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MioïKA SiDONiA. Nom d’une petite ville, avec titre de Duché. Assisonia, AJîndum. Elle est dans l’Andalousie en Espagne, lui" une colline ^ à nent lieues de Ca-dix, vers le levant. Mat y.

■JiÉDiNA DE ToRRES. Nom d’un village avec un château &z ritte de Duché. Menna, ou AIcthimna Turrhtm. Il est dans rEftramadure, aux confins de l’Andilotisse. Maty.

^dÉDiMA Talnabi, ou Al-Nabi, c’est- à dire, la ville du Prophète. Metïna, Médina, ou Methymna Alnab’ui, anciennement Jatrcb, Jatrib, Jatrippa, Latrippa, ville de l’Arabie. Elle est située dans la Principauté de la Mecque, sur la rivière de Laakie, à dix lieues de la mer Rouge, & à quatre vingt de la Mecque.

MÉDINE. Ville de l’Arabie heureuse. Elle est ; à quatre journées de la Mecque. C’est dans la Mosquée que les Mahométans appellent Très-sainte, qu’est le tombeau de Mahomet. Cette Mosquée est soutenue par quatre cens colonnes chargées de plus de trois mille lampes d’argent. On y voit le cercueil de Mahomet, sous un dais de toile d’argent, en broderie d’or, que le Bâcha d’Egypte y envoie toutes les années, par l’ordre du Grand Seigneur. Comme il y a peine de mort contre les Chrétiens qui en approchent de quinze lieues, on n’a fu que par des Pèlerins Turcs qui se font £iit Chrétiens, que le cercueil est soutenu par des colonnes de marbre noir, très-déliées, & qu’il est environné d’une balustrade d’argent, chargée de quantité de lampes d’argent, dont la fumée rend le lieu sombre & obscur. Dict. di Peint. & d’Arck.

MEDIOCRE. adj. de tout genre. Mediocris, médius. Qui tient le milieu de deux extrémités, qui n’a ni excès, ni défaut, qui est entre le grand & le petit, entre le bon & le mauvais. Un homme tempérant se contente d’un médiocre repas. Cet homme est d’une taille médiocre. Il a fait une fortune médiocre. Son bien, son esprit, si beauté font médiocres. Cet ouvrage est AaÛyXz médiocre, c’tO à-dire, qu’il n’est ni bas ni relevé, ni bon ni mauvais. Les esprits médiocres font les moins timides, & veulent décider de tout. Bell. ]n esprit bas & médiocre, tait moins de fliutes, parce que ne s’élevant jamais il ne hasarde rien, & demeure toujours en fureté. Boil. Tous les vices médiocres sont presque approuvés. Nie. On a fait une vertu de la modération pour consoler les gens médiocres de leur peu de fortune & de leur peu de mérite. La Roch. Les gens d’un esprit médiocre font toujours contens d’eux-mêfnes, parce qu’ils n’ont pas l’idée au-dessus de leurs petits talens. Bell. Les esprits médiocres se laissènt ébranler par les plus légères raitons qr.i font impression sur eux. La Pl. I.es vers ne fijuffrent point de médiocre Auteur. Il n’est point de degré du médiocre au pire. BûIL.

Mediocribus esse Poëtis.

Non Di, non hommes, non concessere columns. HoRAT.

Lorsqu’on joint l’adverbe bien à médiocre, il signifie au-dessous de médiocre. C’est un esprit bien médiocre. Il a fait une fortune bien médiocre. Ac. Fr.

☞ Ce mot se preiîd aussi subst. Le grand art est de savoirinfpirer aux médiocres mêmes de l’ardeur pour le rrav.ail. Les ProfeUèurs ne doivent jamais perdre de vue les médiocres. S’il s’élève trop, les médiocres, les foibles au moins, courront risque de perdre leur tems. RoLLiN.

f3°On le dit aussi des choses. Vous ne trouverez dans tout cela que du médiocre. En fait. de vers, il ne faut |3oint de médiocre, on ne veut que du bon.

MEDIOCREMENT, adv..D’une manière médiocre. mediocriter. lied médiocrement gtai-etc., médiocrement dévot, médiocrement brave. On peut se consoler de tout quand on est médiocrement

☞ age, ou médioerement fou. Le Ch. de M, Les louanges ne couchent que médiocrement les personnes modestes. Bell. Il est diintile de ne sentir que médiocrement ce qu’eu a ardemment souhaité. M. Esp.

MECIOCRITÉ. f i. Qualité de ce qui est médiocre, qui tient un juste milieu, qui n’a ni excès, ni défaut. Mediocritas. La raison, la justice veulent qu’on garde une honnête médiocrité en toutes choses, entie la clémence & la sévérité. La médiocrité est insupportable en Poësie. La Br. Les personnes indolentes demeurent dans une médiocrité de vertu qui ne les élève à rien. M. &. Les femmes font incapables de se tenir dans une juste médiocrité. Bell. J’aime une heureuse médiocrité qui est au-dessus du mépris & au dessous de l’envie. S. Evr. Entre ignorant & savant, il y a une certaine médiocrité de suffisance qui tire un homme du rang des ignorans, & qui ne le met pas encore au rang des savans. Log. Les Romains étoient entêtés d’une médiocrité un peu sauvage, & que l’indigence rendoit nécessaire. S. Evr. O médiocrité !

Mère du bon esprit, compagne du repos. La Font. Lisez la belle O de d’Horace. Auream quisquis mediocritatem’diligit, &c.

MÉDIONNER. v. a. Terme d’Architecfure, qui, selon les Experts, signifie compenfer ; comme lorsque dans les toises de crépis & d’enduits, on compte trois, quatre ou cinq toises pour une, quand ce n’est qu’une réfection ou réparation d’un vieux mur.

MÉDIOXIME. Voyez Mitoyen. ’"

MEDIRE, v. Il. On conjugue, je médis, ons médise, & non pas vous m.édites. Vau. Réf. Mrs de l’Académie. âC ? Partout ailleurs, il se conjugue comme dire. Donner atteinte à la réputation de c]uelqu’un, fins nécessité, est découvrant par imprudence ou par malignité, une faute qu’il a commise, ou en faisant connoître les défauts qui étoient ignorés. Ainsi médire (se calomnier, font deux choses tout à fait différentes. Dctrahère, malè dicere, fama obtreclure. Médire de son prochain sans scrupule, se faire une occupation de médire de tout le monde. Les femmes aiment mieux qu’on médise un peu de leur vertu que de leur esprit & de leur beauté. Font. Puis que nous ne pouvons parvenir à la grandeur, vengeons-nous à en médire. Mont. Sans nous emporter à médire, nous nous relâchions à d’innocentes railleries. Il. S. DE M. On ne peut guère médire d’une femme, sans faire tort à ion mari. S. Evr.

C’est un méchant métier que celui de médire. Boil.

MÉDISANCE. s. f. Discours injurieux & contre l’honneur de quelqu’un, ☞ fatyrc lâchée contre quelqu’un, dans la vue de le décrier & de l’abaisser. Voyez MÉDIRE. La Bruyère dit que la médisance est une pente secrète de l’ame à penser mal de tous les hommes, laquelle se manifeste par les paroles. Maledicentia, detreclatio, obtreclatio, aliéna fam<i. On dit souvent une médisance pour dire un bon mot. F ; dre taire La médisance. Faire peidre le crédit à la médisance. La Pl. Personne n’est allez puissant, pour interdire la médisance à tous ses ennemis. S. Evr. La médisance défigure tout ; elle tient un redoutable tribunal toujours dressé pour juger les actions & les intentions mêmes qu’elle va présomptueusement fouiller dans les cœurs. Fl. Il faut méprisc< la médisance, & craindre seulement de la mériter. M., ScuD. La médisance vient de chagrin, & de cette lâche envie qui tend à abaisser son concurrent. S. Evr. La médisance convertit les vertus en vices. Bell. Si l’envie & la médisance apprennent à la renommée ce qui se passe entre deux personnes qui s’aiment, ce n’est jamais à leur avantage. Ch. de IL En ce siècle corrompu, la médisance n’épargne personne. Il. S, DE M. Les médisances soutiennent tout le commerce du monde. Boss.

I.IÉDISANT, ANTE. adj. & quelquefois subst. Celui