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ALUS — AMALEC

sur l’une de ces deux routes que se trouvait Alus, dont la tradition n’a pas gardé le souvenir. On peut croire d’ailleurs que c'était une station sans importance, puisque l’Exode la passe complètement sous silence. Cf. F. Vigoureux, La Bible et les découvertes modernes, 4e édit., 1884, t. ii, p. 508, 509. Voir Daphca et Raphidim.

A. Legendre.

ALVA (hébreu : ʿAlvân ; Septante : Γωλά), descendant d’Ésaü, chef d’une tribu iduméenne. Gen., xxxvi, 40 : Nommé aussi Alia (hébreu : 'Alyâh), I Par., i, 51.

ALVAN (hébreu : 'Alvân ; Septante : Γωλάμ), fils aîné de Sobal, qui était le deuxième fils de Séir l’Horréen. Gen., xxxvi, 23. Le même qu’ALIAN (hébreu : ʿÂlyân). I Par., i, 40.

1. ALVAREZ Gabriel, commentateur espagnol, né à Oropesa en 1564, entra au noviciat des jésuites de Saragosse le 13 décembre 1582. Il professa la théologie et l'Écriture Sainte, fut recteur des collèges de Majorque et de Barcelone, et mourut à Tarazona en 1645. Il a commenté Isaïe : Isaias Expositus, in-f°, Lyon, 1623.

2. ALVAREZ Louis, ou ALVRÈS, commentateur portugais et prédicateur célèbre, né à San -Roman en 1615, entra au noviciat de la Compagnie de Jésus en 1629. Il professa à Coïmbre la rhétorique, la philosophie et l'Écriture Sainte ; fut recteur des collèges d’Angra, de Porto et d'Évora, provincial du Portugal et supérieur de la maison professe de Lisbonne, où il mourut le 13 janvier 1709. On a de lui un volume sur Joseph : Joseph Rachelis filius illustratus, in-f°, Lyon, 1675.

C. Sommervogel.

AMAAD (hébreu : 'Am'âd ; Septante : Ἀμτήλ, le A final dérivé, par faute de copiste, du À primitif), ville de la tribu d’Aser, citée entre Elmélech et Messal, Jos., xix, 26. Son identification plus ou moins probable peut se rattacher aux deux opinions suivantes. Les explorateurs anglais la placent à Khirbet el-'Amoud, au nord de Saint-Jean d’Acre, et à peu de distance au sud-est i’Ez-Zib (ancienne Achazib). Cf. G. Armstrong, C. Wilson et Conder, Names and Places in the Old and New Testament, 1889, p. 9. M. V. Guérin prétend que ces ruines, simples tas de pierres de différentes dimensions, restes de maisons démolies, empruntent leur nom à un ancien montant de pressoir encore en place, percé au centre d’une rainure longitudinale, et appelé par les Arabes El-'Amoud, « la colonne, » Description de la Palestine, Galilée, t. ii, p. 41.

D’autres auteurs l’identifient avec le village d’Oumm el-'Amed, situé sur un petit plateau entre Beit-Lahm

(Bethléhem de Zabulon) et Khirbet el-Beidka (Abès d’Issachar). Si ce nom de « mère des colonnes » ne convient guère aujourd’hui à un endroit qui ne renferme aucun vestige d'édifice antique ni aucun fût ou tronçon de colonne, cf. Guérin, ouvr. cité, t. i, p. 394, van de Velde voit là une raison pour supposer que la dénomination « peut avoir une autre origine et semble dériver de l’hébreu 'Am’ad », Memoir to accompany the map of the Holy Land, 1859, p. 284. La raison ne nous paraît guère concluante. Cependant, s’il est vrai, comme l’insinuent certains critiques, que Youadi el-Malek, au sud duquel se trouve Oumm el-'Amed, rappelle la ville d’Elmélech, citée avant Amaad, et que Messal, citée après, se retrouve dans Misalli, au nord d’Athlit, la position indiquée dans cette seconde hypothèse répond assez bien à l'énumération de Josué, xix, 25, 26, qui rapproche notre ville du Carmel. Voir Aser (tribu et carte).

A. Legendre.

AMADATHI (hébreu : Hammedâfà, nom avec l’article, « le jumeau ou double [?] ; » Septante : Ἀμαδάθος), père d’Aman. Esth., iii, 1, 10 ; ix, 24 ; xji, 6 ; xvi, 10. Il était Agagite, c’est-à-dire originaire d’une province de Médie appelée Agag. Voir Agagite.

AMAL (hébreu : Âmâl, « labeur ; » Septante : Ἀμάλ), quatrième fils de Hélem, Benjamite. I Par., vii, 35.

AMALEC, hébreu : Amâlêq ; Septante : Ἀμαλήκ, Ἀμαληκίτης ; la Vulgate écrit Amalech dans Gen., xxxvi, 12, 16 ; de là : Amalechites, dans certains manuscrits et éditions. L'étymologie du nom est inconnue, et ce n’est qu’en le partageant d’une façon tout arbitraire entre les racines עט, 'am, et לקק, lâqaq, que l’on a obtenu l’interprétation courante : populus lambens, « un peuple qui lèche, » interprétation déjà donnée par Philon ; ὁ Ἀμαλήκ, ὁς ἑρμενεύεται λαὸς έκλείκων. Leg. allegor., iii, 66, Leipzig, 1828, t. i, p. 178 ; De migrat. Abraham, 26, t. ii, p. 323 ; De congressu quærendæ eruditionis gratia, 11, t. iii, p. 82.

1. AMALEC, petit-fils d'Ésaû par Éliphaz et Thamna la Horréenne. Il est compté parmi les chefs des tribus iduméennes. Gen., xxxvi, 12, 16, 22 ; I Par., i, 36. Cet Amalec est-il l’ancêtre du peuple qui a porté le même nom ? Beaucoup le pensent, simplement guidés par la ressemblance de nom et par l’habitude de rencontrer dans la Genèse la souche de la plupart des peuples qui figurent ensuite dans la Bible ; mais dans la généalogie des fils d'Ésaü, rien ne suppose l’intention de rattacher à cet Amalec l’origine d’un peuple distinct des autres tribus iduméennes. Son nom n’y a aucun relief spécial et n’est accompagné d’aucune des formules dont se sert ailleurs la Genèse pour indiquer l’origine des plus importants voisins d’Israël. Cf. pour Moab. Ammon, Édom lui-même, Gen., xix, 37, 38 ; xxxvi, 43. La ressemblance de nom n’implique pas par elle-même la communauté d’origine ; parmi ces fils d'Ésaü, il y a un Cénez, Gen., xxxvi, 11, 15, et cependant on ne peut y voir le père des Cénézéens qui existaient au temps d’Abraham, Gen., xv, 19, ni des Cénézéens appartenant à la tribu de Juda. Num., xxxii, 12 ; Jos., xiv, 6, 14 ; xv, 17 ; Jud., i, 13 ; iii, 9 ; I Par., iv, 13, 15. On peut donc, s’il y a lieu, se poser et discuter en toute liberté la question de savoir si le petit-fils d'Ésaü est le père des Amalécites ; nous allons apporter et discuter brièvement les raisons pour et contre.

I. Pour l’affirmative. — 1° On allègue Josèphe, Ant. jud., II, i, 1 ; mais est-ce une tradition ancienne qu’il recueille ou une simple conjecture de sa part ? Il est difficile de le dire. — 2° On prétend que si dans Gen., xxxvi, nous n’avons pas l’ancêtre des Amalécites, on ne trouverait dès lors nulle part dans la Genèse l’origine d’une nation qui a été si souvent, dans les temps anciens, en contact avec les Hébreux ; ce qui est invraisemblable, vu le but et le plan de la Genèse. C’est au fond l’unique argument de ceux qui, comme Hengstenberg, Kurtz, Keil, etc., ont soutenu l’origine iduméenne des Amalécites depuis qu’elle a été contestée. L’argument n’est pas rigoureux : il peut y avoir sur ce point une lacune dans la Genèse. De plus cette lacune n’existerait même pas, si l’on admettait, comme J. Michælis, Spicileg. geographiæ heb., 1769, t. i, p. 170-177, cherche à le prouver, que Chanaan et Amalec désignent le même peuple, le premier nom étant donné à la portion émigrée en Syrie et sur la côté méditerranéenne, le second étant celui de la partie restée en Arabie. Philon, Vita Mosis, I, 39, t. iv, p. 159, paraît compter les Amalécites qui attaquèrent les Hébreux à Raphidim parmi les Phéniciens (Φοίνικες), c’est-à-dire les Chananéens qui habitaient la Palestine.

II. Pour la négative. — 1° On remarque qu’au temps d’Abraham, par conséquent bien avant la naissance d’Amalec, petit-fils d'Ésaü, Chodorlahomor, dans sa célèbre campagne, frappa « le pays de l’Amalécite et l’Amorrhéen qui habite Asasonthamar ». Gen., xiv, 7. On dira sans doute que le pays est désigné, par anticipation, comme devant être un jour celui des Amalécites, l’auteur se servant du nom le plus connu de son temps. Mais ce qui rend ici peu vraisemblable cette explication, c’est que, dans cet antique fragment de la Genèse, l’historien s’est