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BOURREAU — BOURSE


vice des magistrats romains dans l’exercice de leurs fonctions. Il est difficile de l’admettre : ces milites, cohors, centurio, sans aucune épithète, désignent tout naturellement des soldats et non pas des agents d’un service civil, administratif. Cf. Naudet, Mémoire sur cette double question : 1° Sont-ce des soldats qui ont crucifié Jésus-Christ ? 2° Les soldats romains prenaient-ils une part active dans les supplices ? dans Mémoires de l’Institut, Acad. inscript., même tome, p. 151-188. Toutefois ces soldats n’étaient pas des légionnaires, comme semble l’admettre ce dernier mémoire, mais des auxiliaires (voir ce mot, col. 997). Ce sont des troupes auxiliaires qui résidaient en Judée. Th. Mommsen et J. Marquardt, Manuel des antiquités romaines, t. xi, Organisation militaire, trad. Brissaud, in-8°, Paris, 1891, p. 274. Le procurateur romain, comme garde d’honneur et par mesure de sûreté, emmenait avec lui un détachement de soldats à Jérusalem, pendant les fêtes de Pâques. Josèphe, Anî. jud, , XX, v, 3. N’ayant pas droit à des licteurs, il faisait exécuter ses sentences par les soldats qui lui servaient d’escorte. M. J. OUivier, La Passion, essai historique, in-8°, Paris, 1891, p. 277. E. Levesque.

    1. BOURSE##

BOURSE (hébreu : kîs ; Septante : nip<T « raoc, fi « p(xÛ7t[ov ; Vulgate : sacculus, saccellus ; — hârit ; Septante : ÔvXâxiov ; Vulgate : saccus ; — serôr ; Septante : £v8s<t(jlo ; , Beofid ;  ; Vulgate : sacculus ; — Nouveau Testament :-yùrouôxofiov ; Vulgate : loculi ; |3 « XâvTtov ; Vulgate : sacculus),

595. — Fellah de Palestine portant sa bourse. D’après une photographie de M. L. Heidet.

petit sac de cuir ou d’étoffe, destiné à mettre l’argent qu’on veut porter avec soi. Elle avait des formes diverses et prenait différents noms. — 1° Le kîs paraît avoir été le nom générique pour désigner toute espèce de bourse, comme maintenant encore chez les Arabes, comme le mot paXàvuiov des Grecs. Cependant il désigne spécialement un petit sac de cuir ou d’étoffe, qu’on suspendait ordinairement au cou avec une courroie. On le laissait tomber sur le devant de la poitrine ou sur le côté, comme le font encore aujourd’hui les fellahs en Palestine (fig. 595). C’est la crumena des Latins (fig. 596). On s’en servait non seulement pour porter son argent, Prov., i, 14 ; Is., xlvi, 6 ; mais les marchands y mettaient les poids pour peser les denrées dans leurs balances portatives. Deut.,

xxv, 13 ; Prov., xvi, 11 ; Mich., vi, 11. — 2° Le hârit, d’après son étymologie, avait une forme allongée, une forme de poire ou de cône renversé, comme le marsupium des Latins (fig. 597). Cette bourse prenait cette forme lorsqu’elle était fermée, serrée qu’elle était dans le haut par un cordon. IVReg., v, 23, Exod., xxxii, 4, et selon le sens probable de l’hébreu. E. F. Rosenmûller, Scholia in Exodum, in-8°, Leipzig, 1822, p. 485. Les femmes juives portaient ces bourses comme ornement, attachées à la ceinture, Is., iii, 23 ; elles étaient sans doute d’étoffe précieuse, rehaussée d’or et de pierres précieuses. Cet usage n’était pas particulier à la Palestine, on eh voit des traces chez les Grecs. Euripide, Cyclops, 181, d’après l’explication de Nie. G. Schrœder, Commentarius philologicocriticus de vestitu mulierum hebrsear., in-8°, Utrecht, 1776, p. 298 et 282-301. —3° Le serôr, dont le sens premier est celui de « faisceau », I Reg., xxv, 29, de « paquet », est aussi un petit sac de cuir pour mettre l’argent, comme le sacculus des Latins (fig. 598), ou un morceau d’étoffe dont on ramène les coins pour les attacher ensemble, après y avoir déposé l’argent, serôr kaspô, Gen., xiii, 35 ; Septante : 6 Seo-pLÔç toû àpyupîo-j ; Vulgate : ligatse pecunise ; Agg., i, 6. On l’emportait pour un long voyage. Prov., vu, 20. — 4° Le yX&><ktox<S(*ov que portait Judas, Joa., xii, 6 ; xiii, 29, était un petit coffret ou botte divisé en plusieurs compartiments, une cassette destinée à des objets de valeur et de petite dimension, et en particulier à l’argent. C’est le loculus des Latins, une cassette portative. Originairement le YX(D(T(70xd|iov ou f Xw(7<toxoix.2ïov dans sa forme plus classique, désignait, selon sa signification étymolo 596. — Forgeron portant la emmena. Lampe antique.

D’après F. Licetus, De lucernis aniiquorum reconduis, in-f°,

Padoue, 1612, col. 741-742.

gique, une petite boite divisée en compartiments, ou étui dans lequel les musiciens conservaient leurs becs de flûte. Etymologicum magnum, in-f°, Oxford, 1848, col. 680. Le mot était passé dans la langue rabbinique, xopDibj,

gelosqemâ’. J. Buxtorf, Lexicon chaldaicum, édit. Fischer, p. 228. Le même mot est employé dans la traduction des Septante, II Par., xxiv, 8, 10, 11, pour rendre le mot àrôn, coffret ou sorte de tronc pour les offrandes d’argent. — 5° Le gaXivTiov de saint Luc, x, 4 ; xii, 33 ; xxii, 35, 36, est le terme général pour désigner une bourse ; la Vulgate rend ce mot, de même que fiap<T « nrEÏov, Eccli., xyiii, 33, par sacculus, qui désigne plutôt les bourses du n° 3, mais peut aussi avoir une acception plus étendue. Préchant le détachement à ses disciples, le divin Maître leur recommande de ne point se préoccuper d’emporter de bourse dans leurs courses évangéliques. Luc, x, 4 ; xxii, 35. Faites-vous, leur dit-il, des bourses qui ne s’usent point, que les vers ne rongent point, et qui ne soient