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BOURREAU


parmi les chefs ennemis qui pénétrèrent dans la ville, quand les Chaldéens s’en emparèrent. Jer., xxxix, 3. Mais Nabuchodonosor l’envoya ensuite à Jérusalem pour exécuter sa sentence de destruction, brûler le temple, les palais, les principales habitations, et amener les captifs à Babylone. Il agit bien ici en exécuteur des arrêts de la justice royale. IVReg., xxv, 8-10 ; Jer., xxxix, 9 ; XL, 1 ; xljii, 6 ; tu, 12. Ce chef des exécuteurs dans les cours

593. — Guerrier asByrlen. Palais du sud-est à Himroud. D’après une photographie.

égyptiennes et assyriennes répond au Nasakshi-baschi des Persans, et au ICapidschi-pacha des Turcs.

II. Nouveau Testament. — 1. Sous la domination romaine, les Juifs n’avaient plus le droit de condamner à mort. Joa., xviii, 31. Dans des moments de tumulte, ils se l’arrogeaient cependant, et c’est ainsi qu’ils lapidèrent saint Etienne, qu’ils traitèrent comme blasphémateur. Selon la prescription mosaïque, les témoins lui jetèrent les premières pierres. Act. vii, 57-58. Cf. Joa., vm, 7. — 2. Les rois de la famille d’Hérode, qui étaient reconnus par l’empereur, avaient gardé le droit de vie et de mort, et ils faisaient exécuter leurs sentences par leurs gardes du corps. C’est ainsi que le tétrarque Hérode Antipas fit trancher par l’un d’eux, <rjiexouXâ™p, Marc, vi, 27, la tête de Jean Baptiste dans sa prison. Le mot <ntexouX<2T<ijp est le nom latin speculator grécisé. Les speculatores formaient, sous l’empire, une garde du corps accompagnant les empereurs, marchant devant eux.Tacite, Hist., i, 24, 25 ; II, 11 ; Suétone, Caligula, 44 ; Claud., 35 ; Oct., 74, etc. Un de ces soldats est représenté sur la colonne Antonine, la lance à la main, montant la garde devant là tente de l’empereur (fig. 594) Ils étaient les exécuteurs des sentences portées par le prince. Sénèque, De Ira, I, 4, 16, 18 ; De Benefic, iii, 25 ; Jul. Firmicus, vin, 26. C’est à cause de la similitude des fonctions que saint Marc le prend dans le sens de garde du corps et

d’exécuteur des sentences d’Hérode. Ce n’est donc pas nn vrai speculator. Le mot-ncbpBD, sepiqlâtôr et sepûqlâtor, était passé dans la langue chaldéenne et rabbinique avec le sens de « bourreau ». Lightfoot, Horss hebraicse, Opéra, [Jtrecht, 1699, t. ii, p. 444. « Le sepiqlâtôr exécute ceux qui ont été condamnés à mort par le roi. » Gloss. ad Tanchum., P> 72 b. Le Targum de Jonathan rend « le chef des exécuteurs », sar hattabbâhîm, Gen., xxxvii, 36, par NmiD^pisD 3T, « chef des speculatores. » J. Buxtorf,

694. — Speculator devant la tente de l’empereur. D’après BartoU, Columna ÇochlU, 1704, pl. 55.

Lexicon chaldaicum, édit. Fischer, p. 767. — 3. Sur quelques points, en particulier la torture, les coutumes romaines s’étaient introduites plus ou moins en Judée, La parabole du roi qui entre en compte avec ses serviteurs tait allusion aux bourreaux ou tortionnaires, (ïa<ravKTrat, qui par des tourments cherchaient à tirer du débiteur ou de la pitié de ses proches le payement de sa dette. Matth., xviii, 34. La loi romaine permettait de le vendre comme esclave, de le charger de chaînes, de le mutiler. Tite Live, Histor., ii, 23. Grotius prétend que cette loi était abolie, et qu’il s’agit simplement des geôliers. Quoi qu’il en soit du droit romain, en Orient les mœurs ne s’étaient pas adoucies sur ce point. Trench, Notes on the Parables, in-8°, Londres, 1874, p. 160. — 4. Quant aux bourreaux qui flagellèrent et crucifièrent Jésus-Christ, les évangélistes les appellent orpaTiiirai, milites. Matth., xxvii, 27 ; xxviii, 12 ; Marc, xv, 16 ; Luc, xxiii, 36 ; Joa., XIX, 2, 23, 24, 32, 34. Us faisaient partie d’une même cohorte, <nrstpa, cohors, Matth., xxvii, 27 ; Marc, xv, 16. Un centurion, Ixativrap^os, centurio, Matth., xxvii, 54 ; Luc, xxiii, 47, figure parmi ceux qui furent chargés d’exécuter la sentence. Ed. Le Blant, Recherches sur les bourreaux du Christ et sur les agents chargés des exécutions capitales chez les Romains, dans Mémoires de l’Institut, Académie des inscriptions et belles-lettres, t. xxvi, part, ii, p. 127-150, prétend que ces milites ne sont pas véritablement des soldats, mais des apparitores, ou agents spécialement attachés au ser-