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BRUYÈRE — BUBALE

le prophète dit aux habitants : Fuyez ; pour sauver votre vie, il ne vous reste plus qu’à vous cacher dans des lieux déserts, « comme un ʿarôʿêr dans la solitude. » Jer., xlviii, 6. Un certain nombre d’exégètes, comparant ces passages avec Ps. cil (hébreu), 18, où le mot ʿarʿâr signifie certainement « un [homme] abandonné », veulent y voir le même sens. Mais, dans Jérémie, on s’attend plutôt à trouver un nom de chose comme terme de comparaison. De plus, au chap. xvii, le contexte du v. 8, où l’homme qui se confie en Dieu est comparé à un arbre planté sur le bord des eaux, demande une comparaison parallèle au v. 6 : Celui qui ne se confie pas en Dieu est comme une plante qui se dessèche dans le désert aride. Enfin les différentes versions ont vu ici un nom de plante. Quant à l’espèce de plante désignée par le mot hébreu, les versions ne s’entendent pas. Pour les Septante, Jer., xvii, 6, c’est un ἀγριομυρίκη, la bruyère ; de même pour la Vulgate, myricæ (le mot latin myrica désigne d’abord le tamaris, et par extension seulement la bruyère), pour le chaldéen, un צכוביתא, ʿakkôbîṭâʿ, une espèce de chardon ; pour le syriaque, v. ZX.. êgorô, un tronc d’arbre ; pour Symmaque, de même, un arbre stérile, ἄκαρπον ξύλον. La Vulgate traduit également par myrica, « bruyère. » Jer., xlviii, 6. Pour les Septante, à l’endroit correspondant, Jer., xxxi, 6, ils voient à tort un ὄνος ἄγριος, « un âne sauvage, » et le chaldéen, la tour d’ʿArôʿêr. Au milieu d’une telle divergence, le sens de « bruyère » donné par les Septante et par la Vulgate est suivi par un plus grand nombre d’interprètes. Cependant il ne convient pas parfaitement à la comparaison de Jérémie, la bruyère ne se présentant pas d’ordinaire à l’état d’arbuste isolé, et de plus ne se rencontrant guère en Syrie, si ce n’est dans le Liban. Il est vraisemblable que le ʿarʿâr biblique doit s’identifier avec le ʿarʿâr des Arabes, espèce de genévrier, probablement le Juniperus sabina. Celsius, Hierobotanicon, t. ii, p. 195. Le nom égyptien du genévrier, ouâr, arou, qui semble d’origine étrangère et se rapproche de notre nom, paraît appuyer cette opinion. Voir Genévrier.

BRYANT Jacques, archéologue anglais, né à Plymouth en 1715, étudia à Eton et à Cambridge, et mourut le 14 novembre 1804. Son principal ouvrage, A new System, or an analysis of ancient mythology, 3 in-4°, Londres, 1774-1776, a été réimprimé plusieurs fois. La troisième édition, publiée à Londres, 1807, 6 vol. in-8°, renferme une étude sur la vie et les œuvres de l’auteur. J. Bryant affirme, dans ce travail, que les histoires des anciens patriarches ont servi de fondement aux fables de la mythologie. Citons parmi les autres écrits de’cet auteur : Vindictæ Flavianæ, or a vindication of the testimony given by Josephus concerning our Saviour Jesus Christ, in-8°, Londres, 1777 ; A treatise upon the authenticity of the Scriptures and the truth of Christian religion, in-8°, Londres, 1792 ; The sentiments of Philo-Judæus concerning the Aôyoç or Word of God ; together with large extracts from his writings compared with the Scriptures, in-8°, Cambridge, 1797 ; Observations upon the plagues inflicted upon the Egyptians, in-8°, Londres, 1794 ; Observations upon some passages in Scripture which the enemies to religion have thought most obnoxious, and attended with difficulties not to be surmonted, in-4°, Londres, 1803. Dans ce dernier ouvrage, il s’agit de Balaam, des renards envoyés par Samson dans les moissons des Philistins (Jud., xv, 4-5), de l’arrêt du soleil obtenu par Josué (Jos., x, 5-40) et de l’histoire de Jonas. — Voir Orme, Bibliotheca biblica (1824), p. 61.

B. Heurtebize.


BUBALE (hébreu : yaḥmûr ; Septante : βούϐαλος [dans l’Alexandrinus ; le mot n’est pas traduit dans le Vaticanus ] ; Vulgate : bubalus).


627. — Bubale.

C’est un quadrupède rangé parmi les animaux purs, Deut., xiv, 5, et fournissant une des viandes de venaison qu’on servait sur la table du roi Salomon. III Reg., iv, 23. Quelques auteurs modernes ont voulu identifier le yaḥmûr avec le yazmûr des Arabes,


628. — Chasse au bubale. Tombeau de Béni - Hassan. D’après Wilkinson, Manners and Cnstoms, 2e édit, t ii, p. 89.