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Brucciano, en la province du Patrimoine, entre les petits lacs de Martignano, & de Straccia Capa, à cinq lieues de Rome, vers le couchant. MATY.

MARTIGNY, MARTINACH. Nom d’un bourg du pays de Valais, allié des Suisses. Martiniacum, Octodurum Veragrorum, ou Vallensium. Ce bourg est près du Rhône, fur la Dranse qui le divise en deux parties, jointes par un pont, & il est considérable par ses bonnes mines de fer. MATY. C’étoit autrefois une ville capitale du bas Valais. Valois, Not. Gall. p. 592 , 593.

MARTIGUES, ou MARTEGUES. Ville de France, fituée dans la Provence, entre la mer de Martigues, & la Méditerranée, à six lieues de Marseille, du côté du couchant. Martigium, Maritima Avaticorum, ou Avatika. Martigues a titre de Principauté. Elle consiste en trois grands bourgs, joints ensemble par deux ponts on les nomme Ferrières, l’île & Jonquières. Celui de l’île a été bâti des ruines de l’ancien bourg de S. Génis. Plusieurs Géographes prennent Martigues pour l’ancienne Maritima Colonia, que d’au- nes mettent à Marignane, village situé fut le bord oriental de la mer de Martigues. MATY. Valois , Not. Gal. p, 316. long. 23. d. 3’. lat. 43. d. 18’.

La mer de MARTIGUES, ou l’étang de Martigues ,ou de Berre. Martigium mare, Astromela, Mastromela. C’est un grand lac de la Provence. Il a environ dix-sept lieues de circuit, & il a communication avec la mer Méditerranée par un fossé de demi-lieue de long, assez large, & assez profond, pour recevoir les plus grandes barques. Il a sur ses bords les villes de Martigues, de Bierre & d’Istres, il abonde en bon poissn, & on fait quantité de sel fur ses bords. MATY.

MARTIGUOIS , ou MARTÉGUOIS , OISE. s. m. & f. Qui est de Martigues. Maritimus , Maritimensis. MONET.

MARTILLE. s. f. Drogue employée dans le Tarif de la Douane de Lyon, au nombre des Epiceries & Drogueries.

MARTIN, s. m. Nom d’un Saint, dont on célèbre la fête, avec grande réjouillance, le onzième Novembre. Martinus. Saint Martin, Evêqne de Tours , étoit de Pannonie. Il fut vingt-six ans, quatre mois, sept jours dans l’Episcopat, & mourut en 400 ou 402. Sulpice Sévère écrivit sa vie. Grégoire de Tours en a aussi beaucoup parlé. S. Martin étoit autrefois en si grande vénération en France, qu’on portoit à la guerre le casque dont il se servoit quand il étoit dans les armées. On y portoit aussi la chappe de ce Saint. La Saint Martin est la fête de ce Saint. Sa mort étoit autrefois une époque célèbre. Il y avoit autrefois un Carême de S.Martin, qui duroit depuis la S.Martin jusqu’à Noël. Voyez ADVENT.

Ce nom entre dans ces phrases proverbiales. Faire la S. Martin, c’est faire bonne chère ce jour-là. Boire le vin de la Saint Martin. Il y a plusieurs ânes à la Foire qui s’appellent Martin, se dit quand on fait quelques équivoques de personnes, sous ombre qu’elles portent un même nom. Martin l’âne. On ne dit guère Martin, qu’il n’y ait de l’âne. On dit aussi, pour un point Martin perdit son âne; pour dire, il a perdu la partie faute d’un point. Cardin rapporte l’origine de ce proverbe, & dit qu’un nommé Martin étoit Abbé d’une Abbaye appelée Asello, qui avoit fait écrire sur le portail de sa maison.

Porta patens esto, nulli claudaris honesto.

Mais l’ouvrier, par mégarde ou par ignorance, avoit mis le point après le mot nulli ; ce qui donnoit au vers un sens tout contraire. Le Pape passant par-là fut indigné de cette incivilité, & le priva de son Abbaye. Le successeur fit réformer cette mauvaise ponctuation du vers, auquel on ajouta le suivant.

Pro solo puncto caruit Martinus asello.

Mais à cause que le mot Italien asello, signifîe en François âne, on a ainsi tourné le proverbe : Pour un point Martin perdit son âne ; au lieu de dire, fon Abbaye. On dit aussi Martin bée, des moutons qui bêlent. On dit aussi Martin bâton, pour dire, un bâton à battre les ânes. On dit aussi simplement Martin, pour signifier la même chose. Martin fit alors son office. LA FONT. On appelle aussi le diable, l’Estasier de Saint Martin, parce qu’on le peint à la suite de ce Saint.

Mais gare dans cette conduite
Que l’Estasier de S. Martin,
De tout temps cauteleux & fin,
Quelquefois ne marche à la suite.

P. DU CERCEAU.

On a appelé l’ivresse, le mal Saint Martin, à cause qu’autrefois on tenoit des Foires pour la vente du vin vers la Saint Martin, où l’on buvoit beaucoup ; ce qui a donné lieu à demander le vin de la S. Martin.

S. MARTIN D’EPERNAY. C’est le nom d’une Abbaye fondée à Epernay en Champagne, au commencement du XII e siècle, par les Comtes de Champagne. Elle fut desservie par des Chanoines séculiers jusqu’en 1148, qu’on y en mit de Réguliers. Ces Chanoines portoient une robe blanche à l’antique, & par-dessus une espèce de petit rocher, que quelques-uns, selon le P. du Moulinet, appellent Sarrocium , ou Scorlicium. Ils s’unirent le siècle passé à la Réforme de Sainte Geneviève. P. Hélyot, T.II.c.6 :.

Cap MARTIN, Martinum caput, anciennement Ferraria ,Decinium , Artemisium promontorium. C’est un cap du Royaume de Valence , en Espagne. Il est près de la ville de Dénia, & il sépare le golfe de Valence de celui d’Alicante. Ce cap avance trois pointes dans la mer, dont celle du milieu porte le nom particulier de Punta de l’Emperador. MATY.

SAINT-MARTIN, Île. C’est une des Antilles de Barlovcnto. Insula S. Martini. Elle est au levant de S. Juan de Porto-Rico. Son circuit est de vingt cinq lieues, & elle appartient aux François depuis l’an 1645. MATY.

SAINT-MARTIN, Île. C’est une des îles Sorlingues, qui dépendent de l’Angleterre, & sont situées entre la manche de Bretagne, & celle de S. Georges. Insula. S. Martini. MATY.

SAINT-MARTIN DE RÉ. Nom propre d’une Forteresse de France. Arx S. Martini. Elle est dans l’île de Ré, à trois lieues de la Rochelle, vers le couchant. MATY.

SAINT-MARTIN DE RÉ, Île, Voyez RÉ.

SAN-MARTIN. La Siéra de SAN-MARTIN, Montes S. Martini. Montagne de l’Audience du Mexique, en Amérique. Elles sont dans la province de Guaxaca, vers le Tabusco, s’étendant du nord au sud, depuis le golfe du Mexique, jusqu’à la province de Chiapa. Baudrand les met au rang des Volcans, c’est-à-dire, des montagnes qui vomissent des flammes.

MARTIN-SEC, ou MARTIN-SEC DE CHAMPAGNE. Nom d’une espèce de poire. Le mérite du Martin sec , qu’on appelle quelquefois Martin-sec de Champagne pour le distinguer d’un autre qu’on appelle Martin-sec de Bourgogne, consiste non pas en ce qu’il est de la grosseur & de la figure du Rousselet; en sorte qu’en bien des endroits, on l’appelle Rousselet d’hiver, quoique cependant il y ait une autre poire qui n’a que ce nom-là. Le mérite de ce Martin sec ne consiste pas non plus en ce que la couleur plaît extrêmement aux yeux ; mais il consiste particulièrement en ce qu’il a une chair cassante & assez fine, en ce qu’il est bon à manger crud, & admirable quand il est cuit, principalement en compote : enfin en ce qu’il rapporte beaucoup, fait un beau buisson, prend facilement toute autre figure, & vient bien en toutes sortes de fonds.

PAVIE DE S. MARTIN, Voyez Pavie. MARTIN SIRE. s. m. Espèce de poire qu’on nomme autrement Rouville. Voyez ce mot. MARTINE, s. f. Nom de femme. Martina. Sainte