Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/173

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
217
218
ADIADA — ADITHAÏM

Or, dans l’Onomasticon, édit. P. de Lagarde, Gœttingue, 1870, p. 220, au mot Ἀδιαθαίμ, Eusèbe place un village nommé Adatha à l’est de Diospolis, καὶ ἄλλη Ἀδαθὰ καὶ περὶ Διόσπολιν ἐν ἀνατολαῖς, ce que saint Jérôme reproduit exactement, sauf le changement d' Adatha en Aditha. Lib. de situ et nominibus locorum heb., t. xxiii, col. 871. C’est donc dans le voisinage de Lydda que nous devons chercher l’emplacement actuel de la ville appelée Ḥâdid par Esdras et Néhémie ; Adida, Addus et Adiada par les Machabées ; Adatha par Eusèbe, et Aditha par saint Jérôme. Effectivement, à quatre kilomètres au plus à l’est de Loudd, se trouve une localité qui a conservé presque intacts les noms précédents : c’est Haditéh. Ce village couronne une haute colline dont les pentes sont assez raides : ainsi porte-t-il bien la dénomination de Ḥâdid, « pointu, » suivant l'étymologie donnée par Gesenius, Thesaurus linguæ heb. et chald., p. 446 ; et sa position répond exactement à la description de Josèphe, qui nous le montre « placé sur une éminence et dominant la plaine de Judée ». Ant. jud., XIII, vi, 4. « Les maisons sont grossièrement bâties, et quelques-unes sont à moitié renversées… [De l’ancienne localité] il ne subsiste plus actuellement qu’une quinzaine de citernes, un petit birket de forme oblongue, ainsi que plusieurs tombeaux et caveaux pratiqués dans le roc. Quelques pierres de taille, d’apparence antique, sont également éparses çà et là. » V. Guérin, Description de la Palestine, Samarie, t. ii, p. 65.

Quelques auteurs, entre autres Grove, Smith’s Dictionary of the Bible, Londres, 1861, 1. 1, p. 735, au mot Ḥâdid, repoussent pour Adiada ou Adida l’identification que nous venons d'établir, sous prétexte que la Séphéla, où, d’après I Mach., XII, 38, se trouvait la ville, ne s'étendait pas si haut vers le nord. Mais beaucoup de critiques, après Eusèbe et saint Jérôme, donnent comme ligne de démarcation entre la plaine de Saron et la plaine de Séphéla « les environs de Joppé (Jaffa) et de Lydda » : « Saron omnis circa Joppen Lyddamque appellatur regio, » S. Jérôme, Comment. in Isaiam, t. xxiv, col. 365 ; « Saron est la contrée qui s'étend de Césarée à Joppé, » Eusèbe, Onomasticon, p. 296. Voir Séphéla et Saron. En plaçant donc Adida à Haditéh, à une faible distance de Lydda, nous ne nous éloignons pas de cette ligne de séparation, qui d’ailleurs, remarquons-le, n’avait pas une rigueur mathématique, et nous ne voyons rien qui nous empêche de dire, comme l’auteur sacré : « Adida dans la Séphéla. » I Mach., xii, 38. Du reste, la situation que nous venons d’assigner à la ville est parfaitement d’accord avec les événements historiques qui s’y rattachent.

Habitée par les Benjamites à leur retour de la captivité, II Esdr., xi, 34, Hadid fut, au temps des Machabées, fortifiée par Simon, qui, après avoir occupé les villes maritimes, Ascalon et Joppé, mit ses soins à augmenter la résistance de cette place. I Mach., xii, 38. C'était donc un point stratégique important pour défendre la plaine, garantir en même temps l’entrée des montagnes de la Judée et la route de Jérusalem. C’est ce que confirme le second passage des Machabées, xiii, 13, où nous voyons le même héros juif venir camper à Addus pour barrer le passage à Tryphon, qui, partant de Ptolémaïde (Accho), à la tête d’une puissante armée, et traînant à sa suite Jonathas prisonnier, se proposait d’envahir et de dévaster la terre de Juda. Tryphon avait dû suivre le littoral, et il s’apprêtait à prendre la route bien connue de Jaffa à Jérusalem, lorsqu’il rencontra Simon ; c’est alors que, ne pouvant pénétrer de ce côté dans les montagnes de Judée, il fit un long détour et tâcha d’arriver à la ville sainte par l’Idumée, « par la voie qui mène à Ador, » à l’ouest d’Hébron. I Mach., XIH, 20 ; Ant. jud., XIII, vi, 4. Simon avait donc admirablement choisi son poste de défense. — Arétas, roi des Arabes, appelé au royaume de Cœlé- Syrie, et se mettant en marche pour gagner sa nouvelle capitale, passa par la Judée. Alexandre Jannée essaya aussi de lui barrer la route ; mais il fut battu près d’Adida. et un traité étant intervenu entre le vainqueur et le vaincu, Arétas s'éloigna. Ant. jud., XIII, xv, 2. — Enfin Vespasien, faisant le siège de Jérusalem, et voulant l’enfermer de tous côtés comme dans un cercle de fer, établit des forts et des avant-postes à Jéricho et à Adida, imposant aux deux villes une garnison composée de Romains et de troupes auxiliaires. Bell. jud., IV, ix, 1. Adida avait donc dans l’ouest la même importance que Jéricho dans l’est.

Hadid est mentionnée dans la Mischna, Erakhin, rx, 6 ; Talm. de Bab., même traité, 32 a, comme une ville fortifiée par Josué. A. Neubauer, La géographie du Talmud, Paris, 1868, p. 85. Faut-il la voir aussi dans l’Hatita des listes géographiques de Karnak (n° 76)? Mariette le croit, cf. Comptes rendus de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, 4e série, t. ii, 1874, p. 255 ; et, en effet, il y a correspondance exacte entre les deux mots. Cependant, si l’on examine l’ordre d'énumération dans lequel les noms sont rangés, on hésite à admettre cette identification ; car on est en droit de se demander pourquoi les auteurs de ces listes, partant de Jaffa (Jopou), et suivant, dans la direction du sud-est, une ligne assez bien marquée, n’ont pas mentionné Hatita auprès de Lod (Louten) et Ono (Aounâou), qu’ils unissent, aux n os 64 et 65, absolument comme les livres d’Esdras et de Néhémie. On est donc tenté de placer cette ville plus au sud, et de l’identifier ainsi avec Adithaïm. Voir Adithaïm.

ADIAS, descendant de Bani. I Esdr., x, 39. Voir Adaïa 6.


ADIEL, hébreu : ʿĂdiʾêl, « Dieu a orné. »

1. ADIEL (Septante : Ἰεδιήλ), chef d’une des familles de la tribu de Siméon sous Ézéchias. I Par., iv, 36.

2. ADIEL (Septante : Ἀδιήλ), prêtre, père ou ancêtre de Maasai. I Par., ix, 12. Il semble être le même que Azrëel, père d’Amasaï. II Esdr., xi, 13. Il habita Jérusalem après le retour de la captivité de Babylone.

3. ADIEL (Septante : Ὀδιήλ), père d’Azmoth, qui fut trésorier du roi sous le règne de David. I Par., xxvii, 25.

ADIN (hébreu : ʿĂdin, « délicat, tendre ; » Septante : Ἀδδίν, Ἀδίν, Ἠδίν), chef de famille dont les descendants revinrent de Babylone au nombre de quatre cent cinquante-quatre, I Esdr., ii, 15, ou de six cent cinquante-cinq, II Esdr., vii, 20. C’est peut-être le même dont il est question II Esdr., x, 16. Il est nommé Adan, I Esdr., viii, 6, dans la Vulgate.


ADINA (hébreu : ʿĂdinâʾ, « flexible, pliant ; » Septante : Ἀδίνά), fils de Siza et chef des Rubénites, un des braves capitaines de David. I Par., xi, 42.


ADINO L’HESNITE, nom d’un des plus vaillants guerriers de David dans II Sam., xxiii, 8, texte hébreu. La Vulgate n’a pas ce nom propre dans le passage correspondant. Voir Jesbaam.


ADITHAÏM (hébreu : ʿĂdiṭaïm), ville de la tribu de Juda, située dans la plaine (Šefêlâh), et mentionnée entre Saraïm et Gédéra. Jos., xv, 36. Elle n’est citée qu’en cet endroit de l'Écriture, et les Septante l’omettent complètement. Faut-il, à la suite de certains auteurs, l’identifier avec Adiada et Hadid ? Nous ne le croyons pas, pour les raisons suivantes. Placer Adithaïm à Haditéh, ce serait faire remonter beaucoup trop au nord la tribu de Juda. En effet, la frontière nord-ouest de cette tribu, d’après les passages parallèles de Jos., xv, 10-11 ; xix, 40-46, comprenait une ligne qui s'étendait depuis Estaol (aujourd’hui Achou’a), Saraa (Sara’a), Bethsamès (ʿAîn-Chems), Thamnatha (Khirbet Tibnéh), jusqu'à Accaron (ʿAker) et Jebnéel [Yebnéh), en sorte qu’Accaron marque la limite