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momenti quam operis laboriosi, pars remanet, ut ipsorum auctoritas integra quam validissime asseratur. Quod quidem nullo alio pacto plene licebit universeque assequi, nisi ex vivo et proprio magisterio Ecclesiæ ; quæ per se ipsa, ob suam nempe admirabilem propagationem, eximiam sanctitatem et inexhaustam in omnibus bonis fecunditatem, ob catholicam unitatem, invictamque stabilitatem, magnum quoddam et perpetuum est molivum credibilitatis et divinæ suæ legationis testimonium irrefragabile[1]. Quoniam vero divinum et infallibile magisterium Ecclesiæ in auctoritate etiam Sacra ? Scripturæ consistit, hujus propterea fides saltem humana asserenda in primis vindicandaque est : quibus ex libris, tamquam ex antiquitatis probatissimis testibus, Christi Domini divinitas et legatio, Ecclesiæ hierarchicæ institutio, primatus Petro et successoribus ejus collatus, in tuto apertoque collocentur. Ad hoc plurimum sane conducet, si plures sint e sacro ordine paratiores, qui hac etiam in parte pro fide dimicent et impetus hostiles propulsent, induti prœcipue armatura Dei, quam suadet Apostolus [2], neque vero ad nova hostium arma et prœlia insueti. Quod pulchre in sacerdotum officiis sic recenset Chrysostomus : « Ingens adhibendum est studium ut Christi verbum habitet in nobis abundanter[3] : neque enim ad unum pugnæ genus parati esse debemus, sed multiplex est bellum et varii sunt hostes ; neque iisdem omnes utuntur armis, neque uno tantum modo nobiscum congredi moliuntur. Quare opus est, ut is qui cum omnibus congressurus est, omnium machinas artesque cognitas habeat, ut idem sit sagittarius et funditor, tribunus et manipuli ductor, dux et miles, pedes et eques, navalis ac muralis pugnæ peritus : nisi enim omnes dimicandi artes noverit, novit diabolus per unam partem, si sola negligatur, prædonibus suis immissis, oves diripere[4]. » Fallacias hostium artesque in


difficile, c’est d'établir solidement l’autorité de ces Livres eux-mêmes. Ce résultat ne pourra être assuré dans sa plénitude et son universalité que par l’enseignement vivant et infaillible de l'Église ; c’est l'Église, en effet, qui par elle-même, à cause de sa miraculeuse propagation, de son éminente sainteté, de son inépuisable fécondité en tous biens, de son unité, de son indestructible stabilité, présente un perpétuel motif de crédibilité et une preuve irréfutable de sa mission divine. Mais parce que l’autorité divine et infaillible de l'Église repose elle-même sur l'Écriture sainte, il faut avant tout établir la valeur historique de celle-ci. Par ces livres, témoins très sûrs de l’antiquité, on pourra ainsi mettre hors de doute la divinité du Christ, sa mission, l’institution de la hiérarchie dans l'Église, et la primauté conférée à Pierre et à ses successeurs. Il sera très utile, pour y réussir, qu’un nombre assez grand d’ouvriers appartenant à la hiérarchie sacrée abordent ensemble cette tâche avec une préparation spéciale ; on les verra alors repousser sur ce point particulier les attaques de l’ennemi ; ils revêtiront avant tout pour ce combat l’armure divine que recommande l’Apôtre, mais les nouvelles armes et la nouvelle tactique de l’ennemi ne les surprendront pas. Saint Jean Chrysostome en fait un devoir aux prêtres : « Nous devons apporter un très grand zèle pour que la parole du Christ habite en nous abondamment : nous devons être aptes, en effet, à soutenir des combats de plus d’un genre ; la lutte change, et les adversaires attaquent sur tous les points : ils ne se servent pas tous des mêmes armes, et ne nous combattent pas d’une seule manière. Aussi est-il nécessaire que celui qui doit lutter avec tous connaisse les stratagèmes et les artifices de tous, qu’il se serve également de la flèche et de la fronde, qu’il soit à la fois tribun et centurion, général et simple soldat, cavalier et fantassin, qu’il connaisse la tactique navale aussi bien que la guerre de siège : car s’il est étranger à quelque partie de l’art militaire, s’il se néglige sur un point, ce sera par ce côté que le diable fera entrer ses suppôts dans la bergerie, afin de la dévaster. » Nombreux sont les artifices et les ruses de l’ennemi sur cette partie

  1. Conc. Vat. sess. III, cap. iii, De fide.
  2. Eph., vi, 13, seqq.
  3. Cf. Col., iii, 16.
  4. De sacerd., iv, 4.