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1862
BOSRA.


Patrizzi, De consensu utriusque libn Machabxorum, in-4°, Rome, 1856, p. 274.

Cette opinion est rejetée par d’autres auteurs. Ils invoquent d’abord l’autorité d’Eusèbe et de saint Jérôme, Onomastica sacra, Gœttingue, 1870, p. 86, 213, qui, plaçant Astaroth, antique ville d’Og, roi de Basan, à six milles d’Adra, A8paa (Édraï, aujourd’hui Der’ât), et Adra à vingt-cinq milles de Bostra, distinguent par là même Astaroth de Bostra. Ils prétendent ensuite que Bosra, nom actuel de la ville, vient plutôt de Bosrah que de Be’ésterâh ; le mot a été corrompu en Bostra par les Grecs et les Romains. Cf. Keil, Josua, Leipzig, 1874, p. 168. Les partisans de la première opinion répondent à cette seconde raison que le nom arabe de Bosra peut bien ne pas venir immédiatement de l’hébreu : dans la

nion que Bostra est la ville lévitique appelée Be’éStérâh. .. Ici, il n’y a pas de difficulté géographique ; mais maintenant que l’inscription de Palmyre a établi clairement l’orthographe sémitique de Bostra, il y a une difficulté étymologique qu’il n’est pas facile de surmonter, car le changement de mrw73 (Be’ésterâh) en msc (Bosrâh) serait contraire à toutes les règles… En somme, je crois que Bostra était une ville relativement moderne, et qu’elle n’existait pas aux jours de la puissance d’Israël ; elle est située au milieu d’une vaste plaine, dans un pays qui de tout temps a été parcouru par les nomades, tandis que presque toutes les anciennes villes mentionnées dans la Bible étaient placées sur des hauteurs et dans des positions d’une défense facile, selon l’usage universel des époques primitives. r>

Vue de Bosra. D’après G. Rcy, Voyage dans le Baouran. Atlas, pl. xi.

dérivation de plusieurs noms de villes, il y a bien eu des changements semblables ; par exemple, Bethsan (hébreu : Bèt Se y ân) = Beisân. Ensuite les traducteurs grecs et latins de la Bible ont rendu Be’ésterâh non par Beestra, mais par Bosra et Bouopa. — M. W. H. Waddington, Inscriptions grecques et latines de la Syrie, in-4°, Paris, 1870, p. 459, 460, combat ainsi l’identification dont nous parlons : « La forme sémitique du nom de la ville a été conservée dans une inscription de Palmyre, dont j’ai vérifié le texte sur le monument original ( Wood, Inscr. Paltnyr^, n° 5 ; Vogué, Inscr. Palmyr., n° 25) ; il y est question de la légion qui tenait garnison à Bostra, tnsa » T N3l » jb. La même orthographe se retrouve dans un passage du Talmud, cité par Reland, Palsestina, t. ii, p. 666, Rabbi Berachia Bostrenus, n’isna. La forme arabe est la même ; dans Aboulféda, on trouve yd {Bosra’) et J>yo* (Bosra) ; cette dernière est celle qu’on

emploie de nos jours en Syrie. Dans les inscriptions grecques, l’ethnique est Bourpriviic ; mais j’ai rencontré une fois la forme Boerpr)v6ç (n° 2229), qui se rapproche plus de l’orthographe sémitique… Reland a émis l’opi Nous avons exposé, le problème. Sans vouloir le résoudre, il nous semble utile de donner ici une courte description de Bosra, à cause de l’importance de cette ville au milieu des contrées bibliques et des autorités qui soutiennent son identification avec Be’ésterâh d’un côté, avec Barasa, I Mach., v, 26, et Bosor, I JVTach., v, 28, de l’autre.

Bosra, vue de loin, présente un aspect imposant. Le grand château, les mosquées, les minarets, les vieux remparts, les masses considérables de bâtiments, semblent annoncer une population active ; mais de près l’illusion se dissipe. La plaine environnante est inculte, les murailles écroulées, les mosquées sans toit, les maisons ruinées, et il faut chevaucher longtemps à travers des monceaux de décombres avant d’arriver jusqu’aux trente ou quarante familles qui forment la population actuelle de Bosra. De ses anciens monuments, la ville garde encore une enceinte rectangulaire avec quelques portes bien conservées au sud et à l’ouest. (Voir le plan, tig. 571.) La porte occidentale, Bâb el-Haoua (A), est formée de deux arcades superposées ; le mur est orné de niches finement taillées et surmontées d’un triangle. Au delà commence