bingue, 8 in-f », 1576-1590. Voici la liste des sept premiers volumes, qui sont tous des commentaires : T. i, Commentarii in Genesim, Exodum, Leviticum, Numéros, Deuteronomium, Tubingue, 1576 ; publiés précédemment, in-f », Halle, 1544. — T, ii, In Josuam prior et posterior expositio, in librurn Jiidlcum, Ruth, I et II Samuelis, I et II Regum, Esaiam, Nehemiam, Esther, Tubingue, 1576, et, à part, in-f°, Francfort, 1550.
— T. iii, Commentarii D. Brentii in Job. Lucubrationes ejusdem et cygnsea cantio in Psalmos centum et sex. In reliquos 44 Psalmorum explicatwnès Theodorici Snepffil, Tubingue, 1578. — T. iv, Commentarii in Ecclesiasten, Esaiam, Jeremiam, Oseam, Amos, Jonam, Michœam, Tubingue, 1580. — T. v, Commentarii in Matthseum et homiliæ in Marcum et Liicam. Homilite in passionem Christie quatuor evangelistis. Homilùe in resurrectionem Christi, Tubingue, 1582, et, à-part, 2 in-4°, Bâle, 1544. — T. vi, Homilise in Evangelistam Joannem. In eundem exegesis, Tubingue, 1584, et, auparavant, in-f°, Halle, 1545. — T. vii, Commentarii in Âcla Apoftolorum et in Epistolas Pauli ad Romanos, Galatas, P/dlippenses, Philemon, Tubingæ 1588 ; in-f", Francfort, 1561. — La Vie de Brentius a été écrite par Joh. Justus von Einem, in-8°, Magdebourg, 1733, édition fort rare, et par Hartmann et Jàger, Joh. Brenz, Leben und Schriften, Elberfeld, 1862 ; 2 in -S », Hambourg, 1840-1842. G. Thomasson.
- BRETONNES##
BRETONNES (VERSIONS) DE LA BIBLE. Sous ce titre, nous comprenons seulement les traductions bibliques qui ont été faites en breton armoricain, autrement dit en breton de France, et nous laissons de côté les versions qui ont été publiées en gallois et en cornique, autres familles du breton.
L’histoire du breton armoricain se divise en trois périodes : celle du vieil armoricain, qui va du vin 9 au xie siècle ; celle du moyen armoricain, qui s’étend du xi » au xviie siècle, et celle de l’armoricain moderne.
I. Première période. — Nous ne la mentionnons que pour mémoire, car on n’y trouve aucune trace de version biblique. Bien plus, on ne connaît pas jusqu’ici de texte breton antérieur au xiv » siècle. Les documents du vieil armoricain se réduisent en somme à des mots isolés, cueillis çà et là dans les inscriptions, les chartes, les gloses et les Vies des saints. Il ne faut pas s’étonner dès lors" si, dans cette période, on ne rencontre même pas une ébauche ou un commencement quelconque de traduction biblique.
II. Seconde période. — Elle est relativement plus riche. En effet, dès la fin du xv » siècle ou au début du xvi « , on voit la duchesse Anne de Bretagne demander une version bretonne du Nouveau Testament. Voici du moins ce que dit à ce sujet un écrivain du xvii » siècle, le savant abbé Louis de Longuerue, dans son ouvrage Longueruana : « Anne de Bretagne ut traduire le Nouveau Testament en basbreton. C’est un livre fort rare ; je l’ai vu rechercher avec grand soin par les Anglois. » (T. ii, p. 70, édit. de 1773.) Ce témoignage n’est pas sans valeur, bien qu’il soit un peu tardif et-ne puisse être corroboré par aucun autre. L’a traduction mentionnée par l’abbé de Longuerue extstet-elle ~ encore ? Tout porte à croire que non. Il est possible ."cependant qu’elle soit cachée dans la poussière de quelque bibliothèque d’Angleterre ; mais toutes les recherches que j’ai faites pour en découvrir les traces sont restées inutiles.
Vers la fin du xvi" siècle, un auteur breton du Finistère, Gilles de Kerampuil, signale encore une version armoricaine du Nouveau Testament, mais évidemment distincte de la précédente. H en parle dans la préface d’un catéchisme qu’il publia en 1576, ouvrage actuellement rarissime. [On ne connaît qu’un exemplaire de ce catéchisme ; il appartient à M™ 8 la comtesse de Kergarteu^ qui me l’a obligeamment communiqué.] Énumérant les
motifs qui l’ont porté à publier son catéchisme, Gilles de
Kerampuil s’exprime ainsi : « Autre raison pour ce que
estant adverty par un libraire de Paris, auquel on avoit
faict de grandes instances pour imprimer le Nouveau
Testament traduict en langue brette par un Breton fugitif
en Angleterre. Et d’autant que je cognois, tant par la relation
de plusieurs doctes personnages Ânglois, que par le
travail que je prins à la conférence de la langue angleche
à la nostre (avecques laquelle elle a proche affinité), que
la traduction qu’on a jà faicte en langue angleche estre en
infinis lieux falsifiée et corrompue. Et que telles traductions
et traducteurs, estans hors l’Église, n’ont et ne peuvent
avoir aucune vérité, et que cependant cest apostat voudrait
introduire son Nouveau Testament, autant ou plus suspect
que celuy d’Angleterre, au grand désavantage des simples, ’et aussi des autres, pour ce que ceste nouveauté, qui est
en nostre temps fort prisée, leur ferait recevoir ceste
translation, laquelle, pour l’imperfection de la langue, ne
se peult bonnement faire sans erreur ou corruption. J’ay
dressé ce petit bastillon, pour, si le malheur advient, que
ceste suspecte translation (pour le lieu d’où elle vient, et
celuy qu’on dit l’avoir faicte) est mise en lumière, que
le peuple estant auparavant tellement quellement adextré
et preyeu par ce petit catéchisme, puisse de premier front
cognoistre le pernicieux désir de ce nouveau monstre, le
debeller et vaincre. » (Catechism hac instruction eguit
an Catholicqued… troeit bretnan quentafu a latin en
brezonec, gant Gilles Kerampuil, Persson en Cledguen
Pochær hac autrou a Bigodou. À Paris. Pour Jacques
Keruer, demeurant rue Sainct-Jacques, à l’enseigne de la
Licorne, 1576.) Cette version a dû subir le même sort que
la précédente ; du moins on n’en trouve plus aucune trace
dans l’histoire.
Y a-t-il eu, au xvi » siècle, une traduction complète de la Bible en langue armoricaine ? Certains auteurs l’ont affirmé, sur la foi du P. Grégoire de Rostrenen (de l’ordre des Capucins), écrivain qui a composé plusieurs ouvrages sur le breton de France. Dans la préface de son Dictionnaire françoisceltique, Rennes, 1732, p. 9, il cite, parmi les sources qu’il a utilisées pour son travail, « une Bible bretonne complète, qui contenoit tous les livres canoniques, sans aucune altération, imprimée à Londres, au commencement du xvi » siècle. » De prime abord cette affirmation paraît claire et indiscutable. Mais, en y regardant de près, on ne peut s’empêcher de concevoir, des doutes sérieux sur la signification de ce témoignage et sur les conclusions que certains écrivains en ont tirées. L’hypothèse d’une Bible armoricaine complète, existant encore dans la première moitié du xviii" siècle et disparue depuis lors, ne paraît guère vraisemblable. On comprend à la rigueur la disparition du Nouveau Testament traduit par ordre d’Anne de Bretagne, puisque, dès le xvii » siècle, l’abbé de Longuerue l’appelle déjà « un livre fort rare », et que, suivant toute apparence, lui-même ne l’avait jamais vu. Mais on s’explique beaucoup moins la perte d’une Bible complète, circulant en pleine Bretagne un siècle plus tard, et consultée à loisir par Grégoire de Rostrenen. Ne serait-il pas étrange qu’un ouvrage} aussi important pour l’histoire religieuse et littéraire de la Bretagne eût disparu brusquement, à une époque si rapprochée de nous, sans qu’il fût possible de trouver au moins la trace du livre ? Nous avons cité, au reste, le témoignage d’un auteur breton du XVIe siècle, Gilles de Kerampuil, qui insinue clairement que le clergé armoricain de cette époque était peu favorable à la traduction en langue vulgaire, même du Nouveau Testament. Dans ces conditions, il est difficile d’admettre qu’un Breton du pays se soit hasardé à traduire toute la Bible, avec la perspective de voir son œuvre mal accueillie. Aussi nous croyons que la version bretonne mentionnée par lé P. Grégoire n’est pas autre chose qu’une traduction galloise. Il est certain, en effet, que, chez le P. Grégoire, le mot breton désigne indistinctement tout ce qui appartient
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