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AIRE — AIRE D’ORNAN

monte dessus. Elle est traînée par des bœufs sur les gerbes, afin d’en détacher le grain. ([Tribulum] fit e tabula lapidibus aut ferro asperata, quo imposito auriga aut pondere grandi, dit Varron, De re rustica, i, 52, trahitur jumentis junctis, ut discutiat e spica grana ; aut ex assibus dentatio cum orbiculis, quod vocant plostellum punicum. In eo quis sedeat atque agitet, quae trahant jumenta.)


75. — Nôreg égyptienne.

Cf. Virgile, Georg., i, 163-164. Ces deux espèces de machines à battre furent quelquefois employées chez les Hébreux pour faire périr des ennemis par un affreux supplice. II Reg., xix, 31 ; IV Reg., xii, 7 ; Amos, i, 3 ; Is., xv, 10 ; xxi, 15.

4° Le dernier procédé pour battre les grains, le plus primitif de tous, mais qui n’en est pas moins encore usité, même dans certaines parties de la France, consistait à se servir d’un fléau ou bâton.


76. — Tribulum, partie supérieure.

On n’en faisait guère usage que pour de petites quantités d'épis, telles qu’en avait glané Ruth ii 17, ou pour des récoltes de peu d’importance, telles que le cumin, Is., xxviii, 27.


77. — Tribulum, partie inférieure.

Voir dans Ugolini, Thesaurus, t. xxix, les Antiquitates trituræ ; Schottgen, Trituræ et fulloniæ antiquitates, 2e édit., Leipzig, 1753, p. 19 et suiv. ; Bochart, Hierozoicon, t. i, p. 310 ; Paulsen, Ackerbau der Morgenländer, p. 110 et suiv. ; Niebuhr, Descriptio Arabiæ, p. 158, pl. 15 ; Russell, Historia natur. Alepp., t. i, p. 98.

Trois noms de lieux mentionnés dans la Bible tiraient leur nom d’une aire : 1° l’Aire d’Atad ; 2° l’Aire de Nachon, appelée dans les Paralipomènes Aire de Chidon, et 3° l’Aire d’Oman. Voir ces mots. — Les « aires des salines », areas salinarum, dont parle la Vulgate, I Mach., xi, 35, ne sont pas des aires proprement dites ; mais, d’après le texte grec, « des marais salants, » τὰς τοῦ ἁλὸς λίμνας, c’est-à-dire le produit des marais salants, le sel, dont on offrait une certaine quantité comme tribut au roi de Syrie.

F. Vigouroux.

2. AIRE D’ATAD, nom du lieu où Joseph et ses frères pleurèrent pendant sept jours leur père Jacob, au delà du Jourdain, lorsqu’ils conduisaient à Hébron le corps du saint patriarche. Gen., l, 10. Voir Atad.


3. AIRE DE CHIDON, hébreu : Gôren Kîdôn ; Septante : ἆλων avec omission du nom propre ; le Codex Alexandrinus porte Χειδών, ainsi que Josèphe, Ant. jud., VII, iv, 32 ; Vulgate : Area Chidon. Nom de lieu où l’arche d’alliance fut sur le point de tomber, sous le règne de David, lorsqu’on la transportait de Cariathiarim à Jérusalem, et où Oza fut frappé de mort pour l’avoir touchée afin de la soutenir. I Par., xiii, 9. D’après le contexte, cette aire était située sur la route de Cariathiarim à Jérusalem, dans le voisinage de la maison d’Obédédom, où l’arche fut déposée après la mort d’Oza ; mais il est impossible d’en déterminer le site avec précision. D’après une tradition juive, Chidon, dont le sens est « javelot », aurait tiré son nom de ce qui est rapporté dans le livre de Josué, viii, 18-19. C’est là, d’après cette tradition, rapportée par saint Jérôme, Quæst. heb. in I Par., xiii, 9, t. xxiii, col. 1382, que le successeur de Moïse, sur l’ordre de Dieu, leva son javelot (Vulgate : bouclier) vers Haï, et donna ainsi aux Israélites cachés en embuscade le signal d’entrer dans cette ville. La topographie rend inacceptable cette croyance, parce que Haï est beaucoup trop au nord de la route de Cariathiarim à Jérusalem. Dans II Reg., vi, 6, au lieu de Chidon, le texte porte Nachon. Voir l’article suivant. Après la mort d’Oza, cet endroit fut appelé Péréṣ-be’uzzâh, Percussio Ozæ, « le lieu où avait été frappé Oza. » II Reg., viii, 8.


4. AIRE DE NACHON, hébreu : Gôrên Nâkôn ; Septante : Ἆλως Ναχώρ ; Vulgate : Area Nachon. II Reg., vi, 6. Au lieu de Nachon, on lit, I Par., xiii, 9, Chidon. Voir l’article précédent. Nachon signifie « préparé, ferme, stable ». On ne saurait dire si l’aire était connue sous deux noms différents, ou si l’une des deux dénominations est altérée dans l'état actuel du texte. Cette dernière hypothèse est la plus vraisemblable. Voir Gesenius, Thesaurus linguæ hebrææ, p. 683. En tout cas, la leçon Nâkôn est très ancienne, puisque Aquila prend nakôn pour un adjectif et traduit : ἔως ἆλωνος ἑτοίμης, « à l’aire préparée, » ce qui est aussi la traduction du Targum de Jonathan. La Peschito, dans les Paralipomènes, porte la leçon inexpliquée [texte arabe]aot, Ramîn, laquelle a été reproduite par la version arabe [texte arabe]uù » I), Ramin, au lieu de Kîdôn.

Une variante grecque, conservée dans les Hexaples d’Origène, t. xvi, col. 42, identifie l’aire de Nachon avec l’aire d’Oman le Jébuséen : ἔως τῆς ἆλω Ἐρνὰ τοῦ Ἰεϐουσαίου. On peut admettre comme probable que l’aire de Nachon ou Chidon était près de Jérusalem ; le récit de I Par., xiii, 11-13, ne permet pas de douter que la maison d’Obédédomne fût voisine du lieu où avait été frappé Oza ; or l’histoire de la translation de l’arche de la maison d’Obédédom dans la cité de David suppose que cette maison était fort peu éloignée de la ville, puisqu’il est dit que « tout Israël se rassembla à Jérusalem », I Par., xv, 3, afin d’assister à cette fête. Toutefois, pour aller de Cariathiarim à Jérusalem, on ne devait pas passer par le mont Moriah, où était située l’aire d’Oman, et la topographie rend ainsi cette variante de la version grecque peu vraisemblable. — Quant au nom de Nachon (ou de Chidon), il n’est pas possible de savoir si c’est un nom de lieu ou un nom d’homme. Les deux hypothèses sont admissibles. L’aire d’Oman tirait son nom de son propriétaire ; il pouvait en être de même pour celle de Nachon, comme l’ont supposé quelques interprètes. Voir Polus, Synopsis, in II Sam., vi, 6.

F. Vigouroux.


5. AIRE D’ORNAN, hébreu : Gôrên ‘Âravenâh, II Sam., xxiv, 16 et suiv. ; Gôrên ‘Oman, I Par., xxi, 15 et suiv. ; II Par., iii, 1 ; Septante : ἆλως Ὀρνά ; Vulgate : Area Areuna, II Reg., xxiv, 16, 18 ; Area Ornan, I Par., xxi, 15, 18, 28 ; II Par., iii, 1. Aire située sur le mont Moriah,