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QUO

faisant, pour dire, en faisant laquelle chose. L’arrêt l’a condamné à payer, & à vider ses mains ; quoi faisant, il en sera valablement déchargé. Acad. Fr.


QUOI, est aussi un adverbe d’admiration, & d'interrogation. Heu, ita-ne. Quoi ! vous serez assez hardi pour me soutenir, &c. Hé quoi ! faut-il vous mettre en colère, si cela n’est pas vrai ? Quoi donc ? A quoi bon amasser tant de richesses qu’il faut quitter ; On dit, c’est un étourdi qui ne connoît ni quoi, ni qu’est-ce. On ne sait ni quoi ni comment cela s’est pu faire.

On dit, je ne sais quoi, d’un certain agrément qu’on ne sauroit bien exprimer. Le Père Bouhours en a fait la matière de l’un de ses Entretiens d’Ariste & d’Eugène. Nescio quid. Il dit que c’est sa nature d’être incompréhensible & inexplicable. Ces instincts , ces penchans ces sentimens secrets, sont des termes qui n’expriment qu’imparfaitement ce je ne sai quoi que le cœur sent. C’est un agrément qui anime toutes les actions, & qui entre jusques dans le moindre geste de la personne qui plaît. Il est si délicat & si imperceptible, qu’on ne le peut définir. Au contraire, il y a un je ne sai quoi de choquant, qui empoisonne quelquefois, & gâte tout le mérite des personnes. Ce n’est point un caprice, ou un prétexte pour haïr ; c’est une raison cachée, & que la nature seule nous suggère. Ce sont des premiers mouvemens qui préviennent la réflexion & la liberté. Id. Ce qu’on entend par le je ne sai quoi, consiste en de petites choses, qui ne s’apperçoivent pas aisément. Le Ch. de M. L’amour, comme l’amitié, a son agréable je ne sai quoi. S. Evr. Le je ne sai quoi de l’amitié a plus de lumière que celui de l'amour, parce qu’il agit avec plus de calme. Id.

Il est des nœuds secrets, il est des sympathies.
Dont par le doux rapport , les âmes assorties,
S’attachent l’une à l’autre, & se laissent piquer.
Par un je ne sai quoi qu’on ne peut expliquer.
Corneille.

QUOI. Voyez Cois.

QUOIQUE. Conjonction. Elle régit toujours le fub- jonâif Quamvis, etfi. On doit prendre garde de ne la mettre jamais après Un que : comme, je iais que quoique , à caule de la cacophonie. On peut y lubfti- tuet bien que , oa encore que. Vaug. MÉn. On dif- pute s’il faut dhe,quoi ^«’//arrive, ou quoi qui arrive. C’eft dans ce Icns, le quidquid des Latins. Vaugelas cft pour le premier, & Corneille pour le dernier. QUOL’.BET. f. m. Façon de parler commune & trivia- le, qui renferme ordniairemcnt une milérable pointe, ou une mauvaite plailanterie : jargon qui vient de la mauvaife éducation. Diclcrium. Dire des quolibets. Dilcur de quolibets. De quolibets d’amour votre tue efl remplie. Mol. Âpies maints quolibets coup fur coup renvoyés. La Font. Les quolibets font prefque tous fondés fut des allu- fions, des mauvaifes pointes & des turlupinades.il eft encore rcfté à la Cour quelques diieurs de quolibets , de vieux plaifans qui ne font plus à la mude. Les quo- libets , ne (ont, à proprement parler, que de milL-ra- bles pointes qui ne tombent fur rien : ce font des ailu- fions troides & inhpides,qui fatiguent & qui ennuyent les perfonnas railonnablês. il y a pourtant des occa- fions où un quolibet peut trouver (a place ; mais il faut qu’il loit bien délicat, & ingénieulement appliqué : autrement il eft rampant , & on le prend pour la mar- que d’un petit elpiit. Bouh. Il y a de la grollîereté à entaller des quolibets les uns fur les .autres. Cail. On prétend que ce mot cft venu de la Théologie Scholaftique où l’on ptopofoit des ptoblêmes plus cu- rieux qu’utiles, & que l’on appeloit quePaons quodli- bétiques. On étoit fi perfuadé que c’étoit autant d’im- pertinences, qu’on a retenu le mot àz quolibet ^’çowt li ;;ni !îcr quelque choie de fut &de ridicule. QUODLIBÉTIQUE. adj. de t. g. Fécond en quolibets. Tome VIL QUO Ï07 Mettre M, Dclcartes dans les Enfers, tandis qu’il cft au-delà des Cieux, n’eft ce pas, pour m’cxprimcr dans le ftyle quodlibetïquc de notre ami .Vloliere, abcrrare tPto cœloi’ Le Père Daniel, Foyage du Monde de Dcfanes, p. 101 de la 2.’ édit. Le Mariage Jorcé , 6c. IF. T. IlL des Œuvres de Mol. p. 1 ç. La con- vcrfation de cet homme eft toute quodiibetique. ffT^ QUON. Ville de la Chine, d.ms la province de Suchucn, au département de Chingru. QUONIN. f f Nom d’une Idole des Chinois. Quonin. Elle a la forme d’une femme. Elle a donne l’on r.om à une fontaine qui eft près de la ville de Xunning, & : qu’on prétend a la Chine qu’un vieillard fit fortir de terre, en la frappant de fon b.âton. QUOQUART. (’. m. Vieux mot. Glorieux fans fujet, comme les enfans qui mettent des plumes de coq fur leur bonnet , pour fe parer. Villon dit : Et ne fuis qu’un jeune quoquart. Et la Fontaine dit des Amoureux, Et s’il le dit , c’eft un quoquart. QUOQUELU , ou Gogla. Avide de gloire , "félon Bouil- las. 11 me femble pourtant que c’eft plutôt un homme qui a double menton, & : qui eft fort gras. Borel. C’eft un vieux mot. QUOQUETREAU. f. m. Vieux mot. Parleur : ce qui vient du jargon des coqs & des poules , d’où vient quoqueter, coquet. Si Coquard. Borel. Loquax , gar- rulus. QUOQUS. Vieux terme méprifant. Homo yïlis ac ni- hilï. Rebours de Matthiolus. // devient chetif & quoqus. BoRïL. QUOTE. adj. f. Il n’a d’ufage que dans cette phrale,’ Quote part, qui fe dit de la part que chacun doit payer ou recevoir dans la répartition d’une fomme totale. Il me revient tant pour ma quote part. Il doit tant payer pour ia quote part. QUOTIDIEN, ENNE. adj. Qui fe fait tous les jours j ce dont on a beloin chaque jour. Quotidianus. On demande à Dieu tous les jours, qu’il nous donne no- tre pain quotidien. Hors de-là il n’a guère d’ufage que dans le niulelque. Encore s’en trouve-t-il qui vou- droient que l’on dit avec Meilleurs de Port-Royal , Seigneur , donnez-moi moi mon pain de chaque jour. Mais quand il s’agit de phrafes, ou de mots confacrés, il ne faut pas être fi délicat. Pour le burlefque , on s’en peur (ervir tant qu’on veut. C’eft ainfi que le pau- vre homme défendoit les hyperboles quotidiennes. ScAR. Régnier en parlant de Cicéron , àj’égard d’un pédant, dit que c’eft le pain quotidien de la pédanterie. Quotidien , en termes de Médecine, fe dit d’une fièvre dont l’accès piend tous les jours, Febris quotidiana^. Voyez FiâvRE. ^]C/" Quotidien , eft fynonyme de journalier : mais on ne peut employer indifféremment ces deux mots l’un pour l’autre. On dit pain quotidien , fièvre quotidienne. On ne diroit pas pain journalier, fevre journalière. On dit le mouvement journalier du ciel ; on ne diroit pas le mouvement quotidien. L’ufage fait tout. On dit proverbialement & figuiément d’une chofa qui nous eft familière, que nous faifons, ou que nous voyons tous les jours, que c’eft notre pain quotidien. Confuetus , folitus. Quotidien, f m. Se dit dans certains Chapitres , des diftributions manuelles ,& petits émolumens. QUOTIENT, f m. Terme d Arithmétique. Quotiens. Nombre qui reluire de la divihon d’un plus grand par un plus périt, &’ qui montre combien de fois le plus petit cft renferme dans le plus grand, ou combien d^ fois le divifeur eft contenu dans le dividende. -e. quo- tient a cela de propre, qu’il contient aurant d’unités, que le dividende renferme de fois le divifeur. Vo^. On place le quotient au bout de la ligne où eft le nomore divifé, avec une barre entre deux. Le quotient Oij