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ADARÉZER — ADDO

Ainsi formée et sous le commandement de Sobach (appelé aussi Sophach, I Par., XIX, 18), cette nouvelle armée se porta à la rencontre des Hébreux, que David cette fois commandait en personne, et le texte dit qu’il avait mis sur pied « tout Israël ». II Reg., x, 17. Ce fut à Hélam qu’eut lieu la bataille décisive. Les Syriens d’Adarézer y furent taillés en pièces, laissant sur le champ de bataille quarante mille cavaliers, et aux mains des vainqueurs sept cents chars de guerre, II Reg., x, 18 (d’après I Par., xix, 18, quarante mille fantassins et sept mille chars) ; Sobach fut tué, et les Syriens tributaires d’Adarézer firent leur soumission à David. Josèphe dit que cette dernière défaite d’Adarézer arriva pendant l’hiver. Ant. jud., VII, vii.

P. Renard.

ADARSA, I Mach., vii, 40 ; ADAZER, I Mach., vii, 45 (Septante : Ἀδασά), ville de Judée où Judas Machabée remporta sur Nicanor une brillante victoire. On lit Ἀδασά dans Josèphe, une première fois au pluriel neutre, ἐν Ἀδασοῖς, Ant. jud., XII, x, 5 ; une seconde fois au féminin singulier, Ἀδασάν, Bell. jud., 1, 1, 6. La Vulgate donne deux noms différents, mais le contexte indique bien qu’il s’agit d’une même localité. Dans l’Onomasticon, édit. de Lagarde, Gœttingue, 1870, p. 220, Eusèbe mentionne un village nommé Adasa, près de Gophna ; mais il le place en même temps dans la tribu de Juda. Saint Jérôme, Liber de situ et nominibus locorum heb., t. xxiii, col. 871, s’étonne à bon droit de cette dernière assertion ; car Gophna (aujourd’hui Djifnéh), capitale de l’ancienne Gophnitique, appartenait plutôt à la tribu d’Éphraïm, ou au moins formait la limite des deux tribus d’Ephraïm et de Benjamin. Voir la carte de la tribu de Benjamin. L’erreur d’Eusèbe vient probablement de ce qu’il a confondu le lieu dont nous parlons avec Hadassa (hébreu : Ḥădâšâh, « la nouvelle » ), mentionnée par Josué, xv, 37, parmi les villes de la Séphéla, en Juda, et appelée par les Septante de ce même nom Ἀδασά.

Adarsa ou Adazer est aujourd’hui identifiée avec Khirbet’Adaséh ou’Adasa, endroit situé au nord de Jérusalem, sur la route de Naplouse et un peu à l’est d’El-Djib (ancienne Gabaon). Cette situation est confirmée non seulement par l’identité des noms, mais encore par sa conformité avec les données de la Bible et des historiens. D’après I Mach., vii, 45, cette ville était à une journée de marche de Gazara (Gazer), et, d’après Josèphe, Ant. jud., XII, x, 5, à trente stades de Bélhoron. Or, dit M. V. Guérin, « cette distance de trente stades répond assez bien, à une légère différence près, à celle qui sépare le Khirbet ’Adasa de Beit-A’our el-Fouka (Béthoron supérieure), où Nicanor avait dû certainement établir son camp, de préférence à Béthoron inférieure, aujourd’hui Beit-Aʿour et-Thala. » Description de la Palestine, Judée, t. iii, p. 6. D’un autre côté, Khirbet’Adasa est, en droite ligne, à vingt-sept kilomètres à l’est de Tell el-Djézer, où M. Clermont-Ganneau a reconnu le site de Gazer ou Gazara. La Palestine inconnue, Paris, 1876, p. 15-22. Voir Gazer. Cet espace, que parcoururent les Juifs poursuivant leurs ennemis vaincus, paraît suffisant pour « la journée de chemin » dont parle le récit sacré. I Mach., vii, 45. Il est évident, en effet, que la poursuite dut être ralentie par quelques combats isolés ; ce qui ressort du reste des versets 45 et 46, où nous voyons les habitants des villages, avertis par la trompette et les signaux, charger les fuyards, les cerner, et ceux-ci se retourner pour tenter une défense inutile, puisqu’ils ont jeté leurs armes, I Mach., vii, 44, jusqu’à ce qu’enfin le dernier Syrien soit tombé : voir le texte grec, dont le récit est plus clair et plus énergique.

Khirbet’Adasa, dont le nom et la situation répondent si bien aux données de la Bible et de Josèphe, se trouve à deux heures de marche au moins au sud de Djifnéh (ancienne Gophna), ce qui ne s’accorde guère avec l’assertion d’Eusèbe. Le plateau renferme quelques ruines, peu considérables, il est vrai, mais qui suffisent pour attribuer à ce site une certaine importance dans les siècles passés : on y voit des restes de tombes et de pressoirs creusés dans le roc, des citernes, des débris de colonnes, depierres taillées, et quelques fragments de poterie. Cf. Palestine Exploration Fund, Quart. Stat., 1882, p. 166-168. Adarsa, nous l’avons dit, est célèbre par la victoire que Judas Machabée remporta sur Nicanor, le 13 du mois d’adar 161 avant J.-C. Le général syrien, quittant Jérusalem, était venu camper à Béthoron pour y rejoindre un corps auxiliaire. Les deux Béthoron, surtout celle qui porte le nom de Supérieure, ont toujours été reconnues pour des points stratégiques très importants. Judas vint se poster à Adarsa avec trois mille hommes suivant la Vulgate et les Septante, avec mille hommes seulement suivant Josèphe. En habile tacticien, il avait admirablement choisi son emplacement ; car il commandait de là les trois routes principales, qui du nord, du nord-ouest et de l’ouest, se rendent à Jérusalem. Il fermait en même temps à l’ennemi toute voie de retour vers la ville sainte. Après une prière courte, mais dans laquelle sa foi s’inspire des grands souvenirs du passé, cf. IV Reg., xix, 35, il engage le combat. Nicanor vaincu tombe le premier au milieu de ses soldats, qui à cette vue jettent leurs armes et s’enfuient dans la direction du sud-ouest. Les Juifs, aidés par les gens de la contrée, les poursuivent jusqu’à Gazara, n’en laissent pas échapper un seul, et rapportent les dépouilles à Jérusalem. I Mach., vii, 39-47 ; II Mach., xv, 1 -35. La tradition a peut-être gardé le souvenir de cette bataille sanglante, car la vallée que domine le plateau de Khirbet’Adasah s’appelle encore Ouadi ed-Demm, « vallée du sang ». En souvenir de cette victoire, qui rendit à la terre de Juda quelques jours de tranquillité, on institua une fête. I Mach., vii, 49 ; II Mach., xv, 36, 37. Cette fête se célébrait encore au temps de Josèphe, et l’on en trouve la mention dans les chroniques rabbiniques. Cf. J. Derenbourg, Essai sur l’histoire et la géographie de la Palestine, Paris, 1867, p. 63.

A. Legendre.


ADAZER, ville de Palestine.I Mach., vii, 45. Voir Adarsa.


ADBÉEL (hébreu : ʾAdbe’êl ; Septante : Nαϐδεήλ), troisième fils d’Ismaël, chef d’une des douze tribus ismaélites. Gen., xxv, 13 ; I Par., i, 29.

ADDAI. Voir Actes apocryphes des Apôtres, col. 164.

1. ADDAR (hébreu : ʾAddâr, « magnifique ; » Septante : Ἀδίρ), fils de Balé, fils de Benjamin. I Par., viii, 3. Il est nommé Héred, Num., xxvi, 40.

2. ADDAR, ville de Juda. Jos., xv, 3. Voir Adar 1.

ADDAX. Voir Antilope.

ADDI (Nouveau Testament : Ἀδδί), fils de Cosan et père de Melchi, dans la généalogie de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Luc, iii, 28.


ADDINGTON Stephen, ministre dissident à Londres, né en 1729, mort en 1796. Il a publié : A Dissertation on the religious knowledge of the ancient Jews and Patriarchs, containing an Inquiry into the evidence of their belief and expectation of a future state, in-4°, Londres, 1757 ; The Life of St Paul, in-8 « , Londres, 1784. Le premier ouvrage fut composé en partie à l’occasion de la Divine Legation of Moses, de Warburton, qui produisit une si grande sensation en Angleterre, Voir Warburton. Addington s’attache en conséquence à réfuter l’évêque de Glocester. Sa Vie de saint Paul contient quelques points bien traités.

ADDO, hébreu : ʿIddô et ʿIddô’, « opportun. »

1. ADDO (hébreu : ’Iddô ; Septante : ’Aî8î)-Voir Adaïa 2.