ŒILLADE, f. f. Regard, coup d’œil. Obtutus, oculorum conjectus. Il lui a donné une œillade en passant, une œillade amoureuse. Au pays des jaloux, les œillades sont criminelles. Favoriser d’une œillade. Ce mot se dit ordinairement en bonne part.
ŒILLADER. v. act. Jeter l'œil, regarder. Avidius lumina conjicere. Il ne se peut dire qu’en riant. Desmarais a dit œillader l’Univers, dans ses Visionnaires. Au sacraire de Neptune à Mantinée, il ne manquoit jamais de s’élever une grande tempête, soudain qu’un autre que les Prêtres le vouloient seulement œillader. Mascur. p. 339. Ce verbe n’est pas du bel usage.
ŒILLE. Vieux mot. De l’huile. Oleum.
ŒILLÈRE, adj. f. Qui ne se dit que des deux dents de la mâchoire supérieure qui sont entre les incisives & les molaires, à qui on a donné ce nom, à cause qu’elles reçoivent une portion d’un des nerfs qui fait mouvoir l'œil ; & pour cela on croit qu’il est dangereux de les arracher. Deus ocularius.
☞ Il est aussi substantif. Bien des gens craignent de se faire arracher les œillères, Voyez Dent.
Œillère, est aussi une partie de la têtière du cheval de harnois. Ocularium tegmen. Ce sont des morceaux de cuir posés à côtés des yeux pour les garantir des coups du fouet de Chartier.
Œillère, en termes de Blason, se dit d’une partie de casque, ou heaume qui servoit de visière aux Chevaliers.
ŒILLET, f. m. (Prononcez œuillet.) Plante dont les feuilles font longues, étroites, dures ; pointues au bout, verdâtres. Il s’élève au milieu des feuilles, des tiges rondes, lillcs, hautes d’environ un pied & demi, nouées, portant en leur fommitédes Heurs longues, à plusieurs feuilles, belles, diipoiées en rond, étroites en bas, larges en haut, soutenucs par un calice qui est : xin tuyau cylindric^ue & membraneux : ces Heurs font rouges, ou blanches, ou marbrées de couleurs diverses, fort agréables à la vue j d’une odeur aromatique, approchant de celle du giroHe. En Latin, caryophyllus aldlisinajor. C. Bauh. Cette plante est cordiale & céphalique : propre pour rélîfter au venin. Il y a plusieurs autres espèces à'œillet. On divise ordinairement les œillets en cultivés & en sauvages, & en simples & en doubles. Un œillet de graine, de marcotte ; des œillets de Poète ou de Poitou ; des œillets panachés.
☞ Œillet, se dit de la plante ; lever, planter, marcotter des œillets ; & de la fleur. Un bel œillet, un bouquet d’œillets.
☞ La beauté d’un œillet, dépend du nombre, de la forme, de la disposition & de la couleur de ses pétales. Les pétales doivent être nombreux, longs, larges, épais & fermes, sans dents, difpolés en forme de houfie j ensorte que (œillet épanoui soit haut dans le miieu, & bien rond dans la circonférence. Les couleurs doivent être brillantes, & bien marquées fur toutes les parties de la Heur. Vis'œillet est mêlé de panaches (Se de couleurs bien tranchées, plus il est beau. Les œillets qu’on appelle bizarres, ont jusqu’à quatre couleurs. Les plus gros œillets font sujets à crever, c’est-à-dire, que les pétales nepouv.tnt se contenir dans les bornes du calice, f’ortent de leur colfe.
☞ Les œillets se multiplient par les marcottes : mais pour avoir de nouvelles espèces, il faut rivoir recours aux graines, qu’on aura foin de recueillir fur les plus beaux œillets doubles qui en donnent.
☞ L’œillet de la Chine à fleur simple, caryophyllus Sinenjls, fupinus, leucoii folio, flore vario ; ou à Heur double, j?o ; tr/7/(^/20jétale une variété infinie decouleurs. Il ne se multiplie que de graines, que l’on prend furies plus beaux doubles, parce que les furiples doublent rarement. Les tiges font calfantes, garnies à chaque nœud de feuilles opposées deux à deux, & se divisent vers le haut en plusieurs brins chargés de Heurs vers leurs extrémités.
☞ Œillet d’Espagne. Espèce de petit œillet d’un rouge fort vif.
☞ Œillet de Poètes. Autre forte d'œillet encore plus petits, sans odeur, mais qu’on cultive pourtant dans les Jardins à cause de la vivacité de leurs couleurs.
Œillet d’Inde, est une plante qui pousse une tige à la hauteur d’environ trois pieds, grosse comme le pouce j nouée, rameule. Occllus Indiens. Ses feuilles font semblables en quelque manière à celles de la tanéiie, oblongues, pointues, dentelées en leurs bords, rangées plusieurs fur une côte terminée par une feule feuille. Ses fleurs font radiées, rondes, belles ; quelquefois groHes comme le poing, de couleur jaune ou dorée. Ses semences font oblongues, noires. Sa racine est attachée à la surface de la terre par beaucoup de fibres menues, molles. En Latin, Tagetes maximus reclus, flore maximo mukiplicato. Jo AN. Bauh. Quelques Boianiftes prétendent que cette plante est un poilon. Il y a plusieurs autres espèces d'œillets d’Inde.
☞ Œillet. Terme de Tailleur & de Couturière. Petit trou qu’on fait à du linge, à un habit, à divers ouvrages, &: qu’on entoure de points de foie ou de fil, pour pafter un lacet, un cordon, &c. Ocellus. On fait des œillets à des chemiles, à un corps de jupe. Les œillets d’un corps de femme ou d’enfant, font les trous par ou passe le lacet qui sert à ferrer le corps, & à joindre les deux côtés l’un à l’autre.
Œillet. Terme d’Emailleur. Petit bouillon qui s’élève quelquefois sur les plaques émaillées, lorsqu’on les met au feu. Félibien. Encaufli ebullientis fpuma.
ŒiLLET, Terme de Marine, se dit par les Matelots d’une boucle que l’on fait au bout de quelques cordes. Oculus, foramen. (Rillct d’étai -, est une grande boucle faite au bout du haut de l’étai, dans laquelle passe le même étai, après avoir fait le tour du mât. (Eillets de la tournevire, font des boucles qui font faites à chacun de ces bouts pour les joindre l’un à l’autre avec un quarantenier.
ŒiLLET, terme de Salines. Les œillets de falines font de petites foifes oti l’on fait le sel à la chaleur du soleil Dict. des Arts.
ŒILLETERIE. f f. Lieu plante de ditTérens œillets Ocellarium.
☞ ŒILLETON. f m. Rejeton d'œillet. Ocellifurculus Il se dit plus particulièrement des bourgeons, des re jettons qui pouHent tous les .ans au printemps au pic( des anciennes plantes, telles que les artichauts. C estpeu près ce qu’on appelle drageons dans les arbres. O détache les œilletons pour multiplier ces plantes ; ci ils font comme autant de petits œufs, qui renfermer une plante fcmblable à la mère d’où on les a tirés. O. ôte aussi les œilletons, parce qu’ils empêchent le œillets de bien croître, & les artichauts de bien pro duire leur fruit. Voilà de beaux œilletons Se bien eiira cinés. LiGER.
Les œilletons sont les nouvelles productions qi naissent aux pieds des artichauts. Liger.
ŒILLETONNER. v. a. Oter les œilletons des œillets des artichauts & des autres plantes. Il faut œilleton nier cezte plante. Surculos rejecare, avellere, refcin dere. Il est tems d'œilletonner ces artichauts. Voil des artichauts bons à œilletonner. Liger.
ŒILS. /^ojejÉcuBiERS.
ΠL A.
(ELAND. Nom d’une île de la mer Baltique. (Elandi, Elle n’est féparée de la côte de la Smalande, que p. le petit détroit de Calmar. Elle est une dépendance c l’Oftrogotie ; fa longueur est d’environ vingt-cin lieues, & fa largeur de fîx ; l’air y est bon, le te roir fertile, les côtes élevées & défendues par pli fieurs châteaux. Les petites villes de Borckolm (' d’Ooftenby, en font les lieux principaux. Maty. ^ Huet dit Œlaiide. f. f. & montre que ce mot formé c Oc, que les Danois dif ent pour Eulande, & de landt terre, lignifie terre de prairies ; parce que Oe, ou Eu font la même chose que Au, Ou & O, qui en Ti delquc l’ignïheprés , de l’Hébreu ins. Voyez Orig. t Caen, chap. 21.
OELSS. Voyez Olsse.
ΠN A.
ŒNANTAE, f. m. Plante qui pousse une tige à la hauteur
