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ADAMI — ADAR

4. ADAMI (hébreu : ʾĂdâmi ; Septante : Ἀρμέ), ville frontière de la tribu de Nephthali. Jos., xix, 33. Le texte hébreu unit ce nom au suivant, han-Néqeb, en sorte que la signification du composé serait « Adami-la-caverne » (néqeb, avec l’article, « caverne », comme en syriaque, Gesenius, Thesaurus linguæ heb. et chald., p. 909), ou, suivant certains auteurs, « Adami-du-défilé » (néqeb, d’après l’arabe naqb, « chemin, trou entre des montagnes » ), C. F. Keil, Biblischer Commentar über das Alte Testament, Josua, Leipzig, 1874, p. 159 ; Riehm, Handwörterbuch des bibl. Altertums, 1881, t. i, p. 25 ; enfin, d’après quelques autres, Adami indiquerait le nom propre de la ville, et han-Néqeb le lieu où elle était située. E. F. C. Rosenmüller, Scholia in Vetus Testam., Josue, XIe part., t. i, Leipzig, 1833, p. 379. Le Targum de Jonathan suit l’hébreu, et la Vulgate a traduit comme s’il y avait : ʾĂdâmi hî' néqeb ; Adami quæ est Neceb, « Adami, appelée aussi Néceb. »

Cependant certains témoignages favorisent la distinction des deux noms. Les Septante, lisant « Adami ve-Neqeb », nous ont donné Ἀρμέ καὶ Ναϐόκ Na6ôx, (Codex Alexandrinus : Ἀρμαὶ καὶ Νακέϐ). Nous retrouvons, dans le premier mot, la confusion entre le daleth, ד, et le resch, ר ; les traducteurs grecs ont lu ארמי, ʾarmé, ou ארמי, ʾarmai ; le second, Ναϐόκ, offre une transposition semblable à celle de Τανάχ pour Ταχάν. Num., xxvi, 35. Eusèbe, après la version syriaque, distingue également deux villes, Ἀδαμι, Onomasticon, édit. de Lagarde, Gœttingue, 1870, p. 224, et Νεκέμ, ibid., p. 283, pour Neceb d’après saint Jérôme, Liber de situ et nominibus locorum heb., t. xxiii, col. 913. Le Talmud, Gemara Hieros., cod. Megilla, fol. 70, col. i, expliquant les noms anciens par les noms plus récents, rend Adami par Damîn, et han-Néqeb par Ṣiadaṭa. Cf. Reland, Palæstina ex monumentis veteribus illustrata, Utrecht, 1714, t. ii, p. 545, 717, 817 ; A. Neubauer, La géographie du Talmud, Paris, 1868, p. 225. Enfin, la liste géographique de Thotmès III cite deux villes qu’on peut à bon droit rapporter à celles dont nous parlons : Adimim, que M. Maspero n’hésite pas à identifier avec notre Adami, et Nekabou, qui présente « un rapprochement très vraisemblable avec la Nekeb de Nephthali, … et les autres noms ne contredisent pas cette hypothèse ». G. Maspero, Sur les noms géographiques de la liste de Thoutmos III, qu’on peut rapporter à la Galilée (extrait des Transactions of the Victoria Institute, or philosophical Society of Great Britain, 1886, p. 6, 11).

Quoi qu’il en soit, Adami peut se retrouver dans deux localités actuelles, qui, par leur nom, la rappellent exactement : Khirbet Admah, située sur la rive droite du Jourdain, un peu au-dessous de l’embouchure du Yarmouk, ou Dâmiéh (suivant la carte de l’Exploration Fund, Daméh selon Robinson et V. Guérin), à quelque distance au sud-ouest du lac de Tibériade. Le choix est difficile à faire ; cependant la dernière position nous semble plus conforme au nom lui-même, et à l'énumération de Jos., xix, 33, où l’auteur sacré, allant du nord vers le sud, met Adami avant Jebnaël (aujourd’hui Yemma) ; enfin elle rapproche davantage notre ville de celle qui lui est unie dans le texte. Beaucoup d’auteurs, en effet, identifient Nékeb avec la Ṣiadaṭa du Talmud, et cette dernière avec Khirbet Seiyadéh, tout près de la pointe sud-ouest du lac de Tibériade. Voir Néceb.

Khirbet Dâmiéh ou Daméh se trouve au nord-ouest de ce dernier village, sur le sommet d’une colline rocheuse, et renferme des ruines assez étendues. « Une trentaine de maisons, encore à moitié debout, sont d’origine musulmane ; mais elles ont été bâties avec des matériaux anciens, la plupart basaltiques. Sur les pentes orientales de la colline, le sol est jonché d’un amas considérable de débris de toute nature, restes confus de maisons renversées. Plus bas, trois sources se réunissent pour aboutir, par différents conduits, à un bassin long de dix-sept pas sur onze de large. Près de ce bassin gisent à terre plusieurs fûts de colonnes mutilés, qui ornaient jadis un édifice entièrement rasé… La dénomination de Daméh semble antique, et les ruines auxquelles elle est attachée attestent l’existence dans cet endroit d’une ancienne ville ou bourgade de quelque importance. » V. Guérin, Description de la Palestine, Galilée, t. i, p. 265.

2. ADAMI Cornélius, théologien hollandais, ministre protestant à Damm, mort au commencement du xviiie siècle. On a de lui divers ouvrages écrits avec érudition et critique : Observationes theologico-philologicæ, in-4o, Groningue, 1710 ; Exercitationes exegeticæ, in-4o, Groningue, 1712. Le premier ouvrage a surtout pour but d’expliquer divers passages des Écritures par les mœurs et les coutumes des diverses nations ; il s’occupe spécialement du livre d’Esther, de l'Évangile de saint Matthieu et des Actes des Apôtres (mages se rendant à Jérusalem, superstitions et usages des Athéniens, etc.). Le second ouvrage traite de l’oppression et de la multiplication des Israélites en Égypte, de l’histoire de Moïse, du passage de l'Épître aux Romains, i, 18, 32 ; etc.

ADAMNAN (Saint), né à Drummond, en Irlande, en 625, fut abbé du monastère fondé par saint Columba dans l’Ile d’Hy ou d’Iona, près de la côte d’Ecosse. Il mourut en 705. On a de lui une description fort curieuse de la Terre Sainte, telle qu’elle était vers le milieu du VIIe siècle. Il l’avait rédigée d’après les récits d’un évêque gallo-franc, nommé Arculfe. Celui-ci, en revenant par mer de la Palestine, avait été jeté par les vents sur la côte d’Irlande, d’où, attiré par la réputation du célèbre monastère, il était venu le visiter. Le P. Gretser publia de cette description une édition in-4o, Ingolstadt, 1619, Adamnani Scotohiberni, abbatis celeberrimi, de Situ Terræ Sanctæ et quorumdam aliorum locorum, ut Alexandriæ et Constantinopoleos, libri tres. Mabillon en fit une édition plus complète, qu’il inséra dans les Acta sanctorum ordinis sancti Benedicti, t. iv, Adamnani, abbatis hiiensis, libri tres, de Locis Sanctis, ex relatione Arculfi, episcopi galli. Il en existe aussi des éditions récentes. Cf. Montalembert, Moines d’Occident, t. iii, p. 10-11. Voir Arculfe.

1. ADAMS Richard, ministre presbytérien, né vers 1626, mort le 7 février 1698, publia le commentaire des Épîtres aux Philippiens et aux Colossiens dans les Annotations upon the Holy Bible, de Matthew Poole, 1683-1685, ouvrage basé sur la Synopsis Criticorum du même Poole, 1683-1685.

2. ADAMS Thomas, théologien anglican, 1612-1670, célèbre en son temps comme prosateur et prédicateur, publia en 1663 un gros commentaire in-folio : The Second Epistle of St Peter ; nouvelle édition, Londres, 1839, et dans ses Works, 3 in-8o, Londres, 1862.

ADAN, Israélite dont les descendants revinrent de la captivité de Babylone avec Zorobabel. I Esdr., viii, 6. Voir Adin.

1. ADAR, ADDAR (hébreu : Ḥăṣar-ʾAddâr ; Septante : ἔπαυλις Ἀράδ ; Vulgate : villa nomine Adar, Num., xxxiv, 4 ; ʾAddar, Σάραδα, Jos., xv, 3), ville frontière de la tribu de Juda, à l’extrémité méridionale de la Palestine. Le mot ḥăṣar, qui, dans le premier passage, précède le nom, est l'état construit de ḥăṣer, et signifie proprement « lieu entouré de clôtures ». Cf. Gesenius, Thesaurus linguæ heb., p. 512. Il indiquait, chez les tribus pastorales de la Bible, la même chose que les douars chez les Arabes d’Afrique. Voir Haséroth. Ce même mot entre dans la composition de plusieurs autres noms de lieu : Asergadda (hébreu : Ḥăṣar-Gaddâh), Jos., xv, 27 ; Hasersusa (Ḥăṣar-Sûsàh), Jos., xix, 5 ; Hasersual (Ḥăṣar-Šû'âl), Jos.,