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ADDO — ADIADA

2. ADDO (hébreu : 'Iddô' ; Septante : Σαδδώ), père d’Ahinadab, à qui Salomon confia l’intendance de la contrée de Manaïm (hébreu : Mafyânaïm). III Reg., iv, 14.

3. ADDO (hébreu : Yé'dôî ; Keri : Yé'dô ; Septante : Ἰωήλ, Ἀδδώ), prophète du royaume de Juda au temps de Roboam et d’Abia. Il écrivit sur ces deux règnes. II Par., xii, 15 ; xiii, 22. Il fit contre Jéroboam, fils de Nabat, des prophéties où il touchait quelques points de la vie de Salomon. II Par., ix, 29. Ces ouvrages sont perdus, mais ont servi à l’auteur du deuxième livre des Paralipomènes.

4. ADDO (hébreu : 'Iddô' ; Zach., 'Iddô ; Septante : Ἀδδώ), père de Barachie et grand-père du prophète Zacharie. Zach., i, 1, 7. Dans I Esdr., v, 1, et vi, 14, Zacharie est dit fils pour petit-fils d’Addo. D’après II Esdr., xii, 4, il revint de Babylone avec Zorobabel et était prêtre.

ADDON, ville de la Chaldée. II Esdr., vii, 61. Voir Adon.


ADDUS, ville de Palestine. IMach., xiii, 13. Voir Adiada.


ADELKIND Corneille, Juif d’une famille originaire d’Allemagne et fixée à Venise, fut chargé par deux célèbres imprimeurs de cette ville, Dan. Bomberg et Ant. Justiniani, de donner ses soins à plusieurs éditions de la Bible hébraïque, que chacun d’eux voulait publier. On lui doit ainsi la 3e et la 5e édition de la Bible hébraïque, in-4% imprimée chez Dan. Bomberg, en 1528 et en 1544. Il prépara la 1re édition in-4°, 1551-1552, de la Bible hébraïque imprimée chez Ant. Justiniani. Celui-ci en fit paraître en même temps une édition en petit format, 4 in-18, 1552, et en donna une 3e édition, in-4o, en 1563. Ces Bibles n’ont que le texte hébreu. Adelkind s’occupa également d’une Bible enrichie de targums et de commentaires des rabbins les plus célèbres. C’est la seconde et la meilleure édition de la Bible hébraïque rabbinique, en 4 in-f°, imprimée chez Dan. Bomberg, en 1549. Elle a conservé la préface de R. Jacob-ben-Chaïm, qui avait été chargé de la première édition, en 1526. Le Long, dom Calmet, etc., appellent notre éditeur Adil ; mais le nom complet, tel qu’il se trouve en caractères hébraïques sur les Bibles mentionnées, doit se lire Adelkind. Voir Bibliotheca sacra de J. Le Long, continuée par Masch, part, i, p. 20, 29, 102.


ADÉODAT, guerrier mentionné dans l’histoire de David. II Reg., xxi, 19, et I Par., xx, 5. La Vulgate, en ces deux endroits, a traduit les noms propres qu’on lit dans le texte hébreu, au lieu de les reproduire dans leur forme originale. 1° Le vrai nom du héros de David était Elchanan (hébreu : 'Elhânân). Saint Jérôme en a formé Adeodatus, en expliquant le mot hébreu, comme signifiant « Dieu a donné ». Plus loin, II Reg., xxiii, 24, il a conservé un nom semblable sous sa véritable forme Elchanan. — 2° Le père d’Elchanan s’appelait Jaïr ; c’est par suite d’une traduction analogue à la première que la Vulgate dit : « Adeodatus, filius Saltus, » en traduisant la signification de Jaïr : « bois. » — Saint Jérôme a expliqué, dans ses Quæst. hebr., t. xxiii, col. 1361, pourquoi, contrairement à son habitude, il n’a pas conservé dans ces passages les noms hébreux sous leur forme primitive : c’est parce que le second livre des Rois dit qu’Elchanan (Adéodat) tua le géant Goliath ; or nous savons par I Reg., xvii, 49-51, que ce fut David qui terrassa Goliath ; d’où il conclut que David et Elchanan sont un seul et même personnage, ce qu’il cherche à prouver par la signification du nom d’Adéodat et par quelques autres considérations. Mais le saint docteur ne prend pas garde que David tua Goliath sous le règne de Saül, tandis que l’exploit raconté II Reg., xxi, 19, eut lieu sous le règne de David. La solution de la diffi-culté que présente le texte des Rois est la suivante : ce texte a été altéré. Nous en trouvons une première preuve dans la variante que présentent certains manuscrits hébreux, où on lit : 'Elhânân ben-ya’arê 'ôrgîm, « Elchanan (ou Adéodat), fils des bois de tisserands, » Ces mots offrent un sens si peu naturel, qu’on les a corrigés en lisant : 'Elhânân ben Yâ'îr, et en supprimant le mot 'ôrgîm, « tisserands, » qui se lit à la fin du verset, et qu’on a supposé avec beaucoup de vraisemblance avoir été répété un peu plus haut par distraction. L’exemplaire sur lequel a traduit saint Jérôme portait d’ailleurs cette faute, puisqu’il a traduit : « Adeodatus… polymitarius. » Une seconde preuve de l’altération du texte des Rois, c’est la leçon différente de I Par., xx, 5, qui résout simplement toutes les difficultés. La Vulgate porte : « Adéodat, fils du Bois (Saltus), Bethléhémite, frappa le frère de Goliath. » On voit que le mot « tisserand », polymitarius, a disparu, et que le géant vaincu par Elchanan n’est pas Goliath, mais son frère. Autant il est peu probable, comme on a essayé de le dire pour résoudre la difficulté, qu’il ait existé à si peu d’intervalle deux géants philistins portant le même nom, autant, au contraire, il est naturel que, si Goliath a eu un frère, ce frère ait été lui aussi un géant. Mais saint Jérôme, qui a traduit fidèlement cette partie du texte des Paralipomènes, n’a pas rendu exactement une autre partie importante de ce passage. Pour le mettre d’accord avec celui des Rois, il a dit qu' Adéodat était Bethléhémite. L’auteur des Paralipomènes ne dit point cela, il écrit : « Elchanan frappa Lachmi, frère de Goliath. » Les mots ʾeṭ-Laḥmî, que devait avoir primitivement le texte des Rois, ont été changés par un copiste dans ce livre en bêṭ hallaḥmî, « Bethléhémite. »

E. Duplessy.

ADER Guillaume, médecin de Toulouse, mort en 1630. Il publia : Enarrationes de ægrotis et morbis in Evangelio, in-4°, Toulouse, 1620. Il montre que les maladies guéries par Jésus-Christ, n’ayant pu l'être par des moyens naturels, l’ont été nécessairement d’une manière miraculeuse.

E. Levesque.

ADÈS, lieu où habitent les morts. Voir Hadës.


ADFORMANTES, nom donné dans la grammaire hébraïque aux flexions qui s’ajoutent à la fin du verbe hébreu pour marquer la distinction des personnes et des temps. Voir Verbe hébreu.


ADIADA (Ἀδιδά), ville de la Séphéla, fortifiée par Simon Machabée. I Mach., xii, 38. C’est la même ville que celle qui, I Mach., xiii, 13, est appelée Addus, car le texte grec porte Ἀδιδά dans les deux endroits. Nous admettons également son identité avec l’Hadid (hébreu : Ḥâdîd, Ἀδιδ), mentionnée dans le livre d’Esdras, ii, 33, et dans celui de Néhémie, vii, 37 ; xi, 34. Esdras, en effet, nous apprend que sept cent vingt-cinq hommes de Lod, Hadid et Ono, revinrent de la captivité, sous la conduite de Zorobabel. Il est vrai que les Septante ne font ici qu’un seul mot de Lod et de Hadid, comme s’ils ne représentaient qu’une seule localité : Ὑιοὶ Λοδαδὶ καὶ Ὠνώ, I Esdr., II, 33 ; Ὑιοὶ Λοδαδὶδ καὶ Ὠνώ, II Esdr., vii, 37 ; mais il y a là une confusion évidente, car dans le second passage de Néhémie ces deux noms sont séparés par d’autres ; d’où il résulte clairement qu’ils désignaient deux villes différentes : Ἀδώδ, Σεϐωεὶμ Nαϐαλὰτ, Λύδδα, « Hadid, Seboïm, et Neballat, Lod. » II Esdr., xi, 34. On peut donc justement identifier l’Ἀδώδ et 1’Ἀδίδ des traducteurs grecs avec l’Ἀδιδά des Machabées. Du reste le rapprochement de Hadid et de Lod, et les données historiques tirées des Livres Saints eux-mêmes, confirment notre assertion, et nous permettent de retrouver sans difficulté l’emplacement de notre ville.

Lod est incontestablement l’ancienne Lydda des Actes des Apôtres, ix, 32, l’ancienne Diospolis, aujourd’hui Loudd, au sud-est de Jaffa ; de même qu’Ouo est actuellement Kefr 'Ana, à l’est de Jaffa et au nord de Loudd.