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ADONIBÉZECH — ADOPTION

pour signifier un grand nombre ; car, en additionnant les rois que Josué combattit en Chanaan, on ne peut guère en trouver plus de trente ; mais ce nombre pourtant devient acceptable, si l’on fait rentrer dans ces melâkîm les chefs des tribus nomades, très nombreuses dans le pays de Chanaan et à l’est du Jourdain.

ADONICAM (hébreu : ʾĂdônîqâm, « le Seigneur assiste, » ou « le maître de l’ennemi ; » Septante : ASuvixàpi), chef de famille dont les enfants revinrent de la captivité avec Zorobabel, au nombre de six cent soixante-six, I Esdr., ii, 13, ou six cent soixante-sept. II Esdr., vil, 18 ; cf. I Esdr., viii, 13.


ADONIRAM (hébreu : ʾĂdônirâm, « mon seigneur est élevé ; » Septante : Ἀδωνιράμ), intendant des tributs sous les règnes de David, II Reg., xx, 24, de Salomon, III Reg., iv, 6 ; v, 14, et au commencement du règne de Roboam. III Reg., xii, 18 ; II Par., x, 18. Il dirigea les trente mille hommes que Salomon envoya au Liban pour couper les bois et extraire les pierres nécessaires à ses constructions. Roboam le députa pour apaiser les dix tribus, irritées par ses dures réponses ; mais le peuple le lapida. Il est appelé par contraction ʾAdôrâm, II Reg., xx, 24 ; III Reg., xii, 18. Dans les Paralipomènes, on lit Hadôrâm, II Par., x, 18. Vulgate : Aduram.


ADONIS, dieu syrien. Ezech., viii, 14. Voir Thammuz.


ADONISÉDECH (hébreu : ʾĂdônî-ṣédeq, « mon Seigneur est justice ; » Septante : Ἀδωνιϐεζέκ), Amorrhéen, roi de Jérusalem au moment où les Israélites, sous la conduite de Josué, envahirent la Palestine pour en faire la conquête. Jos., x, 1. La prise de Jéricho, celle de Haï, la défection des Gabaonites qui venaient de faire leur soumission au conquérant, toutes ces nouvelles effrayèrent Adonisédech, dont la ville se trouvait menacée de très près à cause du voisinage de Gabaon. Il s’empressa de conclure une alliance avec d’autres rois chananéens : Oham, roi d’Hébron ; Pharan, roi de Jérimoth ; Japhia, roi de Lachis, et Dabir, roi d’Églon. Les cinq rois confédérés vinrent mettre le siège devant Gabaon, autant pour la châtier que pour effrayer les autres villes qui seraient tentées de suivre son exemple.

Josué était à Galgala ; c’est là que les Gabaonites se hâtèrent de lui apprendre leur situation critique, en le priant de venir à leur secours. Si les habitants de Gabaon avaient réussi à faire alliance avec Josué, ce n’avait été qu’au moyen d’un audacieux subterfuge. Jos., ix. Néanmoins le général hébreu ne voulut pas manquer à la foi jurée. En une nuit, x, 9, il monte de Galgala à Gabaon, franchissant ainsi une distance qu’on peut évaluer à 23 kilomètres. Rassuré par une promesse divine, x, 8, il attaque bravement les rois confédérés, les met en fuite et les poursuit jusqu’à Béthoron, Azéca et Macéda. Pendant que ses soldats frappaient les ennemis, une pluie de pierre » tombait du ciel et, en épargnant les Israélites, faisait parmi les Amorrhéens de nombreuses victimes. En même temps la prolongation miraculeuse du jour permettait à Josué de compléter sa victoire.


35. — Guerrier vaincu, foulé aux pieds par son vainqueur. Bas-relief assyrien de Nimroud.

Les cinq rois vaincus, pour échapper aux Hébreux, s’étaient réfugiés dans une caverne à Macéda : on se contenta, sur l’ordre de Josué, d’obstruer à l’aide de grosses pierres l’entrée de ce refuge souterrain et d’y placer des gardes pour les empêcher de s’échapper, pendant qu’on continuait à poursuivre les fuyards. Ce ne fut qu’après la destruction presque totale des soldats amorrhéens, et une fois l’armée revenue à son camp de Macéda, que Josué donna l’ordre d’ouvrir la caverne et de lui amener les princes qui s’y étaient cachés. Lorsqu’ils furent devant lui, il les fit fouler aux pieds des chefs d’Israël (fig. 35), selon un usage oriental d’un terrible symbolisme : « C’est ainsi, dit-il aux Hébreux, que le Seigneur en agira avec tous les ennemis que vous aurez à combattre. Courage donc, et ne craignez rien ! » x, 25. Enfin les rois captifs furent mis à mort, et leurs cadavres suspendus à cinq gibets. Le soir venu, ils furent descendus à terre et jetés dans la caverne, dont on ferma : de nouveau l’entrée avec de grandes pierres, x, 27. Ainsi s’était pleinement accomplie la parole du Seigneur à Josué : « Ne crains pas ces rois, car je les ai livrés entre tes mains, et aucun d’eux ne pourra te résister. » Jos., x, 8.

E. Duplessy.


ADOPTION. L’adoption peut être faite ou par l’homme ou par Dieu. Nous étudierons successivement l’une et l’autre.

I. De l’adoption faite par l’homme.

Il y a une adoption très large, qui est de droit naturel, et qui consiste en ce qu’un homme accueille ou recueille un étranger et le traite plus ou moins comme son fils, sans que celui-ci du reste acquière aucun droit ni sur le nom ni sur la for-