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DICTIONNAIRE
UNIVERSEL,
CONTENANT TOUS LES MOTS
DE LA
LANGUE FRANÇOISE,
DES SCIENCES ET DES ARTS
Avec les Termes Latins qui peuvent y convenir.



P

☞ PROFANATEUR. s. m. Celui qui profane les choses saintes, qui abuse des choses de la Religion, qui les traite avec irrévérence ou avec mépris, ou qui les emploie à des usages profanes. Profanator. JÉSUS-CHRIST chassa les Profanateurs du temple.

☞ PROFANATION. s. f. Action du Profanateur. Profanatio. Profanation des choses saintes, d'une église, des vases sacrés? La profanation est un abus ou un mépris des choses saintes & sacrées. C'est une profanation de se servir des paroles de l'écriture dans les opérations prétendues magiques. C'est une profanation de faire servir les vases sacrés à des usages ordinaires.

☞ Profanation, se dit par exagération d'un simple abus des choses précieuses. C'est une espèce de profanation d'employer l'or & l'argent à ces sortes d'usages.

☞ PROFANE. adj. de t. g. Profanus. Ce mot formé de procul & de fanum ; procul à fano, signifioit originairement celui qui n'est point initié dans les mystères de la Divinité. C'est pour cela que les anciens Romains, dans les sacrifices qu'ils faisoient à leurs Dieux,


avoient coutume de crier, procul este profani, retirez-vous, profanes. Les Grecs en faisoient autant. Les mystères n'étoient révélés qu'aux initiés. Nous l'avions dit de même des Payens & de ceux qui n'étoient point initiés aux mystères de notre religion. Les premiers Chrétiens cachoient avec soin aux profanes les mystères sacrés. Dans l'ancien testament le mot de profane signifie ordinairement celui qui est impur, ou qui viole les cérémonies de la loi.

☞ Dans l'usage ordinaire cette épithète s'applique à tout ce qui est contre le respect qu'on doit aux choses sacrées. Action profane. Discours profane.

Profane se dit encore souvent des choses séculières, par opposition à celles qui concernent la religion. Dans cette acception on dit, auteurs profanes, histoires profanes. Faire servir les choses sacrées à des usages profanes.

☞ Ce mot pris substantivement, signifie celui qui méprise les choses saintes, qui manque de respect pour ce qui concerne la religion. Il parle des choses saintes comme un profane.

☞ On le dit encore par manière de plaisanterie des ignorans. Il n'appartient pas à un profane de parler de


Tome VII. A