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ACHIA — ACHIMÉLECH

2. ACHIA, fils d’Ahod, descendant de Benjamin par Balé. I Par., viii, 7.

3. ACHIA. D’après les uns, cinquième fils de Jéraméel, fils d’Hesron, de la tribu de Juda. Cependant, comme l’hébreu n’a pas la conjonction et avant ʾĂḥîyah, ce pourrait bien être plutôt le nom de la première femme de Jéraméel. I Par., ii, 25. Le contexte favorise cette interprétation, t. 26.

4. ACHIA, lévite, chargé de garder les trésors du temple sous David, I Par., xxvi, 20. Au lieu de lire 'Afyiyah, les Septante ont lu ʾĂḥêhem, et traduisent par ἀδελφοὶ αύτῶν, « les lévites leurs frères. »

5. ACHIA, fils de Phinées dans la généalogie d’Esdras. IV Esdr., i, 2. Omis dans la généalogie, I Esdr., vii, 2.

ACHIACHARUS (Septante : Ἀχιάχαρος, Ἀχεχαρος ; le nom hébreu devait être ʾĂḥîʾaḥarôn, « frère posthume »). Tobie (Septante), i, 21, 22 ; ii, 10 ; xiv, 10. Fils d’Anaël et neveu de Tobie, à la cour de Sacherdon ou Asarhaddon, roi de Ninive, où il était échanson, garde du sceau, intendant et inspecteur des comptes. Il secourut Tobie dans son malheur. Voir Nabath.


ίACHIM (Nouveau Testament : Ἀχείμ), de la tribu de Juda et de la famille de David, fils de Sadoc et père d'Éliud, Matth., i, 14, dans la généalogie de Notre-Seigneur Jésus-Christ. (En hébreu, son nom devait être Yakîn, « Jéhovah l’affermit ; » les Septante rendent Yakin par Ἀχίμ I Par., xxiv, 17, et par 'Axet’v, Gen., xlvi, 10.)


ACHIMAAS, hébreu : ʾĂḥîmaʿas, « mon frère est en courroux ; » Septante : Ἀχιμάας.

1. ACHIMAAS, père d’Achinoam, épouse de Saül. I Reg., xiv, 50.

2. ACHIMAAS (hébreu : ʾAḥîmaʿas ; Septante : Ἀχιμάας), fils du grand prêtre Sadoc, II Reg., xv, 36 ; I Par., vi, 8, 53, demeura à Jérusalem avec son père, tandis que David, sous le coup de la révolte d’Absalom, s'éloignait de la ville sainte. II Reg., xv, 35-36. Chargé d’apporter au roi fugitif les nouvelles de ce qui se tramait contre lui, il observa avec attention les projets et les démarches d’Absalom et de son conseiller Achitophel ; mais bientôt l’attitude de son père et les sentiments de fidélité manifestés par lui à l'égard de David, II Reg., xv, 24-29, rendirent la position d’Achimaas difficile à Jérusalem. Pour écarter les soupçons qui n’auraient pas manqué de planer sur sa conduite, si on l’avait vu sortir souvent de la ville, il prit le parti de s'établir avec son compagnon Jonathas, fils d’Abiathar, II Reg., xvii, 17, hors des murs, et d’attendre les événements auprès de la fontaine de Rogel. Voir Rogel. C’est là que vint les trouver l’inoffensive servante envoyée par les deux grands prêtres, et chargée de communiquer à Achimaas et à son compagnon, pour qu’ils les transmissent à David, les projets de poursuite immédiate proposés par Achitophel, et les instances des pontifes pressant le roi de passer le Jourdain. Achimaas partit aussitôt avec Jonathas ; mais ils comptaient sans les espions répandus par Absalom dans la campagne, et sans doute chargés spécialement de les surveiller. On les aperçut, et la nouvelle de leur marche vers l’est fut portée immédiatement aux révoltés ; heureusement les deux messagers, en pressant le pas, purent gagner Bahurim avant d’avoir été atteints. Là ils trouvèrent un homme charitable qui, prenant leur sort en pitié, les fit descendre dans une citerne à sec qui se trouvait dans la cour intérieure (hébreu : beḥâṣêrô, dérivé de (ḥâṣar, « entourer, » que saint Jérôme traduit : in vestibule suo), tandis que sa femme étendait sur l’ouverture un voile ( hébreu : mâsâk, « une couverture » ), sur lequel elle répandait, comme pour le faire sécher, de l’orge mondé (hébreu : hârîfôṭ, « grains d’orge ou de froment piles ; » mot qu’on se trouve qu’ici, II Sam., xvii, 19, et Prov., xxvii, 22). Quand vinrent les émissaires d’Absalom, la ménagère, sans quitter son ouvrage, répondit qu’ils avaient fui plus loin, après avoir pris un peu d’eau ( hébreu : « et ils ont passé le petit ruisseau » ). II Reg., xvii, 20. Ils furent sauvés, et bientôt, sortant de leur retraite, ils poursuivirent leur route jusqu’au lieu où était David, qu’ils déterminèrent à passer sur l’heure le Jourdain.

Après cela, Achimaas ne pouvait plus rentrer à Jérusalem, ni même reprendre son poste d’observation près de la fontaine de Rogel. Il se joignit à l’armée de David et assista à la bataille décisive de la forêt d’Ephraïm, II Reg., xviii, 6, dans laquelle Absalom fut tué. Toujours dévoué, et content cette fois d'être le messager d’une heureuse nouvelle, comme il était bon coureur, il s’offrit à Joab pour aller annoncer à David l'éclatante victoire. Joab résistait ; enfin, sur ses instances réitérées, il consentit, et si rapide fut Achimaas, qu’il arriva près du roi avant Chusi, qui avait pourtant une notable avance sur lui. II Reg., xviii, 19-23. Il avait pris le chemin le plus court, d’après la Vulgate (via cotnpendii). D’après l’hébreu, il prit le chemin de la Kikkâr. Voir Kikkah. Poussé par son affection pour David jusqu'à transgresser la loi de Dieu, Achimaas mentit pour ménager la sensibilité paternelle, et lui dissimula la mort d’Absalom : réticence qu’il eût sûrement corrigée, si Chusi, moins circonspect, n’eût dès son arrivée et tout d’un coup déclaré la réalité. La fidélité et le dévouement d’Achimaas ne se démentirent jamais. Plusieurs interprètes pensent que ses mérites lui valurent sous Salomon l’une des douze places de niṣâbîm, ou officiers chargés de percevoir l’impôt, III Reg., iv, 7, 15, et que cet Achimaas est identique à celui du second livre des Rois. Si cette opinion est fondée, Achimaas était ainsi arrivé à l’une des principales charges de l'État, cf. Vigoureux, La Bible et les découvertes modernes, t. iii, p. 275 et suiv. ; bien plus, et ce fut peut-être une des causes de son élévation, il aurait épousé l’une des filles de Salomon, Basémath. Ce mariage ne put avoir lieu, en tout cas, que vers le milieu ou la fin du règne de Salomon, car nous savons qu'à cause de sa jeunesse ce prince ne pouvait avoir, lors de son avènement au trône, des filles en âge d'être mariées.

Le caractère d’Achimaas a été apprécié par celui qui était le mieux en position pour le faire exactement, David, des lèvres duquel nous recueillons ce témoignage : « C’est un homme bon. » II Reg., xviii, 27. Sa bonté était si grande, que son roi estimait qu’un tel homme ne pouvait apporter que de bonnes nouvelles, ibid. Quant à son dévouement, il était devenu comme proverbial, si bien qu'à son allure empressée, comme à un signe certain, le guetteur le reconnaissait. Il méritait donc à tous égards la confiance de son prince, et Salomon, en le comblant de faveurs, ne fit que lui rendre une justice qui honore à la fois Achimaas et son bienfaiteur.

3. ACHIMAAS, intendant de Salomon dans la tribu de Nephtali, un des douze officiers chargés de pourvoir à la table du roi. Il épousa Basémath, fille de Salomon. III Reg., iv, 15. Il est peut-être identique avec le précédent. Voir Achimaas 2.


ACHIMAM, nom, dans Num., xiii, 23, d’un géant de la race d'Énac, qui est appelé Ahiman dans Josué et dans les Juges. Voir Ahiman.


ACHIMÉLECH ou AHIMÉLECH, hébreu : ʾĂḥîmélek, « mon frère est roi ; » Septante : Ἀϐιμέλεχ, Ἀχιμέλεχ

1. ACHIMÉLECH, fils d’Achitob, I Reg., xxii, 9, grand prêtre à l'époque de la première persécution de Saül contre David. I Reg., xxi, 1. Le peu de temps qui s'écoula entre les événements rapportés au chap. xiv, le grand