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evangelici haberi velint, et honestissimo nomme obtendant insolentis ingenii temeritatem. His addunt sese consiliorum participes adjutoresque e ceteris disciplinis non pauci, quos eadem revelatarum rerum intolerantia ad oppugnationem Bibliorum similiter trahit. Satis autem deplorare non possumus, quam latius in dies acriusque hæc oppugnatio geratur. Geritur in eruditos et graves homines, quamquam illi non ita difficulter sibi possunt cavere ; at maxime contra indoctorum vulgus omni consilio et arte infensi hostes nituntur. Libris, libellis, diariis exitiale virus infundunt ; id concionibus, id sermonibus insinuant ; omnia jain pervasere, et multas tenent, abstractâs ab Ecclesiae tutela, adolescentium scholas, ubi crédulas mollesque mentes ad contemptionem Scripturæ per ludibrium etiam et scurriles jocos, dépravant misère.

Ista sunt, Venerabiles Fratres, quae commune pastorale studium permoveant, incendant ; ita ut huic novæ falsi nominis scientiæ[1] an tiqua illa et vera opponatur, quam a Christo per Apostolos accepit Ecclesia, atque in dimicatione tanta idonei defensores Scripturae Sacrae exurgant.

Itaque ea prima sit cura, ut in sacris Seminariis vel Academiis sic omnino tradantur divinse Litteræ quemadmodum et ipsius gravitas disciplinæ et temporum necessitas admonent. Cujus rei causa, nihil profecto débet esse antiquius magistrorum delectione prudenti : ad hoc enim munus non homines quidem de multis, sed tales assumi oportet, quos magnus amor et diuturna consuetudo Bibliorum, atque opportunus doctrinæ ornatus commendabiles faciat, pares officio. Neque minus prospiciendum mature est, horum postea locum qui sint excepturi. Juverit idcirco, ubi commodum sit, ex alumnis optimæ spei, theologiæ spatium laudate emensis, nonnullos divinis Libris totos addici, facta eisdem plenioris cujusdam studii aliquandiu facul-


Ces faux chrétiens trouvent des complices et des alliés nombreux parmi les adeptes des autres sciences qu’une même répugnance pour la révélation entraîne avec eux à l’assaut de la Bible. Nous ne saurions assez déplorer ces attaques chaque jour plus vives et plus multipliées. Elles sont dirigées conte les hommes instruits et éclairés qui peuvent, il est vrai, s’en défendre sans trop de peine, mais aussi et surtout contre la multitude ignorante ; c’est sur elle que des adversaires acharnés concentrent tous leurs moyens de séduction. Les livres, les revues, les journaux leur servent à verser le poison mortel ; ils le distillent dans les discours, dans les conversations. Déjà ils ont tout envahi dans la société ; ils ont dans la main un grand nombre d'écoles, soustraites à la tutelle de l'Église, où ils ne craignent pas d’employer jusqu'à la moquerie et aux plus grossières plaisanteries pour dépraver l’esprit de la jeunesse toujours facile à recevoir les préjugés et les impressions et pour lui inspirer le mépris de l'Écriture.

Voilà, vénérables Frères, de quoi émouvoir et enflammer le zèle de tous les pasteurs. Il faut qu'à cette nouvelle science, qui usurpe son nom, nous opposions cette vraie science que le Christ a transmise par les Apôtres de l'Église ; il faut que, dans ce combat acharné, l'Écriture sacrée voie se lever des champions bien armés pour sa défense.

En conséquence, notre premier soin doit être de faire en sorte que dans les séminaires ou les universités l’enseignement des Saintes Lettres réponde et à l’importance du sujet et aux besoins des temps. Pour y parvenir, rien n’est plus important que de bien choisir les maîtres ; il faut appeler à cette charge, non certes l’es premiers venus, mais des hommes qu’un grand amour et une longue fréquentation des Saintes Écritures, en même temps qu’une science assez étendue, recommandent et désignent pour s’en acquitter dignement. Il convient aussi de prévoir de bonne heure à qui l’on pourra un jour confier leur succession ; il sera donc expédient, partout où ce sera possible, d’appliquer exclusivement quelques sujets de grande espérance, lorsqu’ils auront parcouru honorablement la carrière des études théologiques, à l'étude des Saints Livres, en leur procurant le moyen d’en faire pendant quelque temps une étude particulière plus approfondie. Quand les maîtres auront çté ainsi et choisis et formés, ils pourront aborder avec confiance

  1. I. Tim, vi 20