Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/263

Cette page n’a pas encore été corrigée

397

ALMAH — ALOÈS

prédiction d’un événement éloigné, quel qu’ait été son objet, dans la bouche d’un prophète légitimement envoyé de Dieu et avant attesté sa mission divine par des oracles antérieurs, devait avoir, au moins pour des croyants, une grande autorité, une prophétie messianique avait une efficacité plus grande pour ranimer la confiance de Juda. Le signe futur était une manifestation éclatante de la providence de Dieu envers son peuple. Fidèle à sa coutume de consoler les siens dans la détresse en faisant briller à leurs yeux les espérances messianiques, Dieu, par un argument du plus au moins, en annonçant la miraculeuse naissance du Messie, laisse entendre qu’il peut accomplir des prodiges pour sauver Juda du péril qui le menace. L’infidèle Achaz a pu ne pas comprendre le consolant oracle, qui du reste ne s’adressait pas à lui seul, mais à « la maison de David ». Is., vii, 13. Pour elle, le signe donné, en ravivant les espérances messianiques, fournissait l’assurance d’une victoire prochaine. Enfin l’obscurité que laissait dans les esprits un signe si éloigné disparut bientôt, car la naissance du second fils d’Isaïe fut un signe prochain de la délivrance de Juda, viii, 1-4. "Voir Achaz.

IX. Ouvrages catholiques à consulter. — Tostat, In locum Isaiæ, c. vu… commentarium, opéra, Cologne, 1613, t. XII ; Bossuet, Explication de la prophétie d’Isaïe sur l’enfantement de la sainte Vierge, dans ses Œuvres, édit. de Versailles, 1815, t. iii, p. 1-29 ; Calmet, Dissertation sur ces paroles d’Isaïe : Voici, etc., dans son Commentaire littéral, Paris, 1726, t. v, p. 583-589 ; Baltus, Défense des prophéties de la religion chrétienne, Paris, 1737, t. ii, ch. ix-xiv, et t. iii, ch. xvi-xviii ; Jung, Ausfùhrliche Rechtfertigung der Grûnde fur die Erklârung der Stelle Is. 7, 14 auf Jesum und Mariam, Heidelberg, 1778 ; Widerlegung des Gespràchs zwischen Isenbiehl und lung, Heidelberg, 1779 ; Zwerger, Vindicite vaticinii Isaise, 1, 14 de Emmanuele, Fribourg-en-Brisgau, 1779 ; Schmitt, De celeberrimo vaticinio Is., 7, Aschaffenbourg, 1779 ; Molkenbuhr, De Emmanuele et prophetissa ab Isaia c. 7 et 8 prmnunciatio, Munster, 1810 ; Kistemaker, Weissagung vom Emmanuel, Munster, 1824 ; Vercellone, Apologie de saint Jérôme, dans les Annales des sciences religieuses, Rome, septembre 1836, ou dans les Annales de philosophie chrétienne, 1838, t. xvii, p. 361-375 ; Reinke, Die Weissagung von der Jungfrau und vom Immanuel, Munster, 1848 ; Patrizi, De Evangeliis libri très, Fribourg-en-Brisgau, 1853, 1. iii, dissert. xvi, p. 135-153 ; Fillion, Essais d’exégèse, etc., Lyon, 1884, p. 1-99 ; Gorluy, Spicilegium dogmatico-biblicum, Gand, 4884, 1. 1, p. 394-421. E. Mangenot.

1. ALMATH (hébreu : 'Âlémef, « couverturef ?] » ; Septante : 'EXr)£[il6), neuvième fils de Béchor, fils de Benjamin. I Par., vii, 8.

2. ALMATH (hébreu : 'Allémét ; Septante : r « Xe|iâe), ville sacerdotale de la tribu de Benjamin, I Par., vi, 60 (hébr. : 45), appelée Almon (hébreu : 'Almôn ; Septante : rôjiaXa) dans Jos., xxi, 18. Ce changement de terminaison se retrouve dans d’autres mots comme Naaratha, Jos., xvi, 7 ; Naâ'rân (Vulgate : Noran), I Par., vii, 28. Almath est probablement la dernière forme sous laquelle le nom est parvenu jusqu'à nous et subsiste encore dans 'Almît, nom de l’endroit avec lequel on identifie généralement l’ancienne cité benjamite. Khirbet 'Almit est un lieu couvert de ruines, situé au nord-est de Jérusalem. Sur le sommet de la colline s'élevait une petite ville, aujourd’hui complètement détruite, à part une vingtaine de citernes et d’habitations souterraines creusées dans le roc. Sa position correspond parfaitement aux données de la Bible, où Almath est citée entre Gabée (aujourd’hui Djéba') et Anathoth {'Anâtâ), I Par., vi, 60. Voir la carte de la tribu de Benjamin.

Aurait-elle été fondée par Alamatb. (hébreu : 'Aîémef),

I Par., viii, 36, l’un des descendants de Benjamin, qui lui aurait donné son nom ? C’est possible. Il y a au moins similitude frappante entre les deux mots, et il est curieux de voir auprès d' 'Alamath un autre descendant de Benjamin, Azmoth, dont le nom en hébreu, 'Azmavéf, répond exactement à celui d’une ville mentionnée comme Almath entre Géba et Anathoth, I Esdr., ii, 24 ; II Esdr., xii, 29, et identifiée avec le village actuel d’Hizmeh, à très peu de distance au nord de Khirbet 'Almît. Les fondateurs seraient ainsi rapprochés comme leurs villes.

Le Targum de Jonathan, II Reg., xvl, 5, a rendu Bahurim par 'Almaf : identification que certains auteurs maintiennent encore comme possible. Cf. Palestine Exploration Fund, Quarterly Statefnent, 1881, p. 45. Nous la

croyons peu conforme aux faits qui se rattachent à Bahurim. Voir Bahurih.

A. Legendre.
    1. ALMON##

ALMON, Jos., xxi, 18, nom de la ville appelée Almath dans I Par., vi, 60. Voir Almath 2.

    1. ALMON AZIR Jérôme##

ALMON AZIR Jérôme, dominicain espagnol du couvent de CiudadRodrigo, enseigna la théologie et l'Écriture Sainte à Burgos, à Valladolid et à Alcala pendant plus de quarante ans, avec une grande réputation de science. Il mourut en 1604, âgé de plus de quatre-vingts ans. Il fit paraître, en 1588, un commentaire du Cantique des cantiques, 2 in-4°, Alcala. Cet ouvrage d'érudition étendue suppose une grande connaissance des Pères et des commentateurs grecs et hébreux. Tout se rapporte selon lui à l'Église de la loi ancienne et à l'Église de la loi nouvelle. Possevin, qui en fait l'éloge, lui trouve de nombreux et étonnants traits de ressemblance avec le commentaire de Louis de Léon. Cf. Hurler, Nomenclator htterarius, t. i, p. 334 ; Quétif, Scriptores ordinis Preedicatorum, t. ii, p. 355. E. Levesque.

1. ALMOSNINO Moïse, fils de Baruch, rabbin de Salonique, né en 1523, renommé parmi ses coreligionnaires à cause de sa science et de son éloquence, composa : 1° Yedê Môseh, Les mains de Moïse, commentaire sur les cinq Megillot, c’est-à-dire sur le Cantique des cantiques, Ruth, les Lamentations, l’Ecclésiaste et Esther. Imprimé avec le texte, in-4o, Salonique, 1572, et sans le texte, in-4o, Venise, , 1597. 2° Penê MôSeh, La face de Moïse, commentaire sur le Pentateuque. Il n’a pas été imprimé, mais se trouve manuscrit à la bibliothèque d’Oppenheim.

2. ALMOSNINO Samuel, rabbin de Salonique au xw siècle. Outre une explication du commentaire de Raschi sur le Pentateuque, on a de lui un commentaire sur les douze petits prophètes, in-f°, Amsterdam, 1724-1727.

E. Levesque. ALMUG, 'almug, nom du bois de santal dans le' texte hébreu de I (III) Reg., x, 11, 12. Le second livre des Paralipomènes, ix, 10, 11, porte 'algutn, au lieu de 'almug. Les deux mots ne diffèrent que par une simple métathèse, qui s’explique facilement dans un mot étranger. 'Almug est, en effet, un nom sanscrit, importé à Jérusalem par les marins de Salomon avec le bois lui-même, auquel ils conservèrent la dénomination qui le désignait dans son lieu d’origine, c’est-à-dire dans l’Inde. Voir Santal.

    1. ALOÉS##

ALOÉS, hébreu : 'âhâlim, Num., xxiv, 6 ; Prov., vil, 17 ; 'âhâlôf, Ps. xlv, 9 ; Cant., iv, 14. Dans le livre des Nombres, le mot 'âhâlim désigne une espèce d’arbre ; dans les autres passages, 'âhâlim et 'âhâlôf signifient une espèce de parfum. Les Septante et la Vulgate ont rendu le mot hébreu par s tentes », oxrpal, tabernacula, dans les Nombres, xxiv, 6 ; dans les autres passages, les Septante ont traduit azaxzfi (Vulgate : gutta), Ps. xliv (xlv), 9, et conservé le mot hébreu sous la forme ôXiiO, iXonj, Cant., IV, 14 ; ils l’ont omis dans les Proverbes, vii, 17 (ou du