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1929
1930
BRIGHTMANN — BRIQUE


    1. BRIGHTMANN Thomas##

BRIGHTMANN Thomas, puritain anglais, né à Nottingham en 1557, mort le S&Ï- août 1607, commentateur de la Bible, recteur de Hawnes, dans le Bedfordshire. Boursier de Queen’s Collège, à Cambridge, en 1576, fellowdu même collège en 1584, il fut nommé recteur de Hawnes en 1592, et conserva ce bénéfice jusqu’à sa mort, en 1607. Voici la liste de ses travaux d’exégèse : 1° Apoealypsis Apocalypseos, id est Apoealypsis D. Joannis analysiet scholiis illustrata ; ubi ex Scriptura sensxts, rerwmque prsedictarum ex historiis eventus discutiuntur. Jluic Synopsis prsefigitur universalis, et Refutatio Roi. Bellarmini de antichristo libro tertio de Romano Pontifi.ee ad finem capitis decimi septimi inseritur, in-4°, Francfort, 1009, et Heidelberg, in-8°, 1612 ; traduit en anglais, in-4°, Londres, 1644. — 1°Scholia etanalysis in Canticum canticorum et in Ecclesiasten, in-8°, Bâle, 1614 ; traduit en anglais dans l’appendice de l’édition de Londres du commentaire sur l’Apocalypse. — 3° Explicatio summe consolatoria partis ultimæ et difficillimx prophéties Danielis a vers. 36 cap. xi ad finem cap. xii, qua Judseorum, tribus ultimis ipsorum hoslibus funditus eversis, restitutio, et ad (idem in Christo vocatio, vivis colorïbus depingitur, in-8°, Bâle, 1614 ; en anglais, in-4°, Londres, 1644. — Voir L. Stephen, Dictionary of National Biography, Londres, 1886, t. VI, p. 339. O. Rey.

    1. BRIQUE##

BRIQUE (hébreu : lebènâh ; Septante : irXfvôoç [ou luXivôeia, Exod., i, 14 ; v, 18, 19 ; itXivÔoupyîa, Exod., V, 7, qui désignent le travail de la brique ; de plus, irX(v90 « , mis deux fois, Is., xxiv, 23, et Mien., v, 11 < par erreur de lecture du mot hébreu] ; Vulgate : later ; outre les passages correspondants au texte hébreu, on lit ce mot dans Judith, v, 10 ; dans Nah., iii, 14, à la place de « four à briques », malbên ; et par erreur, Is., xvi, 7, 11 ; cf. assyrien : libittu ; état construit : libnat), pierre artificielle faite avec de l’argile ou de la terre grasse durcie au soleil ou au feu. Le sens étymologique, lâban, « être blanc, » semble indiquer que le mot lebêndh fut d’abord appliqué à une espèce d’argile blanchâtre comme la brique crue de Babylone. — Dans diverses contrées de l’Orient, la brique « st une précieuse ressource : elle remplace la pierre, qui fait défaut, pour la construction des édifices ; elle sert à la décoration. des maisons après avoir été peinte ou émaillée ; dans le bassin de l’Enphrate et du Tigre, elle tenait autrefois lieu de papyrus ou de parchemin pour la composition des ouvrages littéraires ou des inscriptions, pour la correspondance, etc.

I. Brique de. construction. — 1° Babylone et Ninive.

— Dans la construction de la tour de Babel (col. 1346), on se servit de briques cuites au feu an lieu de pierres, et de bitume en guise : de ciment. Gen., xi, 3. Rien de plus caractéristique de la Chaldée que ce genre de construction : nulle part on ne fait autant d’usage de la brique, usage presque exclusif. Car la plaine de Babylone est formée d’un terrain d’alluvion où la pierre fait défaut. La brique entre donc dans tous les édifices, muraifles des villes, temples, palais, demeures les plus humbles comme les plus somptueuses. Cf. col. 1353, 1354. Hérodote, I, 17, le constate pour les remparts de Babylone, col. 1799, et remarque qu’on employait à faire des briques la terre même tirée des fondations. Depuis des siècles on « xploite les ruines de Babylone ; des villes entières comme Hillah, Séleucie, Ctésiphon, Bagdad, etc., ont été construites avec des briques extraites de la vieille cité chaldéenne. En ; Assyrie, on peut trouver la pierre presque sous la majn. et en abondance ; et cependant on bâtit de préférence, avec la brique. Ce n’est donc pas par nécessité qu’on emploie ce genre de matériaux, maisparcevque les murs.de brique sont mieux, à l’abri de. l’humidité en hiver et garantissent plus efficacement des ardeurs du climat en été, et aussi par attache traditionnelle aux procédés de construction venus de Babylone (col. 1152). La

civilisation assyrienne, en etl’et, est originaire de Chaldée ; ce sont des architectes de Babylone qui y ont apporté leur façon de bâtir ; et les Assyriens ne l’ont pas changée, parce que la fabrication et le maniement de la brique n’exigent pas un long apprentissage. C’est un travail plus rapide et plus facile que celui de la taille des pierres et de leur appareillement : on pouvait y employer les premiers venus, et en particulier les nombreux captifs pris à la guerre.

Voici comment, à Babylone et à Ninive, se faisait la fabrication des briques. On avait la matière première sous la main, souvent à l’endroit même où l’on construisait ; on n’avait donc qu’à pétrir la terre et à y ajouter une certaine quantité d’eau. L’on foulait aux pieds ce mélange dans de larges bassins sans profondeur. Les briquetiers de Mossoul suivent les mêmes procédés. Cf. Perrot, Histoire de l’art, t. ii, p. 115. Le prophète Nahum, iii, 14, dans son oracle contre Ninive, y fait une allusion ironique : « Va sur la boue, piétine l’argile, répare le four à briques. »

618. — Brique de Sennachérlb, provenant de Koyound]lk, Musée d’Orléans. I*a légende porte : Sin-ahi-irba, se-pu-su us4ak-kan. « Sennachério a lait ialre, a fait établir. »

Pour donner plus de consistance à cette terre détrempée, on y ajoutait, pour les briques crues, de la paille hachée en petits morceaux. Une brique de Birs-Nimroud (col. 1347), apportée en Angleterre par M. Livingstone, de Manchester, renfermé de la paille qui a servi à lier la terre, comme en Egypte. A. Lowy, The tower of Babel, dans les Proceedings of the Society of Biblical archœology, mars 1893, t. xv, p. 229. L’argile pétrie était façonnée dans des moules à peu près carrés, qui donnaient de larges briques, supérieures en dimension à la brique égyptienne. Elles avaient 20 à 40 centimètres de côté sur 5 à 10 d’épaisseur ; la dimension la plus commune est d’un pied chaldéen, c’est-’à-dire 315 millimètres de côté. La plupart étaient simplement exposées au soleil, et elles étaient rapidement séehéès, ’surtout pendant les mois d’été ou des chaleurs torrides. Le premier de ces mois d’été, le mois de Sivan, se nommait « le mois de la brique ». Quelquefois elles étaient à peine desséchées quand on les employait, de sorte qu’en se tassant elles finissaient par ne plus former qu’une seule masse compacte, où l’on ne reconnaît plus l’emploi de la brique qu’aux teintes diverses des différents lits superposés. La brique crue, bien desséchée au soleil d’un tel climat, acquiert une très grande solidité : cependant elle ne résiste pas à l’action prolongée de l’eau. Afin de la rendre plus résistante, on en faisait cuire une partie au feu dans des fours spéciaux. Et pour que la cuisson fût plus facile, que la brique fût complètement desséchée et durcie sans être calcinée, on lui donnait moins de dimension qu’à la brique crue. Sa couleur était différente ; au lieu de la teinte blanchâtre ou jaune clair de la brique crue, elle tendait plus ou moins vers le rouge sombre. L’une et l’autre étaient marquées au coin du prince régnant : sur l’un des plats des briques encore