une abside, ce qui prouve que c'était une église ; une trentaine de citernes, la plupart remplies de terre et de décombres ; plusieurs tombeaux, soit creusés en forme de fosses, soit renfermant des fours à cercueil pratiqués dans les parois d’une chambre sépulcrale, un pressoir à vin excavé dans le roc, etc. Le nom d’Amméh donné à ces ruines fait penser immédiatement à celui de ʿOummah… Au premier abord, nous serions tenté de la rapprocher plus près de la côte ; mais néanmoins les limites orientales de la tribu d’Aser pouvaient peut-être comprendre notre Kharbet ʿAmméh. » Description de la Palestine, Galilée, t. ii, p. 114-115. En réalité, cet endroit nous semble trop enclavé dans la tribu de Nephthali, formant la pointe la plus orientale, c’est-à-dire la plus éloignée, d’un triangle terminé à l’ouest par Beit-Lif (Héleph), et au sud-ouest par Khirbet Haziréh (Enhasor), deux villes qui appartenaient à cette dernière tribu.

D’autres savants placent Amma plus près de la mer, à ʿAima ou ʿAima ech-Chaoub, à une faible distance de Ras en-Naqoura. Cette opinion, émise par Thomson dans la Bibliotheca sacra, 1855, p. 822 et suiv., citée par Van de Velde, Memoir to accompany the map of the Holy Land, 1859, p. 354, a été admise, avec réserves toutefois, par différents auteurs, entre autres par les explorateurs anglais. Cf. Armstrong, Wilson et Conder, Names and places in the Old and New Testament, Londres, 1889, au mot Ummah, p. 178. Il y a, en effet, analogie entre l’arabe ʿAlma (avec aïn initial) et l’hébreu ʿUmma (également avec aïn ; le lam compensé par le daguesch). « Alma est un petit hameau sur le sommet de l’Échelle des Tyriens (Scala Tyriorum), à environ cinq milles (8 kilom.) de la côte à Ras en-Naqoura, et est le seul village habité dans cette partie de l'Échelle. » W. M. Thomson, The Land and the Book, Londres, 1890, chap. xx, p. 295. S’il est permis d’adopter l’une ou l’autre des opinions que nous venons d’exposer, il est impossible d’admettre celle qui place Amma « à Kefr Ammeih, dans le Liban, au sud d’Hammana, dans le district d’El-Djurd », au sud-est de Beyrouth. Cf. F. Keil, Biblischer Commentar über das Alte Testament, Josua, Leipzig, 1874, p. 158. La tribu d’Aser ne montait pas si haut.

A. Legendre.

2. AMMAH (Colline d') (hébreu : Gibʿat ʾAmmâh ; Septante : ὁ βουνὸς Ἀμμάν ; Vulgate : collis aquæ ductus), lieu où parvinrent Joab et Abisaï poursuivant Abner après le combat de Gabaon et la mort de leur frère Asaël.