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studiorum non pari atque antea ardore ac fructu viguit, viguit tamen, operā præsertim hominum sacri ordinis. Curaverunt enim, aut quæ veteres in hac re fructuosiora reliquissent deligere, eaque apte digesta de suisque aucta pervulgare, ut ab Isidoro Hispalensi, Beda, Alcuino factum est in primis ; aut sacros codices illustrare glossis, ut Valafridus Strabo et Anselmus Laudunensis, aut eorumdem integritati novis curis consulere, ut Petrus Damianus et Lanfrancus fecerunt.

Sæculo autem duodecimo allegoricam Scripturæ enarrationem bona cum laude plerique tractarunt : in eo genere S. Bernardus ceteris facile antecessit, cujus etiam sermones nihil prope nisi divinas Litteras sapiunt.

Sed nova et lætiora incrementa ex disciplina accessere Scholasticorum. Qui, etsi in germanam versionis latinæ lectionem studuerunt inquirere, confectaque ab ipsis Correctoria biblica id plane testantur, plus tamen studii industriæque in interpretatione et explanatione collocaverunt. Composite enim dilucideque, nihil ut melius antea, sacrorum verborum sensus varii distincti ; cujusque pondus in re theologica perpensum ; definitæ librorum partes, argumenta partium ; investigata scriptorum proposita ; explicata sententiarum inter ipsas necessitudo et connexio : quibus ex rebus nemo unus non videt quantum sit luminis obscurioribus locis admotum. Ipsorum præterea de Scripturis lectam doctrinæ copiam admodum produnt, tum de theologia libri, tum in easdem commentaria ; quo etiam nomine Thomas Aquinas inter eos habuit palmam.

Postquam vero Clemens V decessor Noster Athenæum in Urbe et celeberrimas quasque studiorum Universitates litterarum orientalium magisteriis auxit, exquisitius homines nostri in nativo Bibliorum codice et in exemplari latino elaborare cœperunt. Revecta deinde ad nos eruditione Græcorum, multoque magis arte nova libraria féliciter inventa, cultus Scripturæ Sanctæ latissime accrevit. Mirandum est enim quam


d’ardeur et de fruit qu’auparavant, elle l’a été néanmoins, grâce surtout au zèle du clergé. Que de soins, en effet, soit pour recueillir ce que les anciens avaient laissé de plus profitable sur ce sujet et pour le répandre convenablement classé et accru de leurs propres études, comme ont fait surtout Isidore de Séville, Bède et Alcuin ; soit pour munir de gloses les textes sacrés, comme ont fait Walafrid Strabon et Anselme de Laon ; soit pour conserver leur intégrité avec un soin nouveau, comme l’ont fait Pierre Damien et Lanfranc!

Au xiie siècle, la plupart entreprirent d’une manière digne d’éloges l’interprétation allégorique de l’Écriture : dans ce genre, saint Bernard dépassa de beaucoup tous les autres, et ses sermons empruntent presque toute leur saveur aux divines Écritures.

Mais de nouveaux et plus heureux progrès furent faits grâce à la méthode des Scholastiques. Ils s’appliquèrent à l’établissement du véritable texte de la version latine : les Correctoria biblica qu’ils firent paraître l’attestent assez ; néanmoins ils consacrèrent encore plus de soin et d’activité à l’interprétation et à l’explication. Avec une méthode et une clarté qu’on avait à peine atteinte avant eux, ils distinguèrent les divers sens des textes sacrés, apprécièrent la valeur de chacun au point de vue théologique, établirent la division des livres et le sujet de chaque partie ; et, en recherchant la pensée des auteurs, ils expliquèrent le lien et la connexité des pensées contre elles : et de tout cela il est facile de voir quelle lumière fut projetée sur les points les plus obscurs. D’ailleurs l’abondance de doctrine puisée par eux dans l’Écriture se manifeste pleinement, soit dans leurs livres de théologie, soit dans leurs commentaires exégétiques, et à ce titre aussi Thomas d’Aquin a obtenu parmi eux la palme.

Mais après que Clément V, Notre prédécesseur, eut créé, à l’Athénée de Rome et dans les plus fameuses Universités, des chaires de langues orientales, on commença à étudier avec plus de soin le texte original de la Bible et la traduction latine. Bientôt la renaissance de l’érudition hellénique en Occident et surtout l’invention merveilleuse de l’imprimerie donnèrent à la culture biblique un immense développement. Il faut admirer en effet combien se multiplièrent en peu de temps les exemplaires du texte sacré,