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AGUR — AHER

certains modernes, signifie ici « poème », désigne le pays ou la tribu à laquelle appartenait Agur, du nom de Massa, un des fils d’Ismaël. Gen., xxv, 14. Dans ce dernier cas, Agur aurait été Ismaélite, non Israélite. Toutes ces hypothèses peuvent être soutenues, mais aucune ne peut être prouvée. Voir O. Zockler, The Proverbs of Solomon, trad. Aiken, p. 247-248 ; F. Delitzsch, Commentary on the Proverbs of Solomon, trad. Easton, 2 in-8°, Édimbourg, 1874-1875, t. ii, p. 260-272.

F. Vigouroux.

AHALAB (hébreu : ʾAḥlâb ; Septante : Ἀαλαφ), ville de la tribu d’Aser, dont les Chananéens ne furent pas expulsés. Jud., i, 31. Omise comme Accho (Saint-Jean d’Acre) dans la liste des villes appartenant à la même tribu, Jos., xix, 25-30, elle n’est mentionnée qu’en ce seul endroit de l'Écriture. C’est, d’après quelques auteurs, la Gischala de Josèphe, Vita, 10 ; Bell, jud., II, xx, 6 ; IV, ii, 1, et la Gouch-Halab des rabbins, si renommée pour l’abondance de ses huiles. Nous lisons, en effet, dans le Talmud de Babylone : « On avait une fois besoin d’huile à Laodicée ; on envoya à Jérusalem et à Tyr pour en acheter ; mais on ne trouva la quantité voulue qu'à Gouch-Halab. Voilà pourquoi il est dit dans la Bible, à propos de la tribu d’Ascher : Il trempe ses pieds dans l’huile. » Menahoth, 85 b ; Siphré, Deutéronome, 345 ( édit. Friedmann, p. 148 a). De ce passage, M. Neubauer conclut que Gouch-Halab se trouvait dans les possessions d’Aser, et qu’on peut l’identifier avec la ville biblique d’Ahalab. La géographie du Talmud, Paris, 1868, p. 230. En effet, la dernière partie du mot composé, Ifalab, a la même étymologie et le même sens que ḥalab, « être gras, » allusion à la fertilité du territoire. Cf. Gesenius, Thesaurus linguæ heb., p. 474. Cette épithète ayant disparu dans la suite des temps, la première partie, ou le nom proprement dit, Gouch, « motte de terre, » est restée seule, et se retrouve aujourd’hui reproduite exactement dans l’arabe El-Djich. C’est donc avec une certaine vraisemblance qu’on place au village de ce nom Ahalab, devenue Gouch-Halab et Γίσκαα, malgré la pointe que projette ainsi la tribu d’Aser sur le territoire de Nephthali. Voir la carte de la tribu d’Aser.

El-Djich se trouve, au nord-ouest de Safed et non loin du Djebel Djarmouk, sur les pentes méridionales d’une colline qui s'élève par étages successifs et par terrasses, que soutiennent de gros blocs offrant pour la plupart une apparence antique. Au-dessus et un peu avant d’atteindre le plateau supérieur, on distingue les vestiges d’un mur d’enceinte construit en pierres de taille très régulières. Ce sont là les traces de la muraille qui environnait jadis l’acropole de l’ancienne Gischala. Le plateau qu’elle couvrait est à 809 mètres au-dessus de la mer ; il est actuellement planté de vignes, de figuiers et d’oliviers, et divisé en plusieurs enclos. Les flancs inférieurs de la colline sont percés de nombreuses grottes sépulcrales, qui sont presque toutes détruites en partie ou bouchées. Les morts y étaient déposés dans des fours à cercueil, dans des auges funéraires creusées dans l'épaisseur du roc évidé, ou dans des sarcophages mobiles, dont les cuves et les couvercles mutilés ont été disséminés par les habitants. On remarque également une plate-forme en partie naturelle et en partie artificielle, sur laquelle gisent les débris d’une ancienne synagogue. Cf. V. Guérin, Description de la Palestine, Galilée, t. ii, p. 95-96.

Cette ville eut une certaine importance aux derniers temps de l’histoire juive, et Josèphe nous a rapporté les principaux faits qui la concernent. Incendiée et rasée par les peuples voisins, les Gadaréniens, les Tyriens, etc., Gischala fut relevée de ses ruines par Jean, fils de Lévi, qui la rendit plus importante qu’auparavant, et l’entoura de remparts, afin d’assurer à l’avenir sa sécurité. Vita Jos., 10 ; Bell. jud., II, XX, 6. Plus tard, le même Jean chercha à soulever la population contre les Romains. Vespasien envoya alors Titus, av « e ? une troupe de mille cavaliers, pour s’emparer de la ville. Le chef de la sédition réussit à s'échapper pendant la nuit, et prit la route de Jérusalem. Les habitants s’empressèrent aussitôt d’ouvrir leurs portes aux Romains. Bell. jud., IV, ii, 1-5. C’est à tort qu’une tradition, rapportée par saint Jérôme, nous représente les parents de saint Paul, et l’Apôtre lui-même, comme originaires de Gischala, transportés ensuite par les Romains à Tarse, en Cilicie. S. Jérôme, Comment. in Ep. ad Philem., v, 23, t. xxvi, col. 617 ; Liber de viris illustribus, t. xxiii, col. 615. Gischala faisant partie de la Galilée, comme nous l’apprend Josèphe, né pouvait appartenir à la tribu de Benjamin, ni être « un bourg de Judée », loc. cit. ; à moins de supposer, ce qui est fort improbable, que la Judée possédait une seconde ville du même nom.


AHARA (hébreu : ʾAḥraḥ pour ʾAḥar’aḥ, « après le frère [?] ; » Septante : Ἀαρά), troisième fils de Benjamin, I Par., viii, 1. Il est nommé Ahiram (hébreu : 'Àhîrâm, « mon frère est élevé ; » Septante : Ἰχιράν), chef de la famille des Ahiramites, dans les Nombres, xxvi, 38. Il semble être le même que Échi, Gen., xlvi, 21 ; mais il n’occupe pas dans ce passage le rang qu’il devrait avoir comme troisième fils de Benjamin. Les Septante, Gen., xlvi, 21, font Échi fils de Bala et seulement petit-fils de Benjamin.


AHARÉHEL (hébreu : ʾĂḥarḥêl, « derrière le rempart [?] ; » Septante : ἀδελφὸς Ῥηχάϐ), fils d’Arum, de la famille de Cos et de la tribu de Juda. I Par., iv, 8.


AHASTHARI (hébreu : hâ'-Ăḥašṭârî, nom d’origine persane, avec l’article, « le muletier ; » Septante : τὸν Ἁασθήρ), un descendant immédiat d’Assur, de la tribu de Juda, par Naara, sa seconde femme. I Par., iv, 6. C’est peut-être ici le nom d’une famille.


AHAVA (hébreu : 'Ahvâ' ; Septante : Ἀουέ ; ὅ Ἐυί), rivière, I Esdr., viii, 21, 31, et pays qu’elle arrose, I Esdr., viii, 15. C’est là que se rassemblèrent les Juifs qui retournèrent avec Esdras en Palestine. Ahava n’a pu être encore identifié avec certitude. Leclerc et Mannert ont supposé que c'était Adiaba ; Hâvernick, que c'était Abéh ou Avéh ; Rosenmüller, que c'était le grand Zab. D’autres, comme M. Schrader, Riehm’s Handwörterbuch des biblischen Altertums, t. i, p. 39, croient que l’Ahava coulait en Babylonie. Cette opinion paraît de prime abord la plus vraisemblable ; car les Juifs ayant été déportés à Babylone et dans le voisinage, il est naturel que ce soit sur un point de ce pays qu’ils se réunissent pour se mettre en route, et non au nord de la Chaldée. Dans ce cas, l’Ahava aurait été un canal dérivé de l’Euphrate ou du Tigre. Cependant, comme le chemin le plus commode pour aller en Palestine est celui du nord, un certain nombre de critiques pensent aujourd’hui qu’Ahava n’est pas différent de Hit, célèbre gué de l’Euphrate, qui est en droite ligne à l’est de Damas. Le nom talmudique de Hit, « Ihi » ou « Ihi Dagira », « le puits de bitume, » rappelle le nom d’Ahava. Voir G. Rawlinson, Herodotus, t. i, p. 316, note.

AHAZ (hébreu : ʾĂḥâz, « possesseur, » ou plutôt abréviation de 'Âhazyâh, « Jéhovah possède ; » Septante : Ἀχάζ), Benjamite, fils de Micha, de la postérité de Saül par Jonathas. Il fut père de Joada ou Jara. I Par., viii, 35-36 ; a, 41-42.


AHAZI (hébreu : ʾĂḥzaï, abréviation de ʾĂḥazyâh, « Jéhovah possède ou soutient ; » omis dans les Septante), prêtre, ancêtre de Maasaï ou Amassai. II Esdr., xi, 13° Nommé Jezra, I Par., ix, 12.

AHER (hébreu : ʾĂḥêr ; « autre, suivant ; » Septante :