Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/1014

Cette page n’a pas encore été corrigée
1887
1888
BOUCLIER


D’après les bas-reliefs du palais de Persëpolis, les boucliers des gardes du roi étaient ronds, échancrés sur les côtés et ornés au milieu d’une bosse ronde ou d’un cercle plat, à l’intérieur duquel sont figurés quatre petits cercles (fig. 587). Ces boucliers ressemblent aux boucliers béotiens des Grecs. Flandin et Coste, Perse ancienne, pl. ci. 6° Grecs. — Les boucliers gréco - macédoniens sont mentionnés I Mach., vi, 2, 39 ; cf. II Mach., v, 3, etc. Le bouclier grec par excellence est l’auitiç. Sa forme était ronde. Sch. Aristoph. Vesp., 18. Au temps d’Homère, la circonférence de l’âmn ; était assez grande pour couvrir le corps tout entier. Iliad., iii, 347 ; iv, 453 ; v, 797. Plus tard, on désigna le bouclier rond sous le nom de bouclier argien, pour le distinguer du bouclier échancré sur les côtés ou bouclier béotien. Pollux, i, 142 ; Pline, H. N., vu, 57, 9. Ce dernier est représenté sur les monnaies de

très riches. On choisit d’abord des figures de nature à effrayer l’ennemi, des têtes de Méduse, des animaux féroces, etc. Iliad., xiii, 373 ; Odyss., vii, 91 ; Schol. Aristoph. , Acharn., 1095 ; Monuments de l’Institut archéologique, n, pl. xxii, etc. Ces emblèmes s’appelaient ffrifiara ou <Tïi ! /.£îa. Plus tard, ils servirent uniquement à distinguer la nationalité des combattants ou à orner les boucliers (fig. 588).

Dès l’origine on employa les métaux précieux à la décoration des boucliers. Sur le bouclier d’Achille se voyait une lame d’or. Iliad., xviii, 148 ; xx, 295 et suiv. Alexandre, à partir de son expédition dans l’Inde, donna à certains corps de son armée des boucliers ornés d’argent. Quinte-Curce, iv, 13, 27 ; viii, 5, 4 ; Justin, XII, 7, 5 ; Diodore de Sicile, xvii, 57 ; Arrien, vii, 11, 3 ; 25, 6. Les Ptolémées et les Séleucides eurent des troupes armées de la même

588. Boucliers grecs. D’après un vase peint trouvé & Nola et représentant 2a prise de Trois. Museo Borbonlco, t. xiv, pl. 43.

é. M/iiuo-^

Thèbes. Saglio, Dictionnaire des antiquités grecques et romaines, t. i, p. 1249, fig. 1635 et 1636 ; Archâologische Zeitung, 1851, pl. xxx. Tantôt Y&umç était fait d’un seul morceau d’airain, on l’appelait alors irayxaXxoç, Eschyle, Sept, contr. Theb., 591 ; tantôt il se composait de plusieurs plaques de métal superposées. Iliad., xviii, 148. Parfois on employait des peaux de bœufs cousues ensemble et tendues à l’aide d’une carcasse de métal. Iliad., vii, 248. La carcasse était aussi quelquefois en osier, d’où le nom de <rœxo{ ou de yéppov donné aux boucliers ainsi fabriqués. Eurip., Suppl., 697. Au centre extérieur était placée une partie relevée en bosse et appelée 6[/.çaX<S{, entourée sur certaines armes de petites bosses moins élevées. Iliad., vi, 118 ; xi, 32, etc. Cette bosse présentait quelquefois la forme de têtes monstrueuses. Monuments de l’Institut archéologique, ii, pl. xxii. À l’intérieur étaient une ou plusieurs poignées, à l’aide desquelles on manœuvrait le bouclier (fig. 422, col. 1404). Dans Homère, les héros se servent pour le porter d’une sorte de baudrier appelé TeXajiKiv, qui était attaché au col. Iliad., ii, 338 ; v, 196, etc. Au-dessous du bouclier pendait parfois un tablier orné de dessins, et destiné probablement à protéger les jambes. Cet appendice était en cuir ou en étoffe. Voir Saglio, loc. cit., p. 1251, fig. 1643 ; p. 1252, fig. 1644, 1645. Millingen, Ancient unedited monuments, 2 in-4°, Londres, 1822-1826, p). xxi, etc.

Les textes et les monuments figurés nous apprennent que les boucliers étaient ornés de décorations souvent

façon. On appelait les soldats de ces corps les « argyraspides », Polybe, xxxi, 3 ; TiteLive, xxxvii, 40, par opposition aux « chalcaspides », qui portaient des boucliers d’airain. Polybe, ii, 22 ; iv, 67 ; Tite Live, xliv, 41 ; Diodore, xxxi, 8, 10. Le premier livre des Machabées note dans l’armée d’Antiochus « des boucliers d’or et d’airain », I Mach., vi, 39. Il s’agit, dans le premier cas, de boucliers entièrement dorés ou décorés d’ornements dorés. Quand on ne se servait pas du bouclier, on l’entourait d’une enveloppe destinée à le protéger. Aristoph., Acharn., 574 ; Xénophon, Anab., i, 2, 6. Cette enveloppe (aetfiia) est figurée sur une coupe qui représente les éphèbes se revêtant de leurs armes. Monuments de l’Institut archéologique, IX, pl. vi. Voir Saglio, Dictionnaire des antiquités grecques et romaines, p. 1253, fig. 1648.

Le 9ups6ç se distinguait de l’àcrittç par sa forme ; il était long, Imp-faixi. C’est à cause de cela que les Grecs lui ont donné un nom qui rappelle une porte, dupa. Les Grecs emploient surtout ce mot pour désigner le scutum des Latins. Polybe, yi, 23.

Le TtéX-rr) était un petit bouclier léger, qui avait d’ordinaire la forme d’un croissant. Il était fait d’osier recouvert de cuir épais, et n’était bordé d’aucun cercle de métal. Hérodote, vii, 89 ; Xénophon, Anab., v, 2, 29 ; Aristote, fragm. 456 R. La pella était une arme d’origine barbare. Les peuples asiatiques et les Thraces s’en servaient dans les combats, et c’est par ces derniers que les Grecs. la connurent. Xénophon, Metnor., iii, 9, 2. Les Amazones