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MON MON 33

☞ MONTGAILLARD. Petite ville de France en Cascogne, élection de Lannes.

MONGAL. Voyez Mongui.

MONGATZ, ou MONKATZ. s. m. Le premier mot est plus en usage en François, Nom propre d'une des meilleures forteresses de l'Europe. Mungatium. Elle est dans le Comté de Péreczaz, en la Haute-Hongrie, vers les confins de la Transilvanie & de la Pologne.

MONGELLINO, ou Mungellino, s. m. Nom propre d'un bourg de la vallée de Noto, en Sicile. Mongellinum. Il est près de la source de la rivière Terra-Nuova, à douze lieues de Siracuse vers le couchant.

MONGIA, s. Nom propre d'un bourg de la Galice, en Espagne. Mongia. Il est sur le cap de Mongia, à deux lieues de Finistère, vers le nord.

MONGOMERY. Voyez Montgomeri.

MONGOPOLS, s. f. pl. Toiles de coton qui se fabriquent aux Indes Orientales.

MONGUL, ou MONGAL, s. m. Nom propre d'une vaste région de la grande Tartarie. Mongalia, Mongulia. On la place communément le long de l'Océan septentrional & de l'oriental, & on y fait couler la rivière de Tartar, d'où la Tartarie a pris son nom.

MONHEIM, s. m. Petite ville d'Allemagne dans la Baviére, aux confins de la Suabe, à deux milles de Donavert.

MONIALE. s. f. Religieuse qui vit en retraite & en solitude. Sanctimonialis. Les Moniales d'un tel lieu. Les Monastères des Moniales sont sujets à la visite des Évêques, quant à la clôture. Du Bois. Un Couvent de Moniales ; pour dire, de Religieuses. On les nomme ainsi dans le Droit Canon.

Ce mot est formé par un retranchement de sanctimonialis. Mén.

MONICKEDAM, s. m. Monachodamum. Petite ville de la Nort Hollande, sur le Zuiderzée, proche d'Edam.

MONINS. Voyez Moneins.

MONIN, s. m. Singe. Ce mot, en usage dans quelques Provinces, a la même signification que Magot, qui au propre veut dire un gros Singe, & au figuré un homme laid, mal bâti. C'est un vilain Monin. Voyez Monine, Guenon, dans le Richelet de 1728.

MONJOIE. Voyez Mointjoie.

MONIQUE, s. f. Nom propre de femme. Monica, en langue Punique, Monnycha.

MONITEUR, s. m. Du Latin Monitor. Qui avertit, qui donne des Conseils. Les jeunes gens ont besoin, s'il m'est permis de me servir de ce terme, d'un Moniteur fidèle & assidu. M. Rollin, Disc. prélim. de la man. d'ens. & d'ét. Mais qui sera ce Moniteur ? Id.

Un Patelin est bien mieux écouté

Qu'un sage Moniteur qui dit la vérité.

Fables de M. Richer.

Un sage Moniteur qui nous montre notre devoir, & qui sçait par ses insinuations nous en faire aimer la pratique, ne sçauroit être trop apprécié. Plusieurs se perdent dans le monde, faute d'un Moniteur prudent & éclairé. Un Moniteur importun est fort incommode. La fonction de Moniteur est difficile à soutenir.

MONITION, s. f. Terme de jurisprudence canonique. Avertissement par autorité Ecclésiastique à un Clerc de corriger ses moeurs qui portent scandale. Monitio, admonitio. Il faut que trois monitions ou avertissemens précèdent la sentence qui prive un Ecclésiastique de son Bénéfice. Les excommunications, suivant le droit, sont précédées de monitions, parce qu'on n'excommunie que ceux qui désobéissent avec contumace.

Monition, signifie aussi la publication d'un monitoire. Moninitio, monitum. C'est pour la première, la seconde, la troisième monition.

MONITOIRE, s. m. & adj. Lettres qui s'obtiennent du Juge de l'Église, & qu'on publie au prône des Paroisses, pour obliger les Fidèles de venir déposer ce qu'ils savent des faits qui y sont contenus, sous peine d'excommunication. L’objet de ces lettres est


de découvrir les auteurs des crimes cachés. Selon la Jurisprudence de France, les monitoires ne s'obtiennent qu'en vertu de permissions des Juges Laïques, quand on ne peut pas avoir preuve autrement des faits contenus en une accusation. Ils ne doivent contenir que les faits compris dans la sentence qui a permis de les obtenir, à peine de nullité. Il est enjoint aux Officiaux, à peine de saisie de leur temporel, d'accorder les monitoires que le Juge a permis d'obtenir. Les monitoires ne doivent nommer ni désigner personne, & se publient contre des quidams, nomine dempto : autrement il y a abus. On oblige aussi les Curés de publier des monitoires par saisie de leur temporel. Les Arrêts ont défendu les monitoires obtenus à sainte Genéviève, quoiqu'ils soient fort redoutés en Bretagne. La preuve par voie de monitoire, & de censures Ecclésiastiques, s'est d'abord pratiquée dans les Officialités. Les Évêques & les Officiaux en peuvent encore décerner dans les causes qui sont de leur compétence, & les faire expédier & publier. Le Chapitre, sede vacante, quoiqu'il représente l'Évêque, ne peut exercer la Jurisdiction, ni accorder des monitoires.

MONITORIAL, ALE, adj. Monitorius. Ne se dit guère qu'en cette phrase : Lettres monitoriales, lettres en forme de monitoire.

MONLUÇON, s. m. Voyez Montluçon.

MONLUEL, s. m. Voyez Montluel.

MONMARTRE, s. m. Voyez Montmartre.

MONMÉDY, s. m. Voyez Montmédy.

MONMÉLIAN, s. m. Voyez Montmélian.

MONMORENCY, s. m. Voyez Montmorency.

MONMORILLON, s. m. Voyez Montmorillon.

MONMOUTH, Voyez Montmouth.

MONNÉAGE, s. m. On disoit ainsi autrefois pour monnoyage. Voyez ce mot. Monetagium dans la basse Latinité.

MONNÉTAGE, s. m. Ancien terme de monnoie. Monetagium, tertia pars lucri in monetis cudendis.

MONNOIE. s. f. Matière, ou pièce de métal marquée au coin & aux armes d’un Prince, ou d’un Etat, qui lui donnent cours & autorité, pour servir de prix commun aux choses d’inégale valeur, & faciliter la commodité du commerce. Moneta, numus ou nummus, numisma. M. Boizard définit la monnoie, une portion de matière à laquelle l’autorité publique a donné un poids & une valeur certaine, pour servir de prix à toutes choses dans le commerce. Le droit de battre monnoie est attaché à la souveraineté. Le Jurisconsulte Paulus, ff. de contr. empt. définit la monnoie une matière marquée d’un coin public, dont l’usage & la valeur viennent plutôt de la marque, que de la substance. Car Numa Pompilius fit de la monnoie ronde de bois & de cuir. Du tems des Rois de Rome, l’on ne savoit encore ce que c’étoit que de battre de la monnoie de métal, surtout en or & en argent. On ne commença à y faire de la monnoie d’argent que 484 ans, & de la monnoie d’or que 546 ans après la fondation de Rome. Ce qu’on appelle aujourd’hui médaille, étoit leur monnoie, selon bien des Savans. Voyez Médaille. M. Boizard, Conseiller en la Cour des Monnaies, a fait un Traité des monnoies, de leurs circonstances & dépendances, où il explique fort exactement tous les termes des monnoies, & que nous citons souvent dans cet ouvrage. Il fut imprimé à Paris en 1696. M. le Blanc a fait un Traite Historique des Monnoies de France, depuis le commencement de la Monarchie jusqu’à présent. Il a rassemblé toutes les monnaies qui ont été battues en France pendant la durée de la Monarchie, & a montré la suite de les Rois par celles des monnoies frappées sous chacun deux. On a ramassé en France des monnoies qui justifient, depuis 1200 ans, la fuite non interrompue des trois Races, & la succession des Rois : ce que n’ont point les autres Monarchies. Bizot. En Amérique, les amandes de cacao fervent de menue monnoie.


Tome VI.

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