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AIRE


battre le blé existe encore en Palestine ; seulement on se sert quelquefois aussi de mulets et de chevaux, quoiqu’on emploie toujours plus communément les bœufs. Le D r Robinson décrit de la manière suivante ce qu’il a vu dans les environs de Jéricho : < D n’y a pas moins de cinq aires ici,

aujourd’hui en Egypte, "Wilkinson, Manners and Customs of the ancient Egyptians, t. ii, p. 190, au plostellum punicum, ainsi nommé chez les Romains parce qu’il était, d’origine carthaginoise. Varron, De re rustica, I, lii, 1. Cet instrument, qu’on voit encore maintenant en Syrie

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71. — Bœnfs battant le blé qui vient d'être apporté par un âne.

dit-il, toutes foulées par des bœufs et des vaches, attachés cinq de front et conduits en cercle sur l’aire, ou plutôt dans toutes les directions. Le traîneau n’est pas ici en usage, quoique nous l’ayons rencontré plus tard dans le nord de la Palestine. Par ce procédé, la paille est broyée et devient propre à la nourriture des animaux. On la remue de temps en temps avec une grande fourche en bois, à deux pointes, afin de séparer le grain, qui est ensuite ramassé et vanné. » Researches in Palestine, t. ii,

p. 277. Ces bœufs attachés de front et la paille remuée avec la fourche se voient sur les monuments égyptiens que nous avons reproduits flg. 71 et 72. La loi mosaïque défendait de museler le bœuf qui foulait le grain. Deut., xxv, 4. Cette prescription, qui rappelle les usages de l’Egypte, où les

72.

Machine à battre le blé. Vue du traîneau.

bœufs qui battaient le blé n'étaient point muselés (fig. 71 et 72), est encore observée aujourd’hui par les musulmans, mais non pas ordinairement par les chrétiens.

2* On se servait aussi pour battre le grain d’une sorte de traîneau appelé môrag, II Sam., xxiv, 22 ; I Par., xxi, 23 ; Js., xli, 15, semblable sans doute au nôreg usité encore

aussi bien qu’en Egypte, se compose d’une sorte de châssis de bois, semblable à celui d’un traîneau (cf. le nom de 'âgâlâh, « chariot, » donné au môrag par Isaïe, xxviii, 27, 28), auquel sont adaptés deux ou trois cylindres de bois

armés de dents de fer (fig. 73 et 74). Il est attelé de deux bœufs. Au-dessus du traîneau est un siège sur lequel s’assied le conducteur, afin d’augmenter le poids de la machine(fig.75). Celle-ci, au moyen des cylindres tournants, fait sortir les grains de l'épi, presse et broie la paille. Cf. IVReg., xiii, 7. Voir Aboda sara, t. 246 ; Menachoth, ꝟ. 22c ; Raschi et Kimchi, In Is., xxxviii, 27 ; Rich, Dictionnaire des antiquités romaines, 1801, p. 493 ; S. Jérôme, In Is., xxv, 10 ; xxviii, 27, t, xxiv, col. 292 et 327. 3° Un autre instrument à battre le blé, correspondant au rptooXoi ou TpigoXot des Grecs et au tribulum des Latins, était aussi employé en Palestine, et l’est encore aujourd’hui

Bœuf » battant le blé. À droite, un Égyptien le remue avec une fourche : 1 à gauche, deux vanneurs.

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74. — Machine à battre le blé. Vue latérale.

en Syrie. C’est peut-être l’instrument appelé hârûs, II Sam., xii, 31 ; I Par., xx, 3 ; Amos, i, 3, quoique plusieurs lexicographes confondent le hârûs avec le môrag. Gesenius, Thésaurus lingux hebrsese, p. 817. Le tribulum consistait en un ou deux gros plateaux de bois rectangulaire, relevés à la partie antérieure, et dont le dessous est percé de trous garnis de pierres aiguës ou de pointes de fer (fig. 76 et 77), formant une sorte de herse. Pour la rendre plus lourde, on la charge de grosses pierres, ou bien l’homme qui la dirige