Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, VII.djvu/405

Cette page n’a pas encore été corrigée

RO. Vieux adj. Celtique , qui signifioit rouge. Voy. Robert & Roland.

ROA. Nom d’une petite ville de la vieille Castille en Espagne. Roa. Elle est sur le Douro à quatre lieues au dessous d’Aianda de Deuro.

ROABLE. f. m. Terme de Boulanger. Tire braise. Bible, Historiaux. Roables pour assembler les cendres, ou pour nettoyer le pavé. En Languedoc on dit un brioch. ROBEL.

ROANE. Voyez Rouane,

R O B.

ROB. Vieux adj. Rouge ; de robeus, qui en vieux Gaulois signifie rouge, d’où vient Robert. Borel. Robeus s’est dit anciennement pour rubeus.

ROB. s. m. Terme de Pharmacie. C’est un nom qu’on donne aux sucs des fruits dépurés & cuits jusqu’à la consomption des deux tiers de leur humidité. Succus decoclus, & desecarus. On fait des Robs de coins , de miircs , de baies de sureau , d’aloès, d’acacia, de réglisse, de berberis & plusieurs autres, pour diverses maladies ; le lue des gr^-feilles rouges contit s’appelle Roh de ribes. A l’égard du fuc des raifins dépurés , il s’appelle particulîèicmcntyli/ja, quand il eft cuitjuf- la cùnlomption des deux tiers, & ccfapa eft prefque en conliftance du lîrop : mais quand il n’eft cuit que juf- qu’j la confomption du tiers , on l’appelle defrutum , & c’eft ce que le peuple appelle vin cuit ; &quandon le cuit jufqu a une confiftance approchante des éleduaires mous.c’eft ce qu’on appelle re/ ?«e ;& alors on l’employé à diverfesconiitures.Ce mot eft en ulage dans les bou- tiques des Apothicaires, quoiqu’originairementil foit purementArabc , où ilfignifieunlîmple lucdelFéché au ioleiloufurle feu, afinqu iHc pullFe garder long temps fans corruption. On le prend quelquefois pour une compofition de quelque (uc aec du miel ou du fucrc , de on le confond avec le ooch. D’autres le dérivent de rob f vieux mot Breton qui ilgnifie rouoe, d’où eft ve- nu auili le nom de Robert , ou comme on difoit autre fois Robard , qui lignifie Chantre rouge.

ROBA , ou au plur. ROBE. Terme de Marine du Levant, qui signifie, biens, richesses , marchandises & généra- lement toat ce qu’on appelle en Latin res. Ce mot eft Italien, dont on a fait robare , ôc nous, dérober. Il eft fort en ufagc parmi les Provençaux , Catalans & autres qui trafiquent fur la mer du Levant. C’est ce que les Espagnols appellent caudal, & les Picards cateux.

ROBALO. s. m. Nom d’un poisson qui se pêche sur les côtes du Chili. Il est à-peu-près semblable à une alose.

ROBARD, ou ROBERT. Vieux mot, selon quelques- uns Chantre rouge, & selon d’autres, Barbe rouge, BOREL.

ROBE. s. f. Vêtement ample qui couvre tout le corps & qui eft différent selon les personnes qui le portent.

☞ La robe des femmes eft en général le vêtement de I deftus de toutes les femmes, quand elles lont habillées.

☞ La robe des femmes de la Cour est séparée du corps de jupe. Robe traînante, troussée , détroussée. Les femmes font leurs visites de cérémonie en robes détroussées. Dans le style figuré & familier, c’est rendre visite en cérémonie. Quand on salue une Princesses, on baise par refpeél le bas de fa robe. Heiiii IV, Roi d’Angleterre, ayant fait mourir Adilord Scrop, Archevêque, révolté contre lui ; pour appai- fer Innocent VII , illui envoya l’habillement de guerre de cet Archevêque, avec une lettre qui commencoir par ces mots des frères de Jofeph à Jacob. Foye’" fi c’ejl-là la robe de votre fiis. Le Pape y répondit pai ceux-ci ; Je ne foi Jlc’ejt L : robe de mon fils ; mais je fai qu’une bcte féroce l’a dévoré.

Ce mot vient de roupa, ou rauba, qui signifie en Latin un habit, a^iTi-bie.n ’]icdéroberj,pouv dire.voler. Quel- ques-uns crovent qu’il a été fait de l’Allemand rau ben. Mem. Skiniier croit qu’on le pouiroit i irer de Ai’irt ! , ecorce ; la robe enveloppe le corps de 1 homme, comme l’écorce enveloppe un aibrc ; ou bien de /wVo ! , Se Aip«>i, une robe.


ROBE DE CHAMBRE. Robe que les hommes portent dans la chambre. Et on appelle, Robe de chambre pour les femmes, une robe que les femmes portent chez elles quand elles sont en déshabillé, & avec laquelle elles ne laissent pas de sortir quelquefois. Acad. Fr.

ROBE, se dit aussi du vêtement que portent les gens de Justice, & les gradués qu’on appelle pour cela gens de robe on de robe longue. Toga, promissa vestis.C'est un ample vêtement qu’on met par-dessus l’habit ordinaire, qui descend jusqu’aux talons , & qui a les manche fort larges à l’égard des Laïques, & sont étroites à l'égard des Ecclésiastiques. Les Conseillers de Cour Souveraine, & les Médecins portent la robe rouge. Les Docteurs sont toujours en robe , & en bonnet dans la Sorbonne. On dit qu’un homme porte la robe au Palais, pour dire, qu’il est Avocat, qu’il suit le Barreau. D’une robe à longs plis balayer le Barreau. Boil.

D’un Magistrat ignorant,

C’est la robe qu’on salue.

☞ On appelle Arrêts en robe rouge, des Arrêts rendus solemnellement , les Juges étant en robes rouges.

En général la robe se prend pour la Magistrature, profession opposée à celle des armes. Toga. Etre de robe. A la fin j’ai quitté la robe pour l’épée. Corn. La Noblelfe d’épée fe met au-deiru- ; de celle de robe. Le crédit de la robe eft bien diminué. §^ On appelle robe courte, le Prévôt des Maréchaux de France , leurs Lieutenans, qui jugent l’épée au côté, & ne lont point gradués : & Officiers de robe courte , quelques Officiers qui , pour être reçus dans leurs charges , n’ont point été examinés fur la loi. fer Autrefois il y avoir aulIi des Chirurgiens de robe courte, ceux qui n’avoient point été lur les bancs. Ces diftinélions n’ont plus lieu. 03" Dans le ftyle familier robe fe dit auffi de la profef- lîon des Eccléfiaftiques , particulièrement des Reli- gieux. Il eft ordin.airemenr précédé du pronom pof- feilif ; je relpeétela robe. Cela eft vilain pour un hom- me de (a robe. IfT PiOBE. Vêtement des anciens Romains. Les Romains portoient une robe longue en temps de paix. Toga. Voyez Toge. Robe prétexte , conlulaire , robe triom- phale, &c. Voyez ces mots. Robes neuves. C’étoit autrefois l’ufage que les Princes donnoient à leurs Officiers, aux grandes fêtes, des ha- bits que l’on appeloit les robes neuves. Fleury. Hijl. Eccl. L. S 2. Saint Louis donnant les robes neuves a. la fête de No’el en 1245, fit coudre la nuit des croix d’une broderie délicate, d’or Se de foie fur les épaules des chapes ou manteaux , & en ayant fait faire plus qu’il n’en falloir pour les Officiers , il ordonna que les Gen- tils hommes revêtus de ces chappes vinffent à la Meire avant le jour. Quand il fit clair, ils fe virent tous croi- fés & ne voulurent point en dédire le Roi. §3" Robe , fc dit par extenfion de quelques animaux. En termes de Manège on le dit en général pour le poil. Deux chevaux de même robe , pour dire , de même poil. On dit qu’un chien , un chat a une belle robe , pour dire , une belle peau. La robe du paon. Voit. IfZf En termes de Vénerie on s’en lert pour exprimer la couleur des chiens. Quand on dit qu’une meute eft toute d’une robe, on entend que tous les chiens font de la même couleur. §CT On le dit encore des chofes qui couvrent, qui en- vironnent. En Conchyliologie, la robe d’u e c iquille eft la couverture ou luperficie de la coquille, après qu’on a enlevé l’épiderme. La robe des fèves eft la peau qui les couvre. On appelle aullî la robe des avelines , des noiiettes &c des glands, cette petite partie qui les couvre à demi , Se par laquelle elles font attachées a l’arbre. Robe d’an- douille eft le gros boyau qui enferme les autres. Robe, dans le commerce de lainage. Une robe de laine, c’eft ce lu’on levé avec les forces fur les aiiatre pies de la bête, Sc fur tout le corps, en montant julqu’à - la tête.