Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/283

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
437
438
AMAN — AMANDIER

figure. Cf. Rupert, De Victoria verbi divini, viii, 3, t. clxix, col. 1381 ; Raban Maur, In lib. Esth., i, 6, t. cix, col. « 52-660.

AMANA (hébreu : ʾĂmânâh), montagne mentionnée dans le Cantique des cantiques, IV, 8. Les Septante en ont fait un nom commun, et ont traduit mêrô's ʾĂmânâh, « du sommet d’Amanah, » par ἀπὸ ἀρχῆς πίστεως, « du commencement de la foi, » interprétation condamnée par le contexte et le parallélisme, d’après lesquels le mot correspond à ceux de Liban, de Sanir et d’Hermon. Le nom d’ʾĂmânâh se lit aussi IV Reg., v, 12, pour désigner un fleuve de Damas, dans le geri et le ketib d’un certain nombre de manuscrits, dans le Targum de Jonathan et la version syriaque, au lieu d’Abânâh, leçon courante du texte. Voir Abana. C’est ce qui a fait supposer à la plupart des auteurs qu’entre celui-ci et la montagne il y avait la relation du cours d’eau à la source, et que l’un donnait son nom à l’autre. L’Amana serait donc un des sommets de l’Anti-Liban, d’où sort l’Abana, aujourd’hui le Barada, c’est-à-dire le Djebel Zebdâni, au nord du grand Hermon, dominant du côté de l’est une grande plaine qui est le point le plus central et la vallée la plus pittoresque de la chaîne orientale. « Le Talmud de Jérusalem, tr. Schebiith, vi, 2, identifie l’Amanah de la Bible, Cant., iv, 8, avec l’Amanus. » A. Neubauer, La Géographie du Talmud, Paris, 1868, p. 7, n. 3. Nous croyons avec Reland, Palæstina ex monumentis veteribus illustrata, Utrecht, 1714, 1. 1, p. 320, que le « sommet » dont parle le Cantique sacré ne saurait être confondu avec la montagne bien connue du nord de la Syrie. Les noms qui accompagnent Amana suffisent à eux seuls pour rejeter cette assimilation.


AMAND DE ZIERICZÉE, en Zélande, mineur observant, hébraïsant, enseigna la théologie dans le collège de son ordre à Louvain, et fut premier supérieur de la province de Cologne, dans le temps où elle comprenait les Pays-Bas. Il mourut le 8 juin 1524, d’après Jean de Saint-Antoine, en 1535, d’après Sbaraglia, et fut enseveli devant l’autel majeur de son couvent. Il laissait divers ouvrages d’exégèse dont les bibliographes susdits, non plus que les autres, ne nous font connaître le sort : 1° Commentaria in Genesim ; 2° Commentaria in Psalmum cxviii ; 3° Commentaria in librum Job ; 4° Commentaria in Ecclesiasten ; 5° De lxx hebdomadibus Danielis liber unus. Voir Ruland, dans l’Allgemeine Deutsche Biographie, 1. 1, 1875, p. 388.

P. Apollinaire.


AMANDE, fruit de l’amandier. — 1° Lorsque Jacob renvoya ses enfants pour la seconde fois en Égypte, avec Benjamin, pour y chercher du blé, il les chargea d’offrir au premier ministre d’Égypte, qu’il ignorait être son fils Joseph, « les meilleures productions de la terre » de Chanaan, et parmi ces productions figurent les amandes. Gen., xliii, 11. Elles sont appelées en hébreu šeqêdîm ; Septante : κάρυα; Vulgate : amygdalæ. — 2° Il est question une seconde fois des amandes, dans la Bible, à propos de la verge d’Aaron, qui fleurit miraculeusement, lors de la sédition de Coré, Dathan et Abiron. La verge d’Aaron, qui était sans doute un rameau d’amandier, ayant été placée dans le tabernacle avec celles des onze autres tribus, fut la seule qui en un jour porta des fleurs, des feuilles et des fruits, qui sont appelés dans le texte original šeqêdîm , c’est-à-dire « amandes », comme l’ont traduit exactement les anciennes versions. Num., xvii, 8. — 3° Un troisième passage du Pentateuque, Exod., xxv, 33, 34 (répété d’une manière analogue Exod., xxxvii, 19, 20), parle d’ornements « en forme d’amande », quasi in nucis modum (Vulgate), destinés à orner le chandelier à sept branches. Les ornements auxquels est attribuée cette forme sont appelés gebi’îm, c’est-à-dire « coupes, calices (de fleurs) » ; d’où il suit qu’ils n’avaient pas la forme du fruit de l’amandier, qui ne ressemble nullement à une coupe ou à un calice ; mais, comme on le traduit assez communément aujourd’hui, de la fleur de cet arbre. Le chandelier à sept branches se composait de sept tiges disposées sur un même plan comme en éventail, et partant deux par deux d’un même point, à l’exception de celle du milieu. Celle-ci était verticale. Les trois paires latérales formaient trois demi-cercles ou trois arcs de cercle s'élevant à la même hauteur, de manière que les sept lampes fussent placées sur une même ligne horizontale. Les sept tiges n'étaient pas unies, mais constituées par trois pièces qui paraissaient insérées l’une dans l’autre, dans une sorte de bouton qui s’ouvrait en forme de calice ou de fleur d’amandier. De la fleur d’amandier inférieure sortait la pièce supérieure. La tige du milieu avait quatre coupes en forme de fleur, au lieu de trois, parce que les trois inférieures étaient le point de départ des trois tiges latérales. Voir Amandier et Chandelier a sept branches.

F. Vigouroux.

AMANDIER, arbre de la famille des Rosacées, de la tribu desPrunées. L’amandier commun (fig. 111) est originaire de l’Asie. Quelques botanistes pensent qu’il est spontané en Syrie. On le cultive avec succès dans le midi de la France.

[[File: [Image à insérer] |300px]]
111. — Amandier.

Il atteint en moyenne, en Palestine, de quatre à cinq mètres de hauteur. Ses feuilles sont alternes, glabres, oblongues, lancéolées, dentelées, aiguës ; ses fleurs, axillaires, solitaires ou géminées, petites, au calice campanule, à cinq pétales, blanches avec une légère teinte rose. Elles s'épanouissent en Palestine dès le mois de janvier, avant le développement des feuilles. Le fruit de l’amandier est enveloppé d’une écorce vert-cendré, qui finit par se dessécher comme le noyau, et s’en sépare facilement à la maturité. Il est allongé et marqué d’un sillon longitudinal ; il renferme un noyau dont la surface, presque lisse, est criblée de perforations étroites, et dans lequel se trouve l’amande (fig. 112). Le fruit jeune contient deux ovules, dont un seul habituellement se développe jusqu'à maturité. En Orient, on mange volontiers le fruit entier, avec l'écorce, quand il est encore tendre. Je l’ai vu