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BOSRA — BOSSUET

la grande rue, AB, qui traverse Bosra. À l’angle nord-ouest s’étend le Merdj, grande dépression de terrain, longue de trois cents mètres environ sur cent quatre-vingts de large, avec plusieurs sources d’eau potable et des arasements antiques. En avançant vers l’est, on reconnaît à droite et à gauche la direction de quelques anciennes rues, qui se coupaient à peu près à angle droit avec la rue principale. À l’entrée d’une de ces rues transversales s’élève un arc de triomphe bien conservé, formé
571. — Plan de Bosra.

de trois arches ; l’un des piliers porte une inscription latine. Un peu plus à l’est se trouvent des ruines de thermes. Au point d’intersection des deux rues principales, à gauche, s’élèvent quatre belles colonnes antiques (F), en pans coupés, hautes de quatorze mètres environ et couronnées de chapiteaux corinthiens. Vis-à-vis sont les restes d’un portique (G), deux colonnes debout avec un fragment d’entablement et une portion du mur du fond dans lequel sont entaillés trois rangs de niches superposées. Aune petite distance, au nord-est, se trouve l’ancienne cathédrale (E), aujourd’hui en ruines. Plus loin, tout à fait à l’angle nord-est de la ville, se voient les ruines de la mosquée el-Mebrak (le chameau) (C). Une autre mosquée, celle d'Omar el-Ketab (D), s’élève à l’extrémité de la rue droite qui coupait la ville du sud au nord ; les colonnes sont remarquables. A l’angle nord-est s’élève un beau minaret carré, haut de cinquante mètres à peu près, et du haut duquel on jouit d’un beau coup d’œil sur l’ensemble des ruines et sur les environs de la ville. La vue embrasse au nord et à l’est la vaste plaine ondulée, En-Nouqrat el-Haourân, couverte au printemps de champs cultivés et s’étendant jusqu’au pied du Djebel Hauran, dont on distingue les pentes boisées. Au sud-est s’élève la colline de Salkhad. Au sud s’étend une région peu explorée. La rue qui va du nord au sud se prolonge dans la direction du château (J) semi-circulaire, comme le théâtre qui lui a servi de noyau. L’enceinte, bien conservée, est entourée d’un fossé profond. Le théâtre (J) comprend six rangs de gradins, dont le plus bas est à deux mètres au-dessus du sol, et forme un immense hémicycle, que surmontait une colonnade dorique. La scène, large de cinquante-quatre mètres sur dix environ de profondeur, était bordée de murs ornés de deux étages de niches de différentes formes. A l’est du château est un grand birket regardé comme un des travaux les plus considérables de ce genre en Orient ; l’un de ses côtés ne mesure pas moins de deux cent seize mètres de long.

Bosra n’a pris rang dans l’histoire qu’à dater des Romains. Élevée, sous lerègne de Trajan, au rang de métropole de la nouvelle province d’Arabie, elle prit le nom de Nova Trajana Bostra, qu’on lit sur les médailles de cette époque (106 avant J.-C), date d’une ère propre

à la ville, et qu’on trouve fréquemment employée Qans les inscriptions de la province. Ce fut surtout à partir du règne de Constantin le Grand que cette ville commença à jouer un rôle historique important. Elle fut plus tard la résidence d’uu archevêque et la capitale d’une province ecclésiastique. Chauvet et Isambert, Syrie, Palestine, Paris, 1887, p. 526-531. Cf. J. L. Porter, Five years in Damascus, Londres, 1855, t. ii, p. 142-169 ; The Giant Cities of Bashan, Londres, 1872, p. 64-73 ; E. G. Rey,


572. — Monnaie de Bosra.

AYK. SEII. SEOYHPON KAIS. I. AONAN SEB. Buste radié de Septime Sévère, accolé à celui de Douma, portant un croissant sur la tête. — êj. NEA. TPAIANH, et a l’exergue BOSTPA. Le génie de la ville avec la tête tourelée ; de la main droite, Il s’appuie sur la haste, et, de la gauche, il tient une corne’d’abondance. Le pied gauche est appuyé sur un lion couché ; à droite et à gauche, deux divinités assises ; le tout dans un temple tétrastyle.

Voyage dans le Haourân, in-8°, Paris, 1860, p. 179-199 ; atlas in-f, pl. iv, x-xvii.

Il existe au nord de Banias un endroit appelé Qala’at Boustra, dans lequel on a voulu reconnaître Bosra ; mais il est probable qu’il se trouvait en dehors des possessions Israélites. Cf. Keil, Josua, Leipzig, 1874, p. 168.

A. Legendre.

3. BOSRA (hébreu : Bosrâh ; Septante : Bouôp), ville de Moab, mentionnée par Jérémie, xlviii, 24. C’est la même que Bosor de la tribu de Ruben. Voir BOSOR 1.

BOSSU (hébreu : gibbên ; Septante : xupTÔc ; Vulgate : gibbus), un des défauts corporels qui excluaient de l’exercice des fonctions sacerdotales dans la loi mosaïque. Lev., xxi, 20.


BOSSUET Jacques Bénigne, né à Dijon le 27 septembre 1627, mort à Paris le 12 avril 1704. Il fit ses études littéraires au collège des Jésuites de sa ville natale, puis ses études philosophiques et théologiques à Paris, au collège de Navarre (1642-1652) ; il fut ordonné prêtre le 16 mars, et reçu docteur en théologie le 9 avril 1652 ; nommé archidiacre de Sarrebourg en 1652, puis grand archidiacre de Metz en 1654, il exerça le saint ministère, surtout celui de la prédication, à Metz et à Paris ; en 1669, il fut nommé à l’évêché de Condom, auquel il renonça bientôt pour exercer la charge de précepteur du Dauphin ( 1670 — 1681) ; en 1681, il reçut l’évêché de Meaux (1681-1704)..

Dans ses premières études bibliques, il joignit aux cours du collège de Navarre des travaux particuliers. II conseillait plus tard aux débutants ce qu’il avait pratiqué lui-même : faire du texte sacré une lecture rapide et suivie, en cherchant à prendre l’esprit de l’Écriture, en s’initiant à sa manière de parler, et en profitant de ce qui est clair, sans chercher à résoudre toutes les difficultés de détail. Pour ce travail, Bossuet se servait de la Bible de Valable (voir Vatable), très célèbre alors. Maldonat sur les Évangiles et Estius sur saint Paul furent les seuls cornmentateurs qu’il étudia dans sa jeunesse. (Cf. Bossuet, Écrit composé pour le cardinal de Bouillon.) À Metz, il lut beaucoup les Pères, qui étaient pour lui les meilleurs interprètes des Livres Saints ; ses maîtres préférés furent Tertullien, saint Cyprien, saint Grégoire, pape, et sur’