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ALBERT LE GRAND — ALCIME

Paris, 1870 ; Reinhard de Liechty, Albert le Grand et saint Thomas d’Aquin, Paris, 1880.

1. ALBERTI Jean, philosophe et théologien hollandais, né à Assen le 6 mars 1696, mort à Leyde le 13 août 1762. Il fit ses études à Franeker, sous le célèbre Lambert Bos, et fut ensuite pasteur à Harlem, puis professeur de théologie à l’université de Leyde. On a de lui : Observationes philologicæ in sacros Novi Fœderis libros, Leyde, 1725, ouvrage où il a recueilli tous les passages parallèles des auteurs profanes qui peuvent justifier la manière d'écrire en grec des Apôtres ; Glossarium sacrum in sacros Novi Fœderis libros, Leyde, 1735. Alberti édita aussi le premier volume du Lexique grec d’Hésychius, dont le second volume fut publié plus tard par Ruhnkenius, 2 in-f°, Leyde, 1746-1766. Voir Hésychius.

2. ALBERTI Jean, surnommé Widmanstadius, du lieu de sa naissance, jurisconsulte et orientaliste, mort en 1559. Il publia in-4o, en 1543, avec notes critiques, un abrégé du Koran, qui lui valut le titre de chancelier d’Autriche. Treize ans plus tard, il publia, aux frais de l’empereur Ferdinand Ier, le Nouveau Testament en syriaque, d’après un manuscrit à l’usage des Jacobites, in-4°, 1556. Cette édition fut tirée à mille exemplaires. Elle ne renferme ni la seconde Épître de saint Pierre, ni la seconde et la troisième de saint Jean, ni celle de saint Jude, ni l’Apocalypse. On a aussi de lui une Grammaire syriaque. Voir Miræus, De scriptoribus sæculi xvï' ; Moreri, Dictionnaire historique, édit. de 1759, t. i, p. 284.

3. ALBERTI Luigi, théologien italien, ermite de Saint-Augustin, né à Padoue en 1560, mort dans cette ville en 1628. Il fut le premier de son ordre qui occupa la chaire d'Écriture Sainte à Padoue. Il a laissé plusieurs traités en latin, parmi lesquels on remarque De operibus sex dierum et de terrestri paradiso, Venise, 1618 ; 2e édit., 1619. Voir Mazzuchelli, Scrittori d’Italia, Brescia, 1753, t. i, part. i, p. 317 ; Wetzer et Welte, Kirchenlexicon, 2e édit., t. i, col. 427-428.

4. ALBERTI Niccolo, théologien italien, né à Païenne le 20 décembre 1652, mort dans cette ville le 16 octobre 1707. Il fut distingué par sa science et sa piété. On a de lui, entre autres ouvrages, des Commentarj sacroistorici della vita, dottrina e miracoli di Gesu Cristo, 2 in-f°, Palerme, 1703 ; 3 in-4o, Venise, 1716. Sa Vie, écrite par A. Mongitore, a été placée en tête de l’ouvrage posthume d’Alberti, La terra de' viventi scoverta a' mortali, in-f°, Naples, 1709. Voir A. Mongitore, Bibliotheca sicula, t. ii, p.85.

5. ALBERTI Paul-Martin, théologien luthérien, né le 10 mai 1666, mort à Heersbruck le 3 juillet 1729. Il fit ses études à Iéna, devint pasteur à Nidernhall, et enfin archidiacre à Heersbruck. Il publia une Porta linguæ sanctæ, hoc est, Lexicon novum hebræo-latino-biblicum, Rautzen, 170 i. Voir Wills, Nürnberger Gelehrten-Lexicon, au mot Alberti.

ALBI (Jean de). Voir Alba (Jean de).

ALBO Jacob, rabbin qui vivait à Florence à la fin du XVIe siècle et au commencement du XVIIe, a donné une explication homilétique du Pentateuque, Ṭôledôṭ Ya'âqôb, Postérité de Jacob, Gen., xxxvii, 2 in-4o, Venise, 1609.


ALBUM, écrivain de la fin du x" siècle, prêtre et reclus, auteur de plusieurs ouvrages dont l’un était adressé à Héribert, ordonné archevêque de Cologne en 999. Il est un des premiers qui aient fait un recueil des passages choisis de l'Écriture et des Pères sur la pratique des principales vertus chrétiennes. Son recueil, qui paraît avoir porté le titre : De toutes Us vertus, et celui de Recueil d'étincelles ou de sentences, commençait par la charité. On le conservait dans la bibliothèque des chanoines réguliers de Tongres et dans quelques autres bibliothèques de Belgique ; mais il est resté manuscrit, et dom Martenne en a publié seulement l'épître dédicatoire à Héribert. Voir dom Ceillier, Histoire générale des auteurs sacrés, t. xviii, 1754, p."739 ; dom Rivet, Histoire littéraire de la France, t. vi, p. 553.


ALCALA (Polyglotte d'). La Polyglotte publiée par les soins du cardinal Ximénès porte le nom de Polyglotta Complutensis ou d’Alcala, parce qu’elle fut imprimée à Alcala de Hénarès, appelée en latin Complutum. Voir Polyglotte.


ALCAZAR (Louis de), commentateur espagnol, né à Séville en 1554, entra au noviciat des jésuites en 1569. Il professa la philosophie, et pendant vingt ans expliqua l'Écriture Sainte à Cordoue et à Séville, où il mourut le 10 juin 1613. On a de lui deux ouvrages sur l’Apocalypse : 1° Vestigatio arcani sensus in Apocalypsi cum opusculo de sacris Ponderibus et Mensuris, in-f | >, Anvers, 1614-1619 ; in-f « , Lyon, 1618 ; 2° In eas Veteris Testamenti partes, quas respicit Apocalypsis libri quinque cum opusculis de Malis medicis, in-f°, Lyon, 1631. — Richard Simon dit que le P. Alcazar s’est trop étendu dans ses explications, mais que, même dans ses digressions, il montre qu’il a étudié avec soin le style des écrivains sacrés, et qu’il n’a rien oublié pour pénétrer le sens de leurs auteurs. Bossuet et Grotius sont d’un sentiment analogue. Cornélius a Lapide loue aussi son érudition et sa perspicacité, mais fait quelques réserves : « Utinam æque genuine et solide ad litteram scripsisset ! »

C. Sommervogel.


ALCENSIA Nicolas, carme allemand, vivait vers 1495. On a de lui Commentarius in Exodum, Commentarius in Apocalypsim, et des sermons. Voir P. Lucius, Carmelitana Bibliotheca, in-4o, Florence, 1593, p. 64 6.


ALCHEIK ou ALCHECH, rabbin de Galilée, dont le nom s'écrit aussi Alscheich. Voir Alscheich.


ALCIME (grec : Ἄλκιμος, « vaillant » ), Juif infidèle, contemporain de Judas Machabée, qui avait grécisé son nom hébreu, pour mieux marquer son adhésion aux mœurs et aux coutumes des Syro-Macédoniens. Ἄλκιμος ὁ καὶ Ἴακειμος, « Alcime, qui s’appelait aussi Joachim, » dit Josèphe. Ant.jud., XII, ix, 7. Son véritable nom, dans sa langue maternelle, était donc Joachim, « Jéhovah élève, » ou Éliacim, « Dieu élève, » car ces deux formes, qui ne diffèrent que par le nom divin, Yah et El, s’employaient l’une pour l’autre chez les Juifs. Alcime, dévoré d’ambition, s’attacha au parti helléniste, et à l'époque de la persécution d’Antiochus Épiphane « il se souilla », II Mach., xiv, 3, avec les Gentils, en participant à leur culte idolâtrique. Il espérait arriver, avec l’appui des rois séleucides, au souverain pontificat. Par sa naissance, il était de race sacerdotale et prêtre du vrai Dieu, I Mach., vii, 14 ; mais, quoique descendant d’Aaron, il n’appartenait pas à la famille des grands prêtres : ce n'était donc qu’en foulant aux pieds la loi mosaïque, et en s’imposant de vive force à ses compatriotes, avec le secours des armées syriennes, qu’il pouvait arriver à ses fins. Il lui fallait par conséquent gagner à tout prix les bonnes grâces des ennemis de son peuple et se débarrasser de Judas Machabée, qui devait naturellement s’opposer à la réalisation de ses desseins impies. Il réussit dans ses intrigues.

La dignité qu’il convoitait lui fut conférée par Lysias, qui gouvernait sous le nom du jeune Antiochus V Eupator (164-162 avant J.-C). Ménélas venait d'être mis à mort ; son neveu Onias aurait dû lui succéder dans ses fonctions pontificales, mais il ne pouvait lutter contre la puissance