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1963
1964
BUCHER — BUGENHAGEN

le Thesaurus antiquitatum sacrarum d’Ugolini, on trouve les dissertations suivantes de Bucher : Synedrium magnum, t. xxv, col. mcli ; Dissertatio de velato Hebrærum gynæceo, t. xxix, col. dcxvi ; Dissertatio de unctione in Bethania, t. xxx, col. mcccxvii. — Voir Walch, Bibliotheca theologica, in-8°, Iéna, 1765, t. IV, p. 335-632.

O. Rey.

BUDDEE Jean François, théologien luthérien allemand, né à Anclam, en Poméranie, le 25 juin 1667, mort à Gotha, le 29 novembre 1729. Il fut d’abord professeur de grec et de latin à Cobourg, puis de philosophie à Halle, d’où il fut appelé à Iéna, pour y enseigner la théologie. Parmi ses écrits, nous mentionnerons : Dissertatio de Theodotione et versione græca Veteris Testamenti ab ipso facta, in-8°, Wittenberg, 1688 ; Historia juris naturæ juxta disciplinam Hebræorum, in-4°, Iéna, 1695 ; Introductio ad historiam philosophiæ Hebræorum, in-8°, Halle, 1702 ; Primitiæ Jenenses in quibus exhibentur commentatio ad primam Timoth., vi, 20, de falso nominata scientia, in-4°, Iéna, 1705 ; Historia ecclesiastica Veteris Testamenti variis observationibus illustrata, 3 in-4°, Halle, 1715-1719. Dans les Observationes selectæ, Il in-8°, Iéna, 1725 et années suivantes, se trouvent divers travaux de Buddée : De Cherubim paradisiacis hypothesis nova observanda, t. x, observ. xi ; De divinatione Josephi per scyphum, t. xi, observ. iv ; De leone a Simsone lacerato, t. xi, observ. vi ; Meditatio fortuita ad locum Marci, IV, 2 et 11, t. x, observ. iii ; Observationes in varia loca Epistolarum Pauli, t. VI, observ. xi, xiii ; t. vii, observ. x. — Voir Programma academicum in funere J. F. Buddæi, in-f°, Iéna, 1738.

B. Heurtebize.


BUDNÉE ou BUDNY Simon, socinien polonais, né en Mazovie, vivait dans la seconde moitié du xvie siècle, et fut ministre à Klécénie, puis à Lost. Chef d’une secte unitaire, il poussa la doctrine de Socin jusqu’à ses dernières conséquences. Effrayé, le synode de Luclan l’excommunia en 1582 ; alors Budnée devint plus circonspect dans ses enseignements et se réconcilia avec sa secte. Il publia Biblia Veteris et Novi Testamenti polonica ad fontes hebræos et græcos examinata, in-4°, Zaslaw, 1572. Il donna également une édition du Novum Testamentum polonice, in-8°, s. 1. — Voir Christ. von den Sand, Bibliotheca Anti-Trinitariorum (1684), p. 54.

B. Heurtebize.

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632. — Buffle.

BUFFLE. C’est le bos bubalus ou bubalus ferus, ruminant du genre bœuf, originaire de l’Inde, acclimaté en Italie et en Grèce au VIIe siècle de notre ère. Le buffle a la taille plus haute et les proportions plus massives que le bœuf ordinaire (fig. 632). Son front est plus bas et son mufle plus large. Ses cornes, noires et compactes, sont marquées sur leur face antérieure par une arête longitudinale et se recourbent en arrière. Le buffle est un animal à demi sauvage. Il vit dans les pays marécageux, se plaît à demeurer dans l’eau et même à se vautrer dans la fange. Excellent nageur, il plonge parfois jusqu’à deux ou trois mètres de profondeur, pour arracher avec ses cornes des plantes aquatiques, dont ensuite il se nourrit. Son poil est noir et peu fourni. Sa chair a un goût musqué qui la rend désagréable. Son cuir spongieux résiste assez bien au tranchant des armes, et pour cette raison est employé dans la fabrication de la buffleterie. Domestiqué, le buffle conserve une partie de ses habitudes sauvages. Quand on veut l’utiliser pour le labourage, on le conduit au moyen d’un anneau passé dans ses naseaux. Il n’est pas question du buffle dans les Livres Saints. — Quelques interprètes ont cru le reconnaître dans le yaḥmûr. Voir Bubale. Mais la chair du buffle n’a jamais pu constituer un aliment assez commun pour que Moïse en parlât afin de l’autoriser, ni assez agréable pour qu’on le recherchât afin de le servir au roi Salomon. D’ailleurs le buffle vit dans les pays marécageux. Il n’a donc pu se trouver à la portée des Hébreux, ni dans la presqu’île sinaïtique, ni en Palestine.

— D’autres auteurs plus nombreux ont soutenu que le buffle était le même animal que le re’êm. Voir Aurochs, col. 1261. Telle a été l’opinion de Gesenius, Thesaurus linguæ hebrææ, p. 1248 ; de Welte, Das Buch Job, Fribourg, 1849, p. 374 ; de Le Hir, Le livre de Job, 1873, p. 396 ; de Knabenbauer, In Job, 1885, p. 437, etc. Ce qui est dit de la force du re’êm, Num, xxiii, 22, de ses cornes, Deut., xxxiii, 17 ; Ps. xxi, 22 ; xci, 11, de la possibilité de l’offrir en sacrifice, Is., xxxiv, 7, pourrait à la rigueur convenir au buffle. Mais les autres traits qui caractérisent le re’ém sont inconciliables avec les mœurs du buffle. Dieu, dans Job, xxxix, 9-12, veut humilier l’homme en le mettant au défi d’assujettir le re’êm à son service ; le buffle, au contraire, est domesticable. Il est sauvage, mais non féroce, comme le re’êm. Ps. xxi, 22. Enfin il n’a jamais dû être connu en Palestine. Il n’a pénétré dans l’Asie occidentale qu’à une époque assez tardive, si bien que les Arabes n’avaient pas de nom indigène pour le désigner, et empruntèrent celui qui était en usage chez les Perses. Cf. Frz. Delitzsch, Das Buch Job, 1876, 2e édit., p. 510.

H. Lesêtre.


BUGÉE, nom donné à Aman, dans la Vulgate, Bugæus. Esth., xii, 6. C’est la transcription latine de Βουγαῖος des Septante, Esth., iii, 1 ; xil, 6. Cette appellation défectueuse est due probablement à une mauvaise lecture de la première partie du nom ethnique hâ’ăgâgî, du texte hébreu, « Aman l’Agagite. » Cf. ix, 24. L’explication imaginée par Grotius, in loc., Opera, Amsterdam, 1679, t. i, p. 587, est sans fondement. D’après lui Βουγαῖος est le même mot que Βαγώης, Judith, xii, 11 (texte grec : Vulgate, 12 : Vagao), et signifie « eunuque », d’où, par extension, « grand officier de la cour ». Voir Agagite.

E. Levesque.


BUGENHAGEN Jean, luthérien allemand, né à Wollin, en Poméranie, le 24 juin 1485, mort à Wittenberg le 21 mars 1558. Il est souvent cité sous le nom de Doctor Pomeranus, du lieu de sa naissance. Il étudia à l’université de Greifswald, et fut ordonné prêtre. Il dirigea pendant quelques années l’école de Treptow, et, en 1517, fut chargé de faire des cours d’Écriture Sainte aux religieux de Belbog, de l’ordre des Prémontrés. Sur l’invitation du duc Boleslas X, il écrivit l’histoire de la Poméranie. Il se montra d’abord adversaire résolu de Luther ; mais, vers 1520, après une lecture du livre de la Captivité de Babylone, du fameux hérésiarque, il vint à Wittenberg écouter les réformateurs, qui bientôt n’eurent pas de plus fidèle disciple. Il expliqua les Psaumes dans cette ville, se maria, devint pasteur protestant et colla-