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ACHAÏE — ACHAN


ment la majorité des historiens rattachent la Thessalie, l’Acarnanie et l’Étolie. Cette dernière y fut unie plus tard que les deux antres. Ptolémée, iii, 14. Les limites tracées sur la carte ci-jointe (fig. 90) sont néanmoins conjecturales. Pour l’auteur des Actes des Apôtres et pour saint Paul, l’Achaïe et la Macédoine forment l’ensemble des pays grecs. Act., xix, 21 ; Rom., xv, 26 ; I Thess., i, 7, 8. Dans le partage des provinces fait en l’an 27 avant J.-C. par l’empereur Auguste, l’Achaïe fut attribuée au sénat : elle était par conséquent gouvernée par un ancien préteur ayant le titre de proconsul. Strabon, xvii, 3, 25 ; Dion Cassius, liii, 12. En l’an 15, l’empereur Tibère l’enleva au sénat et en fit une province impériale, Tacite, Ann., i, lxxvi ; mais, en 44, Claude la rendit au sénat. Suétone, Claudius, xxv. L’Achaïe était donc province sénatoriale lorsque saint Paul l’évangélisa, lors de son second voyage de missions, et c’est à juste titre que les Actes des Apôtres, xviii, 12, appellent proconsul d’Achaïe (ἀνθύπατος) Gallio, devant qui l’Apôtre fut traduit par les Juifs. Pour remercier les Grecs de leurs applaudissements, Néron les déclara libres de la domination romaine ; il les rendit, comme les Italiens, indépendants de tout gouverneur. Cet état de choses dura quelques mois seulement. Vespasien rétablit le proconsulat, qui dura jusqu’à Justinien. Ce qui caractérisait la province d’Achaïe, c'était le grand nombre de villes libres, autonomes, qu’elle contenait, parmi lesquelles il faut compter Athènes, Corinthe, Patras, etc. Les autres villes étaient groupées en confédérations, qui conservèrent les noms des κοινά de l’époque antérieure, mais ne furent plus que des associations religieuses qui joignaient au culte de leurs dieux celui des empereurs.

Parmi les villes de l’Achaïe, le Nouveau Testament ne mentionne qu’Athènes, Act. xvii, 16 ; Cenchrée, port de Corinthe, xviii, 18 ; Rom., xvi, 1, et cette dernière ville, qui était le séjour du proconsul. Act., xviii, 1. Déjà, au temps de saint Paul, l’Achaïe comptait de nombreux chrétiens, II Cor., i, 1 ; I Thess., i, 7, 8 ; l’Apôtre loue leur charité, Rom., xv, 26 ; II Cor., IX, 2, sans pourtant vouloir en user pour son propre compte. II Cor., xi, 9.

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20. — Achaïe.

ACHAÏQUE (Ἀχαϊκός, I Cor., xvi, 17 ; Vulgate : Achaicus, ibid., xvi, 15, 17), chrétien de Corinthe, et l’un des premiers convertis de l’Achaïe. Avec Stéphane et Fortunat, il était venu à Éphèse voir saint Paul, pour lui parler des affaires de la communauté chrétienne, et lui apporter une lettre, à laquelle l’Apôtre répondit par sa première épître aux Corinthiens. D’après la suscription du Textus receptus, I Cor., fin, cette réponse fut portée à Corinthe par Achaïque et ses deux compagnons ; quoique cette suscription ne soit pas authentique, on s’accorde à admettre ce renseignement. Il semblerait, d’après la Vulgate, I Cor., xvi, 15, qu’Achaïque était de la famille de Stéphane ; mais les manuscrits grecs, pas plus que le Textus receptus, n’ont dans ce verset les deux noms de Fortunat et d’Achaïque : c’est une addition de la Vulgate.

ACHAN (hébreu : ʿAkân, « affligeant, troublant ? » ), appelé dans les Septante Ἀχάρ, ainsi que dans un passage de l’hébreu, ʿAkâr, et de la Vulgate, Achar, I Par., ii, 7, fils de Charmi, de la tribu de Juda, demeuré célèbre par le châtiment divin dont il fut l’objet après la prise de Jéricho par les Hébreux. Son crime avait été de violer