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AMAT — AMBASSADE

sens. Les difficultés sont expliquées au bas des pages. Sa version se recommande d’ailleurs par une fidélité qui n’a rien de servile et par l'élégance du style. Comme la Bible de Scio contient des annotations en plus grand nombre, on a publié vers 1885 La Santa Biblia vulgata latina y su traduction al español por Félix Torres Amat, con notas de este y del P. Felipe Scio de San Miguel, cronologias del P. Fidel Fita, S. J., comentarios y vindicias, 12 in-8°, Barcelone (sans date).

L'évêque d’Astorga a composé plusieurs autres ouvrages, parmi lesquels on peut mentionner ses Memorias para ayudar a formar un Diccionario critico de los escritores catalanes, in-8°, Barcelone, 1836. Cet ouvrage contient des notices sur plusieurs commentateurs espagnols. Voir M. Salvâ et P. Sainz de Baranda, Coleccion de documentes ineditos para la historia de Espana, t. xxii, Madrid, 1853, p. 66.

AMATH, ville de Syrie. Voir Amathite et Émath.


AMATHÉEN (hébreu : Ḥămâṭi ; Septante : à 'A(ioiôt), nom d’une des familles qui descendaient de Chanaan. Elle occupe la dernière place dans la liste des fils de Chanaan. Gen., x, 18 ; I Par., i, 16. (La Vulgate écrit Amathæus dans Gen., x, 18, et Hamathæus dans I Par., i, 16.) Les Amathéens sont indubitablement les Chananéens qui s'établirent à Emath (hébreu : Ḥămàt), à la frontière septentrionale de la Palestine. Voir Émath.


AMATHI (hébreu : ʾĂmiṭṭaï, « sincère ; » Septante : Ἀμαθί, père du prophète Jonas. IV Reg., xiv, 25 ; Jon., 1, 1.


AMATHIE, AMATHIS. Voir Amathite.


AMATHITE (grec : Ἀμαθῖτις), I Mach., xii, 25.Région au nord de la Palestine, située autour d'Émath ou Amath, d’où elle tirait son nom. Voir Émath. C’est là que Jonathas Machabée rencontra l’armée de Démétrius II Nicator, laquelle se retira précipitamment pendant la nuit, n’osant pas risquer la bataille avec les Juifs. I Mach., xii, 24-28. — Quelques commentateurs ont confondu à tort l’Amathite avec la région située autour d’Amathonte ou Amathus (Ἀμαθoύς, xà Ἀμαθά), ville forte à l’est du Jourdain, qui fut prise par Alexandre Jannée, et dont il est plusieurs fois question dans Josèphe. Ant. jud., XIII, xiii, 3 ; XIV, v, 4 ; XVII, x, 6 ; Bell, jud., i, iv, 3 ; viii, 5. Amathonte est l’Amata visitée par Burckardt, Travels, p. 346, près du Jourdain, un peu au nord du Zerka, l’ancien Jaboc. L’Amathite de I Mach., xii, 25, était beaucoup plus au nord.


AMBARACH Pierre, jésuite d’origine maronite, né en 1663, à Gusta, en Syrie, mort à Rome, le 25 août 1742. Il fut élevé à Rome, au collège des Maronites, par les jésuites, de 1672 à 1685, et retourna en Syrie en décembre 1685. Envoyé plus tard par ses compatriotes auprès du Saint-Siège pour y traiter quelques affaires intéressant leur Église, il fut retenu à Florence, après avoir rempli sa mission, par le grand-duc Côme III de Médicis, qui le chargea d’abord d’organiser une imprimerie orientale et le nomma ensuite professeur d'Écriture Sainte à Pise. Le 30 octobre 1707, Ambarach entra au noviciat des jésuites à Rome, et, quelque temps après, Clément XI le nomma membre de la commission chargée de préparer l'édition pontificale de la Bible grecque des Septante. Il publia aussi les deux premiers volumes des Œuvres de saint Éphrem en syriaque, etc. Comme son nom en arabe signifie « béni », il a pris dans l'édition de saint Éphrem le nom de Benedictus. Le P. de Backer l’appelle Benedetti, Bibliothèque des écrivains de la Compagnie de Jésus, 1890, t. i, col. 1295, nom sous lequel il est connu en Italie ; la Biographie universelle de Michaud, t. iv, 1811, p. 198, le nomme Benoît.


AMBASSADE, AMBASSADEUR. On appelle aujourd’hui ambassadeur le représentant officiel d’un souverain ou d’un État auprès d’un gouvernement étranger. Il réside ordinairement dans le pays où il est accrédité. Les anciens, et en particulier les Hébreux, n’ont pas eu d’ambassadeurs dans ce sens moderne ; ils ont eu seulement des envoyés chargés de porter des messages ; on n’en donne pas moins assez souvent à ces envoyés le nom d’ambassadeur, et à la mission qu’ils remplissaient le nom d’ambassade. Un verset des Proverbes, xiii, 17, nous fait connaître deux des noms par lesquels on désignait en Israël les personnages à qui étaient confiées ces fonctions importantes :

Le méchant messager (malʾâk) tombera dans le mal,
Mais l’envoyé (ṣîr) fidèle est le salut.

Le mot malʾâk, qui signifie un messager quelconque, Job, i, 14, etc., et spécialement un envoyé de Dieu, un ange, Gen., xlviii, 16, etc., désigne plusieurs fois dans l'Écriture un messager public, politique. Jud., xi, 12, 17, 19 ; I Sam., xvi, 19 ; xix, 11, 14, 20 ; I (III) Reg., xix, 2 ; II Par., xxxv, 21 ; Is., xxx, 4 ; xxxiii, 7 ; Ezech., xvii, 15, etc. La Vulgate, dans ce dernier sens, traduit malʾâk par nuntius. Le mot sîr, comme nom d’agent, signifie toujours un homme chargé de porter un message. Prov., xiii, 17 ; xxv, 13 ; Is., xviii, 2 ; lvii, 9 ; Jer., xlix, 14 ; Abd., 1. Notre Vulgate le rend par le substantif legatus, qui est le mot consacré en latin pour exprimer un ambassadeur. Au second livre des Paralipomènes, xxxii, 31, les ambassadeurs de Babylone sont appelés melisîm (Vulgate : in legatione), c’est-à-dire « interprètes ». Souvent du reste, quand les écrivains sacrés racontent des ambassades, ils ne donnent aucun titre spécial à ceux qui les remplissent.

Ceux qui étaient chargés d’un message à l'étranger étaient naturellement des hommes importants, par exemple, des officiers de la cour, quand ils étaient envoyés par le roi. Voir II Reg., x, 1-5 ; IV Reg., xviii, 17 ; etc. Ils étaient considérés comme des personnes sacrées et en quelque sorte inviolables, si nous en jugeons par la guerre qui fut la conséquence des outrages faits par les Ammonites aux envoyés de David. II Reg., x.

La mission la plus ordinaire des ambassadeurs consistait à demander la paix, l’alliance avec un peuple étranger ou certaines faveurs, comme dans les premiers exemples que nous connaissons, où Moïse envoie, mais sans succès, des messagers aux Iduméens et aux Amorrhéens, Num., xx, 14-21 ; xxi, 21-23 ; Jud., xi, 17-21, pour obtenir le libre passage sur leurs terres. Les Gabaonites vont trouver Josué pour faire alliance avec lui. Jos., îx, 3-16. Jephté envoie inutilement des ambassadeurs aux Ammonites afin qu’ils cessent de piller les tribus transjordaniennes. Jud., xi, 12-28. Les tribus d’Israël réunies à Maspha font demander par des envoyés à la tribu de Benjamin de leur livrer les coupables qui avaient outragé la femme du lévite d'Éphraïm ; ils ne l’obtiennent point. Jud., xx, 12-13. Benadad, roi de Syrie, exige d’Achab, par une double ambassade, qu’il lui livre tout ce qu’il possède. III Reg., xx, 1-6. Amasias, roi de Juda, sollicite une entrevue et une alliance matrimoniale de Joas, roi d’Israël, et ses envoyés lui rapportent une réponse outrageante. IV Reg., xiv, 8-9. Achaz, roi de Juda, se reconnaît tributaire de Téglathphalasar, roi d’Assyrie, pour obtenir de lui des secours. IV Reg., xvi, 7. Ézéchias, fils et successeur d’Achaz, fait demander la paix à Sennachérib, roi d’Assyrie, qui a envahi ses États, IV Reg., xviii, 14, et Sennachérib, après avoir accepté son tribut, le fait sommer néanmoins à deux reprises, par plusieurs de ses grands officiers, de se soumettre complètement à lui. IV Reg., xviii, 17-34 ; xix, 9-14 ; Is., xxxvi, 1-20 ; xxxvii, 9-14. MérodachBaladan, roi de Babylone, envoie à Ézéchias une ambassade avec des lettres et des présents, pour le féliciter sur sa guérison miraculeuse, IV Reg., xx, 12 ; II Par., xxxii, 31 ;