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1951
1952
BRUCCIOLI — BRUNO (SAINT)

— Voir Richard Simon, Histoire critique du Vieux Testament (Rotterdam, 1685), p. 333 ; Tiraboschi, Storia della lett. ital. (1823), t. vii, p. 587.

B. Heurtebize.

BRUGSCH Henri Karl, égyptologue protestant allemand, né à Berlin le 18 février 1827, mort dans cette ville le 9 septembre 1894. Avant d’avoir terminé ses études au Gymnase, il publia son premier ouvrage : Scriptura Ægyptiorum demotica, in-8°, Berlin, 1848, qui lui attira la faveur d’Alexandre de Humboldt et du roi de Prusse Frédéric -Guillaume IV. Celui-ci lui donna les fonds nécessaires pour le premier voyage scientifique qu’il fit en Égypte, en 1853, où il se lia avec Mariette. Il entreprit un second voyage dans ce pays, en 1857-1858. En 1860, il fut attaché à la légation prussienne, en Perse ; en 1864, il devint consul de son gouvernement au Caire, et occupa cette charge jusqu’en 1868, où il devint professeur d’égyptologie à l’université de Goettingue. En 1870, il retourna au Caire pour y prendre la direction de l’École d’égyptologie, fondée dans cette ville par le khédive Ismaïl Pacha. Il quitta l’Egypte à la chute de ce dernier. En 1880, il fut nommé professeur d’égyptologie à Berlin. En 1885, il alla à Téhéran avec le titre de conseiller de l’ambassade extraordinaire envoyée en Perse. L’Académie des sciences de Berlin le reçut parmi ses membres en 1888. Il a écrit une partie de ses ouvrages en français, l’autre en allemand. Parmi ses nombreuses publications, nous nommerons seulement : Wanderungen nach den Türkis-Minen und der Sinai-Halbinsel, in-8°, Leipzig, 1866 ; 2e édit., 1868 ; Neue Bruchstücke des Codex Sinaiticus, aufgefunden in der Bibliothek des Sinaiklosters, in-f°, Leipzig, 1875 ; L’Exode et les monuments égyptiens, in-8°, Leipzig, 1875 (l’auteur fait sortir les Hébreux d’Egypte par la langue de terre qui séparait le lac Serbonis de la Méditerranée, opinion universellement rejetée ; voir La Bible et les découvertes modernes, 5e édit., t. ii, p. 368) ; Der Bau des Tempels Salomons nach der koptischen Bibelversion, in-8°, Leipzig, 1877 ; Die neue Weltordnung nach Vernichtung des sündigen Menschengeschlechts nach einer altägyptischen Ueberlieferung, in-8°, Berlin, 1881 ; Die biblischen sieben Jahre der Hungersnoth nach dem Wortlaut einer altägyptischen Felsen-Inschrift, in-8°, Leipzig, 1891 ; Steininschrift und Bibelwort, in-8°, Berlin, 1891. — Voir H. Brugsch, Mein Leben und Mein Wandern, 2 in-8°, Leipzig, 1894.

F. Vigouroux.


BRUICH Antoine, appelé aussi Broickwy Königstein, noms que Sbaraglia explique ainsi : « Bruich, alias de Braquey, et Broickwy à Koningstein, » a été, par suite de la bizarrerie de ces noms, dédoublé en deux auteurs par plusieurs bibliographes. C’était un frère mineur observant, que l’on sait avoir été gardien du couvent de Noyon, et être mort en 1541. Il a laissé : 1° Monotessaron breve ex quatuor Evangeliis, in-8°, Cologne, 1539, 1542 et 1550 ; Paris, 1551, etc. Il y est joint Ordinarium Epistolarum et Evangeliorum ; 2°. In quatuor Evangelia libri quatuor enarrationum, 2 in-8°, Cologne, 1539 ; Paris, 1543 ; in-4°, Venise, 1548 ; 4° Passio D. N. Jesu Christi secundum quatuor evangelistas, in-8°, Paris, 1533 ; 4° In Epistolas sancti Pauli commentaria, in-8°, Paris, 1543 ; Cologne, 1556 ; 5° Concordantiæ breves omnium fere materiarum quæ in sacris Bibliis continentur, in-8°, Paris, 1544. Autres éditions en 1551, 1590, etc.

P. Apollinaire.


BRUNET Honoré Joseph, carme français, vivait au commencement du xviiie siècle. Docteur en théologie, il fut prieur de plusieurs couvents de son ordre, et a laissé un ouvrage assez important, sous le titre : Manuductio ad Sacram Scripturam methodo dialogistica, exhibens prolegomena Bibliaca, complectens quæstiones de Scriptura Sacra in se considerata et de libris Veteris ac Novi Testamenti ; cum appendice de Verbo Dei tradito, 2 in-12, Paris, 1701. — Voir Bibliotheca Carmelitana, t. I (1752), p. 661.

B. Heurtebize.

1. BRUNO (Saint), fondateur de l’ordre des Chartreux, né à Cologne vers 1035, mort en Calabre le 6 octobre 1101. Il étudia d’abord à l’école de saint Cunibert de Cologne, et sa piété lui attira l’attention de saint Hannon, archevêque de cette ville, qui lui donna un canonicat dans sa cathédrale. En 1047, il vint continuer ses études aux célèbres écoles de Reims, et bientôt l’archevêque Gervaise le fit écolâtre et chancelier de son église. Manassès, le successeur simoniaque de ce digne prélat, que Bruno avait dénoncé au concile d’Autun, ayant réussi à se maintenir à force d’intrigues, força Bruno de se retirer dans le château du comte de Roucy, où il resta jusqu’en 1078. Bientôt, pour éviter le fardeau de l’épiscopat, que le clergé et les fidèles voulaient lui imposer à la place de Manassès, de nouveau déposé à Lyon, il s’enfuit, et pour mettre à exécution le projet déjà formé de se retirer dans la solitude avec quelques disciples, il alla consulter saint Robert, abbé de Molesmes. Après être resté quelque temps près de ce saint, il se rendit près de saint Hugues, évêque de Grenoble, qui lui donna le désert de la Chartreuse, dans les Alpes. Saint Bruno donna à ses disciples une règle sévère ; mais lui-même ne put jouir longtemps de cette solitude. Urbain II, un de ses disciples à l’école de Reims, le fit venir à Rome pour le consulter dans les affaires de l’Église. Le souverain pontife voulut même lui faire accepter l’évêché de Reggio. Bruno put éviter une seconde fois le fardeau de l’épiscopat, et amena le pape à lui permettre de se retirer dans une gorge des montagnes de la Calabre, à la Torre, où il mourut en 1101. Ses œuvres furent éditées pour la première fois à Paris, in-4°, en 1509. La meilleure édition est celle qui fut publiée en 1540, en 3 vol. in-f°, par les soins de Théodore Peeters, prieur de la Chartreuse de Cologne. Elle a été reproduite par Migne, aux tomes clii et cliii de sa Patrologie latine. On y remarque des commentaires, Expositio in Psalmos et Commentarii in omnes Epistolas Pauli, qui témoignent de la piété et de l’érudition profonde de leur auteur. — Voir Bollandistes, Acta Sanctorum, t. iii (octobris), p. 491 ; Bibliotheca Cartusiana (1609), p. 1 et 39 ; Annales Ord. Carthusiensis, t. i (1887), p. i-cxviii, 1-155 ; Histoire littéraire de la France, t. ix, p. 233.

B. Heurtebize.

2. BRUNO ou BRUNON (Saint), évêque de Wurtzbourg, mort le 27 mai 1045, était fils de Conrad, duc de Carinthie, et cousin de l’empereur Conrad II. Son mérite le fit élire, en 1033, évêque de Wurtzbourg. Étant au château de Rosenbourg, sur le Danube, avec l’empereur Henri III, la salle où se trouvait la cour s’effondra tout à coup, et le saint prélat fut si grièvement blessé, qu’il mourut peu de jours après. On doit à cet évêque une Expositio Psalmorum, exposition littérale, morale et allégorique. À la fin de chaque psaume se trouve une courte prière, tirée ordinairement du texte même. Saint Brunon est également l’auteur d’un Commentarius in cantica, c’est-à-dire sur les cantiques de l’Ancien et du Nouveau Testament. Ses œuvres furent publiées pour la première fois à Wurtzbourg, en 1480. L’édition qui se trouve dans la Patrologie latine de Migne, t. cxlii, p. 9-568, est due au chanoine Denziijger. — Voir Bollandistes, Acta Sanctorum, t ; iv(maii), p. 38-41 ; Fabricius, Bibliotheca lat. med. sev. (1858), t. i, p. 268 ; L. Hain, Repertorium bibliographicum, t. i (1824), p. 557.

B. Heurtebize.

3. BRUNO D’ASTI (Saint), évêque de Segni et abbé du mont Cassin, né à Solera, en Lombardie, en 1049, mort à Segni le 18 juillet 1123. Il fut élevé dans le monastère bénédictin de Saint-Perpetuus, et, après avoir