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NOE

Chronique de Louis XI remarquées par André du Chesne, & par Pasquier, Rech. L. IV. c. 16.

Les Noëls de M. D. L. M. firent d’abord bien murmurer les dévots, & excitèrent une espèce d’orage contre l’Auteur. Ils ont tenu bon cependant, & se sont sauvés, tant parce qu’on pardonne beaucoup à la naïveté du patois, qu’à cause qu’ils ne sont guère entendus hors de la province pour laquelle ils ont été faits. Ils passent pour le plus spirituel ouvrage de M. D. L. M. Lettre mis. du 13 de Janv. 1729. Ces Noëls parurent en 1701. C’est le sieur Ressayre, Libraire & Imprimeur à Dijon, qui en a donné les deux premières éditions. Idem, aux mots Deparre & Meignarve.

On appelle communément buche de Noël, une grosse bûche qu’on met au feu la veille de Noël, afin qu’elle tienne le feu pendant toute la nuit. En quelques lieux on l’appelle le Treseau de Noël.

On dit proverbialement, on chante tant Noël, qu’il vient, pour dire, qu’une chose est arrivée après l’avoir bien attendue.On dit aussi, quand Noël, a son pignon, Pâques a son tison : pour dire, que l’hiver est reculé, & qu’on se chaussera à Pâques, si on le promène à Noël On dit encore dans le même sens : Quand on voit les moucherons à Noël, à Pâques on voit les glaçons.

Ce mot vient, selon Nicod, de Emmanuel, qui est en Hébreu Emmanuel, composé de Im — avec nu, nous & El, Dieu, nobiscum Deus, Dieu avec nous. C’est un des noms du fils de Dieu fait homme. Borel le dérive de nouel, par contraction de nouvel, signifiant nouveau. Ménage dit avec plus d’apparence, qu’il vient de natale, qui signifie natal. Et dans le Rituel Romain, ce mot s’est appliqué à plusieurs Fêtes. Ainsi on a dit natale calicis, en parlant du jour de la Cène : natale cathedra sancti Petri, pour la Fête de la Chaire S. Pierre. Natalis templi basilica, en parlant du jour anniversaire de sa dédicace. Voyez Natal.

Noel. f. m. Nom d homme. Natalis. C’est le nom du jour & de la Fête de la Nativité de N.S. Jésus-Christ, qu’on donne au baptême, & dont on fait ainsi un nom propre. On donne le nom de Noël, à un enfant qui vient au monde le jour de Noël.

NOËLA-TALI. Epine vinette des Indes, à feuilles d’oranger. C’est un arbre d’une grosseur moyenne, qui croît au Malabar. On fait de son écorce des cordes, comme nous en faisons avec le chanvre. Son fruit est délicieux & rafraîchissant, comme l’épine-vinette. Ray, Hist. Plant.

NOELLE, s. f. Nom propre de femme. Natalia. Sainte Natalie, ou plutôt sainte Noelle  ; car c’est ainsi que l’usage veut que l’on dise, est une sainte femme, qui fut martyrisée en Espagne avec d’autres, par les Sarrasins en 852. Voyez Baillet, au 27 de Juillet.

NOER, v. n. Vieux mot qui s’est dit pour nager. Nare, natare. On trouve aussi nouer.

NOËSEN, NŒSENSTADT, autrement Bistricz, s. m. Nom d’une ville de Turquie, en Europe, située dans la Transylvanie, sur la rivière de Bestricz, au nord de Clausembourg. Bistricis. On prend Noësen, pour l’ancienne Neutidava des Daces.

NOËTIEN, enne. s. m. & f. Nom de secte. Noëtianus. Les Noëtiens étoient les disciples de Noët, maître de Sabellius. Ils ne distinguoient point de personnes en Dieu, & sont proprement la source d’où sont sortis les Sabelliens. Ils furent ainsi appellés de Noët leur premier Auteur, né à Éphèse plus d’un siècle avant que S. Épiphane écrivit contre cette secte. Noëtiani. Il ne reconnoissoit qu’une seule personne en Dieu qui est le Père. C’est pourquoi il disoit, que c’étoit le Père qui avoit souffert. Erreur, dit S. Epiphane, dont on n’avoit point entendu parler auparavant. Il est néanmoins constant, qu’il y a eu dans l’Église d’autres Patripassiens avant lui. Ayant été repris par les Prêtres qui étoient ses Supérieurs, il leur fit cette réponse : Quel mal ai-je fait ? J’adore un seul Dieu, je ne reconnois que lui seul ; il est né, il a souffert, & il est mort. Voyez S. Épiphane, haer. 57.

NŒUD s. m. (le D ne se prononce point). Nodus.


C’est un enlacement fait de quelque chofe de pliant, comme fil, corde, &c. dont on p.ilfe les deux bouts l’un dans l’autre en les ferrant. Faire nu nœud, le défaire. Alexandre coupa le nœud gordien. Un nœud lim-ple, un nœud double. Un nœud de Tiiîerand. On appelle nœud coulant, celui qui fe lerre & fe delîèrre lansfe dénouer.

☞ Ce qui fervoit d’abord à la néceflité pour lier, joindre, attachet les chofes lnne avec l’autre, a iervi depuis de lîrnplc ornement, & Ton a donné le nom de nœud à de certaines chofes qui reprélentent les nœuds de rubans, & qui fervent d ornementaux mêmes endroits où Ton avoit accoutumé de mettre dès rubans. Ainli les femmes ont eu des nœuds de coîrrure : des nœuds de manches, des nœuds de diamans, &c. aux endroits où il ne falloit que de 1 impies agrafies. Les hommes ont eu des nœuds de chapeaux, des nœuds d epée, des nœuds d’épaule.

Nœud, en Jardinage & en Botanique. C’ell la partie de l’arbre par 011 il poulie les branches. Nodus > callus, callum. Le bois ell plus dur & plus ferré dans les nœuds que dans le tronc, & dans les branches, mais aulîi il cil plus lujct à s’éclater. On taille la vigne, les arbres nains, au premier & au fécond nœud du nouveau jet. On le dit aulli de certaines bollcs ou tumeurs, qui lonr des efpèccs de maladies qui viennent au bois rabougris, & qui s’appellent autrement loup-pcs. Les nœuds lont des derauts dans le bois d’allèm-olage, & ils font la beauté du bois de placage. Voye-^ Noueux, Branche.

Nœud se dit aulîi de cette liaifon, ou jointure qui fe voit au tuyau des blcs, aux cannes d’Inde, & aux plantes quicroillènt par l’entortillement de leurs feuilles. Genïculum, nodus, artïculus, il y a de certaines cannes, dont les plus belles lont celles qui font les plus pleines de nœuds : mais il y en a d’autres où Ton ne veut point de nœuds, & ce font celles qu’on appelle des cannes d’un jet. Les nœuds des plantes font faits pour horrifier Litige, & font comme des tamis qui hltrent, qui purifient & qui affinent le fuc qui s’cleve vers l’épi pour le nourrir.

Nœud, termes d’Anatomie, fe dit de Farticle, de la jointure des doigts de la main, & de cette partie du golier, ou de la gorge, qu’on nomme Larinx, nodus, juncluta, artïculus. ? JCF On dit familièrement d’un ris forcé, qu’il ne palîc pas le nœud de la gorge.

En termes de Chirurgie, on appelle nœud du Chirurgien, un nœud où l’on palle deux fois le fil par le même endroit.

☞ En Chirurgie, le terme de nœud ell encore fynony me de nodus, ( Jroye$ ce mot) & fe dit particulièrement des tumeurs gyplarles qui le forment aux jointures des vieux goutteux. Ces nœuds font formés, dit-on, d’une matière ép.iille, crue, vilqueule & indigellc, mêlée avec une humeur bihcufe, chaude & acre, dont la partie la plus grolfrère & la plus tci relire étant retenue dans ces parties, y forme par degrés des concrétions picr renies.

Nœud, le dit aulîi dans les animaux, des jointures de quelques-uns de leurs os, & particulièrement de la queue des chevaux, des chiens, des chats. Nodus, artïculus, commiffura. On a coutume de couper quelques nœuds de 11 queue des chats pour les faire profiter. Les nœuds des doigts, fe font leurs joinmres.

On appelle dans les verreries nœud, un gros bouton qui demeure au milieu de ce qu’on appelle plats de verre qui fe font en louftlant avec la verge de fer. Umbilïcus. On l’appelle aulli badine ou œil de beeuf.

On appelle en Sculpture, du bois, du marbre, plein de nœuds, quand il fe trouve des parties plus dures en un endroit qu’en un autre, comme il le trouve des nœuds dans le bois.

Nœud, en termes de Chaire, fe dit de certains morceaux de chair qui fe lèvent aux quatre fiancs du cerf. Car-nea projetlio in cervï lateribus, carnea projetlura. Cerf qui a de gros nœuds.

Nœud, se dit aussi chez les ouvriers en fer, ou en métal, des diverses divisions qui se font dans les charnières des compas, fiches, ou couplets des portes, ou fenê-