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ALLIANCES — ALLIOLÏ
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donosor. Ezech., xvii, 16. L’histoire de Jonathas Machabée nous offre plusieurs exemples de cette fidélité aux alliances, I Mach., x, 67-89 ; xi, 41-51, qui valut aux Juifs une grande réputation auprès des rois d’Egypte et de Syrie.

- F. Vigouroux.

2. ALLIANCE entre Dieu et l’homme (hébreu : berit). — Dans le sens strict, il ne peut y avoir d’alliance entre Dieu et l’homme, parce que l’alliance suppose une certaine égalité entre les deux contractants, et que l’homme doit une obéissance entière à Dieu et ne peut traiter avec lui. Mais Dieu, par analogie avec les alliances que les hommes font entre eux, a bien voulu « faire alliance » avec ses serviteurs. — 1° Il la fit avec Noé après le déluge. Gen., ix, 9, 11, 13. Comme les hommes qui faisaient alliance entre eux prenaient toujours en Orient un signe sensible comme mémorial perpétuel de leur alliance (cf. Gen., xxxi, 44-48), l’arc-en-ciel fut le « signe de l’alliance », Gen., ix, 13, entre Dieu et Noé. — 2° Le Seigneur fit aussi avec Abraham « une alliance », Gen., xv, 18 ; xvii, 7, etc., par laquelle il lui assura la possession de la terre de Chanaan, Gen., xv, 18-21 ; xvii, 19, et une grande puissance, Gen., xxii, 17-18 ; cf. Deut., xxvi, 17-18 ; la circoncision en fut « le signe », Gen., xvii, 10-11, 13 ; Act., vii, 8 ; elle « ut renouvelée avec Isaac et Jacob. Lev., xxvi, 42. La terre de Chanaan devint ainsi « la terre de l’alliance ». Ezech., xxx, 5 ; Hebr., x, 9. — 3° Il y eut également « alliance » entre Dieu et son peuple d’Israël, quand il lui donna le Décalogue. Exod., xxxiv, 27, 28 ; Lev., xxvi, 15 ; Deut., iv, 13 ; v, 2. Cette alliance, renouvellement de celle qui avait été conclue avec les patriarches, Exod., xxiv, 7-8. eut pour signe le sabbat. Exod., xxxiv, 27-28. Elle fut plusieurs fois réitérée dans le cours de l’histoire sainte. Deut., xxix, 1, 12, 14, 25 ; Josue, xxiv, 1-27 ; II Par., xv, 12 ; xxiii, 16 ; xxix, 10 ; xxxiv, 31 ; I Esdr., x, 3-4 ; II Esdr., ix, 38 ; x, 29. Cf. Is., xun, 6 ; xux, 8. — 4° Dieu se lia aussi par un pacte spécial avec les prêtres et les lévites. Num., xxv, 12 ; Deut., xxxiir, 9 ; II Esdr., xiii, 29 (hébreu) ; Mal., ii, 4-5. — 5° Enfin il fit de même avec David : il lui promit par Nathan, son prophète, que son royaume durerait à jamais, II Reg., vii, 16 ; et le saint roi appelle cette promesse « un pacte éternel ». II Reg., xxiii, 5. Voir aussi Ps. lxxxviii, 4-5, 29-38 ; Is., lv, 3 ; Jer., xxxiii, 20-22.

L’alliance entre Dieu et l’homme, ne pouvant pas être une alliance proprement dite, est de la part de Dieu une « promesse » qu’il exécute fidèlement, Gal., iii, 16 (promissiones), 17-22 ; une « faveur », comme l’appelle le Psalmiste (misericordiam meam, hésed, Ps. lxxxviji (hébreu, lxxxix), 29) ; mais comme il veut traiter sa créature avec égards, et que les alliances entre les hommes sont généralement accompagnées de serments, il veut bien se soumettre à cet usage et « jurer » qu’il tiendra ses promesses, Deut., iv, 31 ; Hebr., vi, 13-20, de même que, selon les coutumes orientales, il a donné un signe extérieur de l’alliance. De là vient que cette alliance du Seigneur est appelée « son serment ». Ps. civ, 8-11 ; Luc, I, 73.

Cette alliance entre Dieu et les enfants de Jacob est cause que le judaïsme est appelé « l’ancienne alliance », de même que le christianisme est appelé « la nouvelle alliance », conformément à la prophétie de Jérémie, xxxi, 31-33 (voir Manuel biblique, t. ii, n' 1006, 7e édit., p. 564-565), et les explications données par saint Paul dans ses Épltres. Hebr., toi, 8-13 ; x, 16. Cf. Gal., iv, 24. Dieu a fait avec tous les hommes, par Jésus-Christ, une alliance plus parfaite qu’avec les Juifs. Les mots « Ancien Testament et Nouveau Testament » désignent souvent, dans le langage ordinaire, les livres inspirés de l’ancienne et de la nouvelle loi (cf. II Cor., iii, 14) ; mais ils signifient aussi, dans plusieurs cas, l’ancienne et la nouvelle alliance elles-mêmes. Le mot « testament » n’est d’ailleurs que la traduction du mot hébreu berit, <pie I e15 Septante ont traduit par Sio0t|xti, d’où est venue la traduction latine : testamentum.

Voir Testament. Cf. Russell, On the Old and New Covenants, Vf édit., ' 1843 ; Kelly', Thé divine Covenants, Londres, 1861.

3. ALLIANCE (Livre de V), hébreu : séfér habbenf ; Septante : v> p16Xcov xrj{ Bia8hrçxï| « ; Vulgate : volumen fœderis. C’est le nom qui est donné au Décalogue, Exod., xxrv, 7, parce qu’il contient les conditions de l’alliancecontractée entre Dieu et son peuple, et aux lois et aux ordonnances qui en sont le complément ou le développement. Exod., xx-xxiii. Les rationalistes ont beaucoup discuté sur l’antiquité du livre de l’Alliance. Plusieurs d’entre eux, comme M. Dillmann, le regardent comme une des parties les plus anciennes du Pentateuque. Voir F. Vigoureux, Les Livres Saints et la critique rationaliste, 3e édit., t. ii, p. 600-601. Cette partie de l’Exode est l'œuvre de Moïse, comme la Genèse et le reste du Pentateuque. Voir Pentateuque. — Le « livre de l’Alliance » est aussi nommé IV Reg., xxiii, 2, et dans ce passage il ne désigne pas un livre aujourd’hui perdu, comme l’ont pensé quelques interprètes, Trochon, Introduction générale, 1886, t. i, p. 499 ; mais il est synonyme du « livre de la Loi », trouvé par Helcias dans le temple de Jérusalem. IV Reg., xxii, 8. On ne sait pas avec certitude si, par « livre de la Loi », il faut entendre tout le Pentateuque ou seulement le Deu-' téronome ; mais, quoi qu’il en soit, il est appelé « livre de l’Alliance », parce qu’il contient l’histoire de l’alliance de Dieu avec son peuple.

    1. ALLIOLI Joseph Franz##

ALLIOLI Joseph Franz, exégète catholique allemand, né à Sulzbach, en Bavière, le 10 août 1793, mort à Augsbourg, le 22 mai 1873. Il étudia la théologie à Landshut, sous J. M. Sailer, et fut ordonné prêtre à Ratisbonne, le Il août 1816. Après deux ans consacrés au ministère, il se rendit, sur la proposition et aux frais du gouvernement bavarois, à Vienne, où il passa deux ans, et à Rome et à Paris, où il passa un an, qu’il employa à se perfectionner dans la connaissance des languis orientales. Il entra ainsi en relations avec llammer, le cardinal Mai et Silvestre de Sacy. De retour en Bavière, il fut, au mois d’août 1821, privat-docent ; en 1823, professeur extraordinaire, et enfin, en 1824, professeur ordinaire de langues orientales, d’exégèse et d’archéologie bibliques à Landshut. En 1826, quand l’université fut transférée de Landshut à Munich, Allioli alla habiter la capitale de la Bavière. Il fut recteur de l’Université en 1830. Une infirmité l’obligea de renoncer à l’enseignement. Il devint, en 1835, chanoine de Ratisbonne, et, en 1838, doyen du chapitre d’Augsbourg, dignité qu’il conserva jusqu'à sa mort, en 1873.

Il publia dès 1819 : Aphorismen ûber den Zusammenhang der heiligen Schrift Alten und Neuen Testaments, aus der Idée des Reichs Gottes, in-8°, Ratisbonne, 1819. Ces Aphorismes furent suivis, en 1821, des Hâuslicke Alterthùmer der Hebrâer nebst biblischer Géographie ; en 1825, des Bibliscke Alterthûmer, in-8°, Landshut, 1825 ; nouvelle édition revue en 1844 ; Handbuck der biblischen Alterthumskunde, dans laquelle L. C. Grâtz a rédigé la partie géographique, et Haneberg, la partie religieuse, 2 in-8°, Landshut, 1843-1841. Ce Manuel est donné comme le complément de la traduction de la Bible de l’auteur. C’est cette traduction qui a fait la réputation d' Allioli. Il la publia pour la première fois en 1830, sur le conseil de J. M. Sailer. Elle ne fut d’abord qu’un remaniement de celle de H. Braun (13 in-8°, Augsbourg, 1788-1805) et de Feder (Die ganze heilige Schrift Alten und Neuen Testaments, ûbersetzt von H. Braun ; zweite Auflage verbesserte von M. de Feder, 3 in-8°, Nuremberg, 1803), et elle parut sous ce titre : Uebersetzung der heiligen Schriften Alten und Neuen Testaments, aus der Vulgata, mit Bezug auf den Grundtext, neu ûbersetzt und mit hurzen Anmerkungen erlaûtert, dritte Auflage von Allioli umgearbeitet, 6 in-8° Nuremberg, 1830-1835, .