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ABRAHAM HALLÉVI — ABRAM

15. ABRAHAM HALLÉVI, BEN ISAAC, publia le Cantique des cantiques avec commentaires : l’un littéral, l’autre allégorique et mystique. Sabionetta, 1558. La Bibliothèque nationale en possède un manuscrit de 1481.

16. ABRAHAM HALLÉVI, BEN MEGAS (Ibn-Mîgâs), rabbin espagnol, auteur du Kebod ʾÉlohim, La gloire de Dieu, Ezech., ix, 3, interprétation spirituelle du Pentateuque, in-4o, Constantinople, 1605.

17. ABRAHAM KALMANKAS, BEN JOSEPH, le plus célèbre des cabalistes allemands du xvi « siècle, fit un commentaire sur la Genèse, Haʾêšél, Le tamaris. Lublin

18. ABRAHAM MAÏMOUNI, né en 1184, mort en 1234, outre des gloses sur la Mischnah, composa, d’après les principes du célèbre Maïmonide, son père, un commentaire arabe sur le Pentateuque dont la bibliothèque bodléienne conserve un manuscrit.

19. ABRAHAM OSTROH, BEN DAVID, auteur d’un commentaire sur le Targum, imprimé dans une édition du Pentateuque avec les trois Targums araméens. In-f°, Hanau, 1614 ; in-f°, Francfort-sur-l’Oder, 1681.

20. ABRAHAM SABBA, juif-espagnol, cabaliste, distingué comme exégète, se retira à Lisbonne à l'époque de l’expulsion des Juifs, en 1492 ; puis de là à Fez, dans le Maroc. Le plus connu de ses écrits est le Ṣerôr hammôr, Bouquet de myrrhe, Cant., i, 13 (12), commentaire sur le Pentateuque, où il n’use que modérément des doctrines de la cabale, et se renferme souvent dans la seule exégèse rationnelle. Il fut publié à Constantinople, in-f°, 1514 ; à Venise, in-f°, 1513, 1546, 1566 ; à Cracovie, 1595.

21. ABRAHAM SEEB OU ZEEB, BEN BENJAMIN, mort en 1698, dans la Lithuanie, auteur d’un commentaire littéral et spirituel sur le Pentateuque, ZéraʿʾAbrâham, La race d’Abraham, Gen., xxj, 12, in-4o, Salzbourg, 1685.

22. ABRAHAM USQUE, né à Lisbonne, fut du nombre des émigrés qui, à l'époque de l’expulsion des juifs (1493-1506), allèrent se fixer à Ferrare. Il y établit une imprimerie et se rendit célèbre par la publication de la Bible des Juifs, ou Bible de Ferrare : Biblia en lengua espanola, traduzida palabra por palabra de la verdad hebrayca, por muy excellentes letrados, con yndustria y diligencia de Abrahà Usque Portugues. Estampada en Ferrara, en 14 de Adar de 5313 (1553), in-f°, goth. Elle était dédiée à dona Gracia Naci. Il parut en même temps une autre édition, qui ne diffère guère que par la dédicace et la suscription. Cette édition, à l’usage des chrétiens espagnols, est dédiée au duc Hercule d’Este ; et les noms d’Abraham Usque et Tob Atias, qu’on lit dans le titre de la Bible des juifs, sont remplacés par ceux de Duarte Pinel et Jéronimo de Vargas. La date est la même ; mais au lieu d'être donnée par les années du monde, selon la coutume des juifs, elle l’est par les années du Christ, sous cette forme : le 1er mars 1553. Un examen très attentif découvre quelques petites divergences d’interprétation. Plusieurs passages sont traduits différemment dans ces deux Bibles, selon la croyance de ceux pour qui elles furent imprimées. Un n’a là cependant qu’un même ouvrage en deux éditions simultanées. D’après Fürst, les savants dont il est parlé dans le livre ne seraient autres qu’Abraham Usque et Duarte Pinel. Mais ces deux noms ne désignent qu’un seul et même personnage, comme l’a démontré M. Grätz, Geschichte der Juden, t. ix, note 6, p. suiv. Abraham Usque fit cette traduction avec le concours de plusieurs savants ; il la signa de son nom dans l'édition juive, et d’un pseudonyme dans l'édition adressée aux chrétiens. Cette version est estimable. Les auteurs, comme il est déclaré dans le prologue, ont eu sous les yeux bon nombre de traductions anciennes et modernes, en castillan ou dans une autre langue ; et ils se sont servis des travaux des plus célèbres rabbins, tels que Kimchi, Raschi, Aben-Esra, etc. La Bible terminée fut soumise à l’examen de l’Inquisition ; aussi jouit-elle d’une grande autorité parmi les chrétiens aussi bien que parmi les Juifs. L'édition chrétienne s'écarte cependant de la Vulgate en beaucoup de points, mais sans gravité. Plusieurs passages sont obscurs, par le trop grand soin qu’on a mis à traduire mot à mot. Enfin le style est rempli d’archaïsmes, ce qui lui donne un certain air d’antiquité à côté de la langue du XVIe siècle. La Bible espagnole à l’usage des juifs a été réimprimée à Amsterdam en 5371 (1611) et en 5390 (1630), in-f°. Une dernière édition, corrigée par Joseph Atias, a été donnée au même lieu en 5421 (1661), in-8o. La double édition de 1553 est très rare et très recherchée.

23. ABRAHAM ZAHALON OU TSAHALON, juif espagnol du xvie siècle, talmudiste, auteur d’un commentaire grammatical et pédagogique sur Esther, Yešaʿ ʾÉlohim, Le salut de Dieu, in-4°, Bagdad, 1595 ; Venise, 1621.

24. ABRAHAM ZANTI (hakkôhen, « le prêtre » ), rabbin de Venise, né en 1670, mort en 1729, médecin, philosophe et poète. On a de lui Kehunnat ʾAbraham, Le sacerdoce d’Abraham, paraphrase poétique des Psaumes en cinq livres, in-4o, Venise, 1719.

E. Levesque.

1. ABRAM, nom porté par Abraham pendant la première partie de sa vie. Voir Abraham 1.

2. ABRAM (Nicolas), naquit en 1589 à Xaronval, petit village des environs de Charmes-sur-Moselle, et entra dans la Compagnie de Jésus en 1606. Il conquit les grades de maître ès arts et de docteur en théologie à l’université de Pont-à-Mousson, et y enseigna d’abord les humanités, puis pendant dix-sept ans l'Écriture Sainte. En 1625, il fut un des collaborateurs de Pierre Fourier dans la mission de Badonviller, qui provoqua la conversion d’un grand nombre de protestants ; il gouverna aussi le noviciat des jésuites de Nancy, et professa quelque temps les sciences sacrées à Dijon. Mais la plus grande partie de sa vie se passa à l’université de Pont-à-Mousson, dont il écrivit l’histoire, et où il mourut, le 7 septembre 1655, enlevé par une fièvre typhoïde, à l'âge de soixante-six ans.

Les ouvrages qu’il publia sur les matières de ses cours donnent une haute idée de son enseignement. Ses travaux exégétiques sont : 1° Nonni Panopolitani Paraphrasis sancti secundum Joannem Evangelii, in-8°, Paris, 1623. Une traduction en beaux vers latins accompagne le texte grec ; l'épisode de la femme adultère, Joa., viii, 3-11, omis ou à peine mentionné par Nonnus, est suppléé en soixante-treize hexamètres grecs de la composition de l'éditeur. 2° Une dissertation sur les quatre fleuves et l’emplacement du paradis terrestre, ajoutée au commentaire des Géorgiques : Commentarii in P. Virgilii Maronis Bucolica et Georgica. Accessit diatriba de quatuor fluviis et loco paradisi ad explicationem versus 290 libri quarti Georgicon, in-8o, Pont-à-Mousson, 1636. 3° Epitome rudirnentorum linguæ hebraicæ versibus latinis breviter et dilucide comprehensa, in- 4°, Paris, 1645. 4° Pharus Veteris Testamenti, sive sacrarum quæstionum libri xv, quibus accesserunt ejusdem auctoris de Veritate et Mendacio libri iv, in-f°, Paris, 1648. C’est le principal ouvrage exégétique du P. Abram, où sont élucidées les difficultés scientifiques, historiques, géographiques et chronologiques de l’Ancien Testament. L’Hexaméron, l’emplacement du paradis terrestre, les bénédictions de Noé à ses fils, la confusion des langues, l’origine des royaumes, l’histoire des Assyriens, d’Abraham, de Pharaon, la durée du séjour des Hébreux en Égypte, la chronologie hébraïque depuis les Juges jusqu'à la construction du temple, la captivité de Babylone, Darius le Mède, Judith, la venue du