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1907
1908
BRACELET

du coude s’appelait ’ėṣ’âdâh. D’après l’étymologie, ṣâ’ad, « faire un pas, » il semblerait désigner l’ornement des pieds ; mais celui-ci se nomme צְעָדָה, et non אֶצְעָדָה, avec aleph ; et l’explication donnée, II Reg., i, 10, ne laisse pas de doute sur le vrai sens de ce dernier : « l’éṣ’âdâh qui était



607. — Bracelet égyptien, formé de grains de lapis, alternant avec des grains de quartz rouge, montés sur des fils en or.
Musée du Louvre.


sur son bras. » Les Septante l’ont, du reste, bien rendu par χλιδῶν, le bracelet proprement dit, et Aquila par βραχιάλιον. Dans le second endroit où ’éṣ’âdâh est employé, Num., xxxi, 50, il vient, dans une énumération de bijoux, avant le ṣâmid, « bracelet du poignet, » dont le sens est par ailleurs nettement déterminé. Dans Eccli., xxi, 24, le χλιδῶν du


608. — Bracelet assyrien en bronze. Musée du Louvre.

grec et le brachiale de la Vulgate indiquent évidemment la même espèce de bracelet, celui qui se portait au-dessus du coude.

3° Quant au šêrâh, qui n’est employé que dans Is., iii, 19, il est certain qu’il s’agit d’une espèce de bracelet. Le chaldéen conserve le mot, שְׁירָה, šêrâ, qui lui sert toujours à rendre le mot ṣâmîd ; la Vulgate traduit armilla, « bracelet. » Bien que les Septante aient interverti l’ordre des mots dans la série des bijou énumérés par le texte original, ils paraissent cependant avoir traduit par ψέλλιον. De plus, le šêrâh hébreu se rapproche beaucoup de l’arabe سِواَر, ṡéwar, « bracelet, » et spécialement bracelet formé de perles ou de pierreries enfilées dans un cordon. Cf. N. G. Schrœder, Commentarius de vestitu mulierum hebræarum, in-8°, Utrecht, 1776, p. 57-59. Cette sorte de bracelet se portait au poignet ; c’est ainsi que l’entend la paraphrase chaldéenne, שירי ידיא, šêrê yedayä’, « bracelets de main. » Is., iii, 19.


609. — Bracelet grec en or. Musée du Louvre.

II. Usage des bracelets.

Sur les monuments assyriens et égyptiens, sculptures ou peintures, on voit souvent les rois, les officiers de la cour, les eunuques même, portant les deux sortes de bracelets, celui du bras et celui du poignet (fig. 312, 319, col. 1145, 1157).


610. — Bracelet grec en or. Britlsh Muséum.

On en donne également aux dieux et aux génies (fig. 316, 317, col. 1154, 1155). Il en est de même en Egypte. On en a retrouvé un grand nombre dans les tombeaux (fig. 605-607) ou dans les ruines des palais (fig. 608). Cet ornement était si commun chez les Perses, qu’Hérodote,