Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/200

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
271
272
AGGI — AGNEAU DE DIEU

xxvi, 15. Son nom est écrit Haggi dans la Vulgate, Gen., XL vi, 16. Ce nom paraît être une abréviation de Haggîyah, « Jéhovah est ma joie de fête. » Cf. I Par., iii, 15.

AGGITE (hébreu : Haḥaggi ; Septante : ὁ Αγγί), famille dont Aggi, fils de Gad, fut le père. Num., XX VI, 15.

AGGITH. Voir Haggith.


AGIER Pierre-Jean, magistrat, né à Paris en 1748, député suppléant de la capitale aux états généraux pour le tiers état, nommé en 1802 vice-président du tribunal d’appel, exerça cette fonction avec grande équité et droiture jusqu'à sa mort, en 1823. En même temps que certains ouvrages de jurisprudence, il composa plusieurs écrits relatifs à l'Écriture Sainte, publiés à un petit nombre d’exemplaires, et à peu près oubliés aujourd’hui : 1° Psaumes nouvellement traduits sur l’hébreu, et mis dans leur ordre naturel, avec des explications et des notes critiques, et auxquels on a joint les Cantiques évangéliques et ceux des Laudes, selon le Bréviaire de Paris, également avec des explications et des notes, 3 in-8°, Paris, 1809. Les Psaumes sont divisés en trois parties : ceux qui contiennent des prophéties relatives à la venue de Jésus-Christ, ceux dont les prophéties concernent l'Église, et les psaumes moraux. 2° Psalmi ad hebraicam veritatem translati et in ordinem naturalem digesti ; accesserunt Cantica tum evangelica, tum reliqua, in Laudibus, juxta Breviarium parisiense decantata, in-16, Paris, 1818. C’est l’abrégé du précédent.Prophéties concernant Jésus-Christ et l’Église, éparses dans les Livres Saints, avec des explications et des notes, in-8°, Paris, 1819. 4° Les Prophètes nouvellement traduits de l’hébreu, avec des explications et des notes critiques, 9 vol. in-8°, Paris, 1820-1822. 5° Commentaires sur l’Apocalypse, par l’auteur de l’explication des Psaumes et des prophéties, 2 in-8°, Paris, 1823. Dans ces ouvrages, Agier soutient le Millénarisme, et l’ardent janséniste s’y manifeste presque à chaque page. Directement ou par des allusions malignes, il attaque le pape, les évêques et surtout les jésuites. La préface de ses Prophéties éparses contient contre eux une seule phrase, mais une phrase curieuse de deux pages et demie. Ces ouvrages n'étaient pas sans valeur à l'époque où ils parurent ; toutefois ils ne méritent pas maintenant d'être tirés de l’oubli où ils sont tombés.

E. Levesque.

AGNEAU. Voir Brebis.


AGNEAU DE DIEU, nom symbolique donné à Notre Seigneur Jésus-Christ. Isaïe, lui, 7, compare le Messie souffrant à un agneau à cause de sa résignation. Dans le Nouveau Testament, le Sauveur est appelé « agneau de Dieu », parce qu’il est la victime, chargée de nos péchés, qui s’offre à Dieu pour les expier. Joa., i, 29, 36 ; Apoc. v, 6, etc. L’agneau pascal, dont le sang servit à marquer les portes des maisons où habitaient les Israélites en Égypte, au moment de la dixième plaie, Exod., xii, 7, et mit ainsi les enfants de Jacob à l’abri des coups de l’ange exterminateur, v. 13, était la figure de cet agneau divin qui devait s’immoler à la dernière Pâque pour nous sauver de la mort éternelle : « Agnus redemit oves, chante l'Église dans la prose de la fête de Pâques, Christus innocens Patri reconciliavit peccatores. » Saint Jean, dans son Évangile, xix, 36, nous montre expressément dans le rite de l’immolation de l’agneau pascal chez les Juifs, Exod., xil, 46 ; Num., ix, 12, une prophétie figurative d’une des circonstances de la passion de Notre-Seigneur : « On ne lui brisa point les jambes. » Joa., xrx, 33. Le quatrième évangéliste, qui avait appris de saint Jean-Baptiste à voir en Jésus « l’agneau de Dieu chargé des péchés des hommes », Joa., i, 29, 36, se plut toujours à considérer son maître sous cet emblème, qui est devenu justement, dès les premiers temps du christianisme, un des emblèmes du Sauveur les plus chers aux chrétiens (fig. 43), et, dans son Apocalypse, il lui donne souvent le nom d' « Agneau », v, 8 ; xiv, 4 ; xxi, 14, etc. ; il le représente immolé dans le ciel, v, 6 ; assis sur un trône, VII, 17 ; XXII, 1, 3 ; adoré par les vingt-quatre vieillards, v, 8, et par tous les élus, vii, 9-10, qui chantent, avec les esprits célestes, « le cantique de l’Agneau, » xv, 3, un hymne de louanges à sa gloire. Les élus sont victorieux par sa force, xii, 11 ; xvii, 14 ; et ils seront sauvés parce qu’ils ont lavé leurs vêtements dans le sang de l’Agneau vii, 14 ; il habite avec eux la céleste Sion, et ils le suivent partout où il va, xiv, 1-4, prenant part au festin nuptial de ses noces avec l’Église, son épouse, xix, 7, 9 ; xxi, 9.

Il est le temple du ciel ; il en est la lumière, xxi, 22, 24, et l’on ne peut y entrer qu’autant que l’on est inscrit « dans le livre de vie de l’Agneau », xxi, 27 ; cf. xxiii, 14.

L'Église, à la suite de saint Jean, nous montre en Notre-Seigneur « le véritable Agneau », dont les victimes offertes en sacrifice dans l’ancienne loi n'étaient que la figure : Hic est verus Agnus, qui abstulit peccata mundi (Préface de Pâques), et, dans les Offices de l’Avent et du ; Carême, elle applique avec les Pères au divin Rédempteur les passages des prophètes où elle retrouve le nom de l’agneau : Emitte agnum, Domine, dominatorem terræ : « Envoyez, ô Seigneur, l’agneau qui doit devenir le maître de la terre. » Is., xvi, 1. Et ego quasi agnus mansuetus, qui portatur ad victimam : « Je suis comme un agneau plein de mansuétude que l’on porte [au boucher] pour le faire égorger. » Jer., xi, 19. Dans ce dernier passage, Jérémie parle de lui-même, mais il est une figure de Notre-Seigneur dans les persécutions qu’il endure de la part de son peuple. Quant aux paroles d’Isaïe, elles se lisent dans sa prophétie contre les Moabites, et font allusion, dans le sens littéral, au tribut considérable que le roi de Moab avait autrefois payé en brebis au roi d’Israël. IV Reg.,