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ALEXANDRIE — ALEXANDRIE ^ÉCOLE EXÉGÈTIQUE d*)

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les Cyrénéens présents à la Pentecôte l’y avaient devancé. En tout cas, on peut voir un indice de l’intensité de vie religieuse nouvelle qui se manifesta de très bonne heure à Alexandrie dans ces sectes gnostiques, qui, dès le commencement du second siècle, y pullulèrent avec Basilide, Valentin et les autres, non moins que dans la vigoureuse formation chrétienne des grands apologistes qui, cent ans plus tard, y enseignèrent l'Évangile avec tant d'éclat.

Les Actes des Apôtres parlent des navires d’Alexandrie, qui depuis la décadence de Tyr, de Sidon et de Carthage, étaient les principaux auxiliaires du commerce dans les ports de la Méditerranée. Le vaisseau sur lequel saint Paul fit naufrage était alexandrin, Act., xxvii, 6-44, de même

sanctuaire de Neptune, et la tour d’Antoine ou Timonéion s’y rattachaient, en suivant, d’après Strabon, la direction d’an petit môle à moitié submergé aujourd’hui. La presqu'île de Lochias est bien cette arête nue, désolée, qui protège le Grand Port ou Port Neuf vers l’Orient ; mais de ses splendides palais, de ses jardins délicieux qu’habitèrent les rois, il n’y a plus même de vestige. Le Sérapéum futil là où se dresse la colonne de Dioctétien, vulgairement dite de Pompée ? Des fouilles pratiquées en 1872 semblent l’indiquer. Le Soma fut-il au monticule de décombres appelé Kom - el - Dik ? Les sépultures arabes, chrétiennes et païennes, qu’on y trouve superposées par couches régulières, ont entretenu cette supposition popu L, Tuuillier d « L

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96. — Plan d’Alexandrie moderne.

que celui qui le transporta de Malte à Pouzzoles. Act., xxviu, 11-13. — Notre Vulgate nomme cinq fois Alexandrie, Jer., xlvi, 25 ; Ezech., xxx, 14, 15, 16 ; Nahum, iii, 8, là où le texte original porte No, parce que saint Jérôme croyait qu’Alexandrie avait été bâtie sur l’emplacement de No ; mais No est Thèbes. Voir No.

La ville actuelle d’Alexandrie (fig. 96) n’occupe qu’en partie l’emplacement de l’ancienne (fig. 94). Les sables qui se sont amoncelés peu à peu sur les deux côtés de l’ancien môle en ont entièrement modifié les proportions, et l’Heptastade ainsi élargi est devenu un isthme. C’est là surtout, et dans une partie de l’Ile de Pharos, qu’Alexandrie moderne est bâtie. Des monuments d’autrefois il ne reste absolument rien. Par une digue taillée en glacis, et où des chapiteaux de granit rose et des fûts de colonnes brisées servent de moellon, tandis que d’autres dorment encore visibles au fond de l’eau, on atteint le lieu probable où fut le phare célèbre des Ptolémées ; mais de l'œuvre de Sostrate on ne voit plus rien. Deux obélisques dits aiguilles de Cléopâtre, qui sont allés l’un à Londres et l’autre en Amérique, marquaient, jusqu'à ces derniers temps, sur le rivage du Grand Port, le Cœsareum, temple, au dire de Philon, le plus beau et le plus riche du monde, édifié au lien où Auguste s'était embarqué. Le Posidëion ou

laire, que rien autre n’autorise. Jusqu'à l’heure présente, c’est dans le champ de l’hypothèse qu’il faut se tenir pour semer capricieusement çà et là les grandioses édifices du passé dont il ne reste pas la moindre trace. Les plus importantes indications sur Alexandrie ancienne se trouvent dans Strabon, liv. xvii ; Arrien, liv. mvu ; Polybe, xxxix, 14 ; Ammien Marcellin, liv. xxii ; Diodore de Sicile, xvii ; César, B. C, iii, 112 ; Josèphe, B. J., ii, 28 ; Pausanias, v, 21 ; viii, 33 ; Eusèbe, H. E., ii, 16. Voir aussi A. F. Dàhne, Geschichtliche Darstellung der jùdischaleœandrinischen Religionsphilosophie, in-8°, Halle, 1834 ; Matter, Histoire de l'école d’Alexandrie, 2e édit., in-8°, Paris, 1840 ; M. G. Demitsès, Histoire d’Alexandrie (en grec), in-8°, Athènes, 1885 ; Néroutsos-bey, L’ancienne Alexandrie, in-8°, Paris, 1888. E. Le Camus.

2. ALEXANDRIE (ÉCOLE EXÉGÉTIQUE D'). La première école chrétienne fut l'école d’Alexandrie, en Egypte. Elle se rendit surtout célèbre par ses travaux d’exégèse sur l'Écriture Sainte, qu’elle interpréta d’après la méthode allégorique. Elle se rattache par les liens les plus étroits à l'école juive de cette ville, et il faut connaître celle - ci pour se rendre historiquement compte de l’origine et des idées de l'école chrétienne.