Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, VIII.djvu/523

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
515
XAG — XAN

viron deux pouces de diamètre ; le calice ressemble à un petit bonnet verdâtre, du milieu duquel il sort un pistil semblable à un petit pilon, & accompagné de cinq étamines crochues. La plupart de ces fleurs coulent sans rien produire ; mais le calice de celles qui restent, devient ensuite un fruit de la grosseur du poing, de figure ovale, également pointue par les deux bouts. L’écorce de ces fruits est un peu épaisse, charnue, gris verte par dehors, & comme couverte de poussière, mais blanche en dedans, & adhérente à une chair assez blanche & assez tendre. Cette même écorce semble diviser par une production cette chair en deux quartiers remplis de quelques semences fort semblables en grandeur & en figure à nos gesses communes. Lathyrus sativus flore & fructu albo C. B. Pin. 543. Etant presque quarrées ou demie rondes fort aplaties, & plus épaisses d’un côté que de l’autre.

Le suc de ces fruits est blanchâtre ; mais cependant il teint si fort en noir, que quelque temps après, ceux qui s’en frottent les mains ou le visage, ne peuvent en effacer la noirceur, quelque peine qu’on prenne à se laver ; mais cette noirceur se dissipe d’elle-même quelques jours après, sans qu’il en reste aucune tache. On se sert de ce fruit contre l’épian, c’est une espèce de maladie vénérienne, & Pison qui l’appelle Janipaha, dans son Liv. IV. Chap. XV. dit qu’il est fort bon pour les chaleurs d’estomac, & pour le cours de ventre. R. P. Plumier Minime.

XAGUA, est aussi le nom d’un petit golfe situé dans la côte méridionale de l’île de Cuba, entre l’île de Pinos & la ville de Spiritu-Sancto ; environ à quinze lieues du port de la Trinidad. Xagua. Les François nomment ce golfe le Grand-Port. Xagua est à 10 ou 12 lieues de la Trinité ; ce port se nomme le golfe de Xagua par les Espagnols : je n’en ai jamais vu un si beau, ni si commode : son entrée est comme un canal de la portée d’un canon de trois livres de balle, sa largeur d’une portée de pistolet, bordée des deux côtés de rochers, qui sont aussi égaux entr’eux que des murailles faites exprès ; ce qui fait une espèce de quai des deux côtés. Il y a assez de profondeur pour y faire entrer les plus grands navires. Au dedans de ce canal on trouve une grande baie environnée de terre haute ; cette baie contient plus de six lieues de circuit, & au milieu il y a une petite île, où les navires peuvent donner carène, & y prendre de l’eau qui est la meilleure du monde. Aux environs de ce port les Espagnols ont des parcs, où ils nourrissent des porcs : ils nomment ces lieux coral ; ils ont ordinairement un paysan avec sa famille pour gouverner ce coral, qui consiste en trois ou quatre grands parcs, faits de certains pieux de l’arbre nommé monbain, lesquels étant plantés en terre prennent aussi-tôt racine, comme les saules en Europe, & de cette manière ils font des palissades, qui par succession de temps deviennent des arbres. Ils tiennent là dedans leurs porcs qui ne leur coûtent rien à nourrir ; car ils ne font des coraux qu’en des lieux où il y a quantité de toute sorte d’arbres qui rapportent de la semence toute l’année ; si bien que quand l’un finit, l’autre commence : ces arbres sont palmistes, lataniers, bignoliers, cormiers, monbains, mamainniers, abricotiers, genipayers, acomas & plusieurs autres dont ces porcs vivent ; de sorte que celui qui gouverne le coral, n’a besoin le matin que de laisser aller ces porcs, & le soir de les appeler ; ils ne manquent jamais de revenir. Quand il n’y a guère de graine, & que tous les arbres n’en fournissent pas également, ils leur donnent un peu de millet.

Il y a des Espagnols à qui ces coraux valent plus de cinq à six mille écus par an, sans faire grande dépense, mais aussi ils courent risque d’être pillés par les Corsaires, qui viennent en enlever les bêtes pour ravitailler leurs vaisseaux ; & quoique cachés au milieu des bois, ils ne laissent pas de les trouver ; car lorsqu’ils prennent quelque Espagnol, ils lui donnent la gêne pour lui faire dire où ils sont, & Les y mener. Oexmelin.

XAH

XAHRYMA. Voyez Schachriar-mah.

XAI

XAINTES, XAINTONGE. Voyez Saintes, Saintonge.

XAL

XALAPA. s. m. Racine purgative qui vient aux Indes occidentales. Voyez Jalapa. Jalapium

XALAPPA. Petite ville de l’Audience de Mexique, en Amérique. Xalappa. Elle est dans la province de Tlascala, environ à vingt lieues, de la Vera-Crux, vers le couchant. Cette ville a un Évêché, érigé l’an 1634. Quoique cet Evêché ne soit que la troisième partie de celui de los Angèles, dont il a été démembré, il ne laisse pas d’avoir mille Ducats de revenu. Gage.

XALCOCOTL. s. m. Arbre qui croît en plusieurs lieux de l’Amérique ; on l’appelle autrement goyanier. Voy. Goyanier. Xalcocotilus, Guayana.

XALISCO, ou la nouvelle Galice. Xalisca, nova Calæcia. Province de l’Audience de Guadalajara, en l’Amérique septentrionale. Elle est entre les provinces de Guadalajara, & de Méchoacan, & la mer du Sud. Sanson y met trois Colonies d’Espagnols, toutes trois près de la côte, Xalisco vers le milieu ; Compostelle au nord ; & la Purification au midi. Au reste le nom de nouvelle Galice est quelquefois donné à toute l’Audience de Guadalajara. Maty.

XALON. Nom d’une rivière d’Espagne. Salo. Elle a sa source dans la Castille nouvelle, où elle baigne Médina-Cœli, & entrant dans l’Arragon, elle passe à Ariza, à Calatajud, à Rica, à Plasencia, & elle se décharge dans l’Ebre, au-dessus de Saragosse. Id.

XAM

☞ XAMABUGIS. s. m. Nom que l’on donne à une espèce de Bonzes, ou des Moines Japonois qui suivent la religion de Siaka. Ils servent de guides dans les deserts aux dévots pèlerins qui vont visiter les temples de leurs dieux.

XAMILLI. Voyez Hexamili.

XAMO. Nom d’un desert de la Grande-Tartarie. Xamum. M. de Witsen dans sa carte assûre qu’il porte maintenant le nom de Gobée, il le place au couchant de la rivière de Houmk, & de la muraille de la Chine, & il y met les villes de Shirogalgoe, d’Uquechin & de Silven, qui appartiennent aux Chinois. Ce Géographe sépare le desert de Lop de celui de Xamo, avec lequel les cartes ordinaires le confondent. Voyez Lop.

XAN

☞ XAN. s. m. Terme de relation, dans quelques endroits de la domination de grand Seigneur, synonyme de Chan ou Kan, & Caravanserac.

XANCOINS, SANCOINS. Nom d’un ancien bourg de la France. Xancoinsum, Sancoinsum, anciennement Tincensium. Il est dans le Bourbonnois, sur la petite rivière d’Argent, à six lieues de Nevers, du côté du couchant méridional. Id.

XANSI. Nom d’une province de la Chine. Xansia. Elle est la seconde en ordre de cet Empire, bornée au levant par celle de Pekin, au sud par celle de Honan, & au couchant par celle de Xensi. La muraille de la Chine la sépare au nord de la Grande-Tartarie. Cette province est divisée en cinq contrées, dont les capitales sont Pingyang, Taytung, Lugan, Fuencheu & Taiyven, capitale de la province, laquelle renferme encore quarante-deux villes dépendantes des premières. Tout le Xansi est plein de charbon de pierre, qui étant pilé & pêtri par les habitans, leur sert de bois. On voit aussi dans cette province des puits de feu : ce sont des soupiraux de quelques feux souterrains : les Chinois en accommodent la bouche ; en sorte qu’il n’y reste de place que pour leur pot : & ils y cuisent leur viande en peu de temps & sans frais. Id.

XANTHE, ou SANTO, ou SCAMANDRE. Noms d’une petite rivière fort célèbre dans les anciens Poëtes ; parce qu’elle couloit dans la Troade, & près de la ville de Troie. Xanthus, Scamander. Elle a sa source au mont Ida, en Natolie, & se décharge dans l’Archipel, vis-à-vis de l’île de Ténédos. On dit que l’armée de XercèS, Roi de Perse, la dessécha en y buvant. Maty.