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ADRICHOMIUS — ADULTÈRE


Evangelistis breviter contesta, in-12, 1578. Son ouvrage principal ne fut imprimé en entier qu’après sa mort. Il est intitulé Tlwatrum Terrai Sanctx et Biblicarum historiarum cum tabulis geographicis, et divisé en trois parties. La première est une géographie de la Terre Sainte ; la seconde, une description de Jérusalem ; la troisième est une chronique qui va depuis le commencement du monde jusqu'à la mort de saint Jean l'Évangéliste, placée par l’auteur en 109. La seconde partie avait été déjà imprimée séparément par l’auteur en 1584, dans le format in-8° ; elle fut réimprimée dans le même format en 1588 et 1593. Le Theatrum fut en son temps considéré comme un ouvrage de très grande valeur ; aussi en fit-on de nombreuses éditions. Il parut pour la première fois à Cologne, in-f°, 1590, et depuis en 1593, 1600, 1628, 1682. Malgré les nombreuses et importantes découvertes faites à Jérusalem et en Palestine, il est encore estimé pour les utiles renseignements qu’on y trouve. E. LEVESQUE.

    1. ADRIEN##

ADRIEN, auteur grec du Ve siècle ou du commencement du vi 8 au plus tard. Il est certainement antérieur à Cassiodore, puisque celui-ci le cite au chup. x de son ouvrage De Institutions divinarum litterarum, t. lxx, col. 1122. Usher le place en 433. Il composa une Introduction à l'Écriture Sainte, EîuaYwyn tîjî Tpaip^s, mentionnée par Photius au codex II de sa Bibliothèque, t. ciii, col. 45. L’original grec fut publié avec les notes de David Hœschel, in-4°, Augsbourg, 1602 ; il a été réimprimé par Jean Pearson, au tome ix des Critici sacri, Londres, 1660 ; par Migne dans la Patrologie grecque, t. xcviii, col. 1273-1311. Il fut traduit en latin par Louis Lollino dans ses Opuscula, Bellune, 1650. On a pensé que notre Adrien était ce moine grec auquel saint Nil adressa une de ses lettres, t. lxxix, col. 225 ; si cette hypothèse est fondée, il serait du v 8 siècle.

E. Levesque.

    1. ADRUMÈTE##

ADRUMÈTE ('A8pau.wn)vôç, 'ATp<xii.V)rrr|v6ç, Adrutnetina, Act., xxvii, 2), ville et port de mer de Mysie. Saint Paul fut envoyé de Césarée à Rome sur un navire

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39. — Monnaie d’Adrumète.

Tête de Neptune, tournée à droite, avec son trident. HADR (d’Adrumète). — S). Tête d’Astarté ou Vénus, à gauche.

d’Adrumète. Grotius, Hammond, ont cru qu’il était question ici d’Adrumète d’Afrique. Il est certain que l’Adrumète des Actes des Apôtres est la ville d’Adramyttium, port d’Asie Mineure, province de Mysie, située au fond du golfe de ce nom, sur le Kaïkos, en face de l'île de Lesbos. Cette ville avait dans l’antiquité un commerce très actif, et ses navires faisaient le trafic entre Pergame, Éphèse et Milet, d’un côté, et Assos, Troas et l’Hellespont, de l’autre. Dans le retour à son port d’embarquement, le navire d’Adrumète, sur lequel montait saint Paul, devait toucher à tous les ports de la province d’Asie. Act., xxvii, 2. On espérait, ce qui arriva en effet, trouver dans un de ces ports un navire faisant voile pour l’Italie. Au temps de saint Paul, Adrumète était une ville importante, où se tenaient les assises (forum ou conventus juridicus). Il est probable que l’Apôtre a visité cette ville en allant, dans son deuxième voyage de mission, de la Galatie à Troas par la Mysie. Act., xvi, 6, 7. De l’ancienne Adrumète, il ne reste aucun vestige ; elle est remplacée par un village de six cents habitants, plus éloigné de la côte, appelé Aiimmiti ou Édremid, Ydremid. E. Jacquier.

    1. ADULLAM##

ADULLAM, ville de Juda. Jos., 17, 35. Elle est appelée Odollam partout ailleurs dans la Vulgate. Voir Odollam.

ADULTÈRE. Ce mot a différents sens dans la Sainte Écriture ; voici les principaux : 1° Crime contre la foi du mariage. Prov., vi, 32 ; Sap., iii, 16 ; Eccli., xxiii, 33 ; Os., iv, 2, 14, etc. ; par extension, ce mot a été quelquefois employé pour signifier tout péché contre le sixième commandement. — 2° Idolâtrie. Jer., xiii, 26-27 ; Is., lvii, 3 ; Jer., ix, 2 ; xxui, 14 ; Ezech., xvi, 36-40 ; xxiii, 37, 43-45 ; Os., ii, 2 ; vii, 4 ; Jer., iii, 1-9 ; v, 7. L’alliance du peuple fidèle avec Dieu est comparée à un mariage ; en conséquence, celui qui rejette Dieu pour se livrer à des idoles est appelé du même nom que celui qui viole la toi conjugale. — 3° Toute altération, toute corruption. II Cor., il, 17. — 4° Le fait d’une famille, d’une race, d’un peuple, qui dégénèrent de leurs ancêtres. Dans Matth., xii, 39, les Juifs sont appelés nation « adultère » parce qu’ils ont dégénéré de la foi et de la piété de leur père Abraham. Dans ce dernier sens, le mot adultère correspond à notre mot français « abâtardi ». — Dans cet article, nous ne prenons le mot « adultère » que dans le sens de crime contre la foi conjugale.

I. Adultère sous la loi ancienne. — 1° Notion. En général, l’adultère est la violation de la foi conjugale. En conséquence, la notion de l’adultère peut et doit varier, suivant que dans un pays la polygamie est prohibée ou permise. Si la polygamie est prohibée, comme aujourd’hui, depuis J.-C, dans tous les pays chrétiens, le mariage se définit ainsi : Union d’un seul homme avec une seule femme, dans le but de donner des enfants à la société, etc. ; dans ce cas, la femme doit une fidélité complète à son mari, à qui elle s’est donnée exclusivement ; et, d’autre part, le mari doit aussi une fidélité parfaite à sa femme, à qui il s’est donné tout entier. Si, au contraire, la polygamie est permise, la femme doit à son mari une fidélité parfaite, car elle appartient à lui seul, et si elle a des relations coupables avec un autre homme, elle commet un adultère ; mais la fidélité que doit le mari à sa femme n’est pas aussi stricte : le mari ne se donne pas à elle tout entier ; il se réserve le droit de prendre d’autres femmes ; par conséquent, s’il a des relations coupables avec une autre femme que la sienne, il commet sans doute un crime, parce qu’il manque d’une certaine manière à la fidélité conjugale ; mais il ne commet pas l’adultère proprement dit, car il ne viole pas le droit strict et absolu de sa femme. Telle était la situation sous la loi ancienne, au moins depuis le déluge. Aussi la loi de Moïse, quand elle frappe le crime dont nous parlons, ne le frappe que dans la femme mariée et son complice. C’est ce qui résulte des termes mêmes de la loi. Lev., xx, 10 ; Deut., xxii, 22. Cf. Jahn, Archseologia biblica, § 158 ; Michælis, Mosaisches Hecht, §259.

2° Prohibition. L’adultère est prohibé en beaucoup d’endroits de l’Ancien Testament. Exod., xx, 14 ; Lev., xviii, 20 ; xx, 10 ; Deut., v, 18 ; xxii, 22 ; Prov., v, 20 ; vi, 24-35 ; vii, 5-27, etc. Cette prohibition remontait aux premières origines du monde ; aussi voyons-nous, sous la loi de nature, les droits sacrés du mariage respectés même parmi les nations idolâtres. Gen., xii, 11-19. Cf. Gen., xx, 2 et suiv. ; xxvi, 7-11. Nous lisons dans le livre de Job, xxxi, 9-12, l’horreur extrême qu'éprouvait pour ce crime le saint patriarche.

3° Pénalité. Dieu lui-même donne l’exemple de la sévérité dans la punition de l’adultère. Il fait expier ce crime avec rigueur à David, et frappe de mort l’enfant qu’il a eu de Bethsabée. II Reg., xii, 1-18. Cf. Gen., xii, 17 ; xx, 3, 7, 9, 18 ; Sap., iii, 16 ; iv, 3. La peine portée par la loi mosaïque contre l’adultère était la peine de mort ; de cette peine étaient frappés soit la femme adultère, soit son complice. Les textes du Lévilique, xx, 10, et du Deutéronome, xxii, 22, ne laissent aucun doute sur ce point. Cf. Josèphe, An t. jud., IV, viii, 23.