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ALLIOLI — 'ALMAH

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M » r Charles d’Argentean, archevêque de Tyr, nonce à Munich, sur le rapport de Mfl r Ziegler, évêque de Lintz, et de M » r Wittmam, évêque de Comana, prévôt de Ratisbonne, délégués à cet effet par le Souverain Pontife, approuva la traduction allemande d’A.Uioli, le Il mai 1830 : « Per essere esattamente conforme all’antica Volgata Latina autentica, sia esente da qualunque cosa, che possa meritare censura, si permetta da sua Santità di fare di detti Libri (del Pentateucoe del libro di Giosuè) la publicazione ; ben inteso pero che alla versione accennata vi tùano ne' dovuti luoghi le annotazioni cavate dai SS. Padri, o da dottie eattolici scrittori. » Dans Allioli, Die heilige Schrift, 3e édit., 1838, t. I (p. xxxv). Une quatrième édition parut en 1843, suivie bientôt d’une cinquième et d’une sixième, à laquelle fut ajouté le texte latin de la Vulgate. La traduction allemande d' Allioli est très estimée comme œuvre littéraire, et on l’a adoptée dans une multitude de livres classiques et d’eucologes catholiques.

Les notes qu' Allioli a jointes à son commentaire ont été traduites en français par l’abbé Gimarey, dans son Nouveau commentaire littéral, critique et théologique, avec rapport aux textes primitifs, sur tous les livres des divines Écritures, par M. le D r J. F. d’AUioli, traduit de l’allemand en français sur la 6e édition, traduction revue et approuvée par l’auteur, avec Je texte latin et la version française en regard, 10 in-8°, Paris, 1853-1854. Comme le commentaire allemand est assez maigre, le traducteur français y a ajouté des notes nouvelles, qui se sont multipliées avec les éditions successives du Nouveau commentaire. L'œuvre de M. Gimarey a eu un grand succès en France. Voir Gimarey. Sur Allioli, consulter Literarischer Handweiser, 1873, n° 136, col. 240 ; K. Werner, Geschichte der katholischen Théologie in Deutschland, p. 536, 538 ; Sitzungsberiehte der philol.-philos. und hist. Classe der k. bairischen Akademie der Wissenschaften zu Mùnchen, 1874, p. 162.

    1. ALLIX Pierre##

ALLIX Pierre, théologien protestant, français, né à Alençon en 1641, mort à Londres, le 3 mars 1717. Son père, qui était pasteur calviniste, dirigea ses premières études, qu’il continua ensuite à Saumur et à Sedan. Il étudia particulièrement l’hébreu et le syriaque, et travailla avec le célèbre pasteur Claude à une nouvelle traduction française de la Bible. Il fut successivement pasteur à Saintvgobille en Champagne (1668), et à Charenton, près de Paris (1670). Lors de la révocation de l'édit de Nantes, il se réfugia en Angleterre, où il devint chanoine et trésorier de la cathédrale de Salisbury. Ses ouvrages, écrits les uns en français, les autres en latin ou en anglais, sont nombreux. On y remarque : 1° Réflexions sur les cinq livres de Moïse pour établir la vérité de la religion chrétienne, t. i, in-8°, Londres, 1687, et in-12, Amsterdam, 1687. Le second volume, publié d’abord en anglais à Londres, in-8°,

1688, fut traduit par l’auteur en français, sous le titre de Réflexions sur les livres de l'Écriture Sainte pour établir la vérité de la religion chrétienne, in-8°, Amsterdam,

1689. Ouvrage qui, malgré la réputation dont il a joui, est mal écrit et sans méthode. — 2° B « Messise duplici adventu, dissertationes duee adversus Judseos, in-12, Londres, 1701. Allixy annonce la seconde venue du Christ pour l’an 1720, ou, au plus tard, pour l’an 1756. — 3° The Book of Psalms, with an Abridgment of each Psalm, and Rules for the interprétation of the sacred Book, in-8°, Londres, 1701. L’auteur voit des prophéties dans tous les psaumes. Le commentaire est bref et sans valeur. — 4° Diatriba de anno et mense natali Jesu Christi, in-8°, Londres, 1707, etc. Allix veut prouver dans cet opuscule que Jésus-Christ est né au printemps, non en hiver. Il traite aussi du recensement de Quirinius, des mages, etc. Voir Eug. et Em. Haag, La France protestante, t. i, p. 61-66 ; Ch. Weiss, Histoire des réfugiés protestants de France, 2 in-12, Paris, 1853, t. i, p. 345.

1. 'ALLÔN, mot hébreu qui signifie « chêne ». 1° Il est pris pour un nom de lieu dans la Vulgate, sous la forme Élon. Jos. xix, 33. Voir Élon. — 2° Il entre dans la composition du nom qui désigne l’endroit où fut ensevelie Déborah, nourrice de Rébecca. Gen., xxxv, 8. Voir 'Allôn bablut. — 3° C’est enfin un nom d’homme. I Par., iv, 37. Voir Allôn 2.

2. ALLON (hébreu : 'Allôn, « chêne, » Septante : 'AXtiv), Siméonite, père de Sephaï et ancêtre de Ziza. I Par., iv, 37.

3. 'ALLÔN BÂKÛT, Septante : BâXovo ; it£v60u ;  ; Vulgate : Quercus fletus, « chêne des pleurs. » Gen., xxxv, 8. Nom du lieu où fut ensevelie Déborah, nourrice de Rébecca, près de Béthel. Il y avait là un grand chêne qui fut ainsi surnommé parce qu’on y célébra avec les lamentations ordinaires les funérailles de Déborah. À cause de la rareté relative des grands arbres en Palestine, ceux qu’on y rencontrait étaient très estimés ; on campait volontiers à leur ombre, et on les choisissait aussi comme lieux de sépulture. Cf. Jud., xi, 6, 19 ; I Reg., xxxi, 13.

    1. ALLOPHYLES##

ALLOPHYLES, mot grec, 'Aààoçuàoi, qui signifie proprement « étrangers, d’une autre race », mais qui désigne dans la traduction des Septante et même dans les auteurs classiques (Reland, Palestine, p. 41, 75, 76) les Philistins, qui étaient regardés comme des étrangers en Palestine, parce qu’ils n'étaient pas de la même race que les autres habitants du pays. Les Septante ont conservé leur nom, <J>uX « rueî|jL, dans le Pentateuque et dans Josué ; partout ailleurs, ils les ont appelés 'AMôçuXot. Notre version latine des Psaumes ayant été faite sur le grec des Septante, elle a rendu Ps. Lix, 10 ; lxxxii, 8 ; lxxxvi, 4 ; cvii, 10, par alienigense, traduction d' 'AM6qpu>oi,-le nom des Philistins, qui ont gardé leur nom propre dans le reste de la Vulgate. Dans le titre du Psaume lv, 1, où il est aussi question des Philistins, la Vulgate a retenu la forme grecque : Allophyli.

    1. ALLOUPH##

ALLOUPH, 'ALLÛF, « chef de famille, » ?0X<xpxo ; , Zach., IX, 7 ; XII, 5, 6, titre qui était donné spécialement aux chefs des tribus iduméennes. Gen., xxxvi, 15-19 ; Exod., xv, 15 ; I Par., i, 51-54. La Vulgate traduit 'allûf par dux. Cette traduction, par un mot générique et vague, d’un terme spécial et caractéristique fait disparaître un titre propre aux Iduméens qui n’est pas sans importance dans l’original, où il fournit une preuve nouvelle de la connaissance exacte qu’avaient les auteurs sacrés des choses dont ils parlent.

'ALMÂH est un mot hébreu qui fait partie d’une des plus importantes prophéties messianiques d’Isaïe, vu, 10-17, et qui sert souvent à la désigner. Rasin, roi de la Syrie Damascène, et Phacée, roi d’Israël, étaient en marche pour assiéger Jérusalem. En l’apprenant, Achaz, sa cour et tout son peuple tremblèrent comme les arbres de la forêt agités par le vent. Isaïe, sur l’ordre de Dieu, vint rassurer le roi de Juda et lui prédire l’insuccès de ses adversaires, vil, 1-9. Un oracle si favorable ne paraît pas avoir ranimé la confiance d' Achaz. Aussi le prophète, ou plutôt le Seigneur par sa bouche, proposat-il au roi incrédule de demander dans n’importe quel domaine de la nature un signe, un prodige capable de, confirmer la vérité de l’heureuse nouvelle. Par un motif de fausse piété, pour ne pas tenter le Seigneur, Achaz refusa. Isaïe se tournant alors vers les princes de la maison royale, groupés autour d' Achaz, leur reproche leur incrédulité, injurieuse pour lui et méprisante pour Dieu qui l’a envoyé. Pour la vaincre et malgré le refus du roi, le Seigneur lui-même donnera à tous un signe : « Voici 1 L' 'almâh concevra et enfantera un fils, et elle l’appellera Emmanuel. D mangera du beurre et du miel jusqu'à ce