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LIX — LIO
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LIX.

LIXE. Voyez Larache.

LIXIVIATION. s. f. Terme de Chimie. L’action de tirer des sels par la lessive. Lixiviatio. Les filtres de lixiviations ayant retenu un peu plus ou moins de lessive, feront trouver une petite différence dans les sels fixes. Hombert, Ac. des Sc. 1699. Mém. p. 71. Le sel fixe se sépare de la terre par la lixiviation. Id. p. 115.

LIXIVIEL, ELLE. adj. Terme de Chimie, qui se dit des sels qui se tirent par la lessive, par la lotion, c’est-à-dire, par le lavage des cendres à l’eau chaude, ou à l’eau froide, suivant les cas. Lixiviosus, a, um. Les sels alcalis lixiviels, bien loin de refroidir l’eau dans laquelle on les mêle, ils l’échauffent plus ou moins, selon qu’ils ont été bien calcinés. Geoffroy, Acad. des Sc. 1700. Mém. p. 112. Les sels lixiviels purement alcalis, & bien calcinés, comme le sel de tartre, échauffent la liqueur bien loin de la refroidir. Id. p. 114.

LIXIVIEUX, EUSE. adj. m. & f. Terme de Chimie, le même que lixiviel qui est seul en usage aujourd’hui, qui se dit des sels qui se tirent par la lessive, par lavure. Lixiviosus. Les sels lixivieux sont les sels fixes des plantes, &c. On les tire par la calcination des plantes, ou en réduisant les plantes en cendres, & en faisant ensuite une lessive de ces cendres avec de l’eau, d’où vient le nom qu’on leur a donné. Boile dit que la marque qui fait distinguer les sels lixivieux de ceux qui sont urineux, est que les sels lixivieux changent la dissolution du sublimé dans de l’eau commune, en couleur jaune. Voyez ses Expériences sur les couleurs.

LIZ.

LIZ. s. m. Terme usité parmi les Paysans & ceux qui prennent des pluviers, pour signifier une Lizière de terre fendue comme une gouttière de maison, dans laquelle se cache le filet qui doit couvrir la forme, & qui borne la même forme d’un côté, ce qui lui donne, comme il paroit, ce nom de liz, ou lizière de la forme.

LIZAINE. Nom d’une petite rivière de Normandie, en France. Lirizinus. La Lizaine passe à Penéti, entre Honfleur & Pont-au-de-mer, & se jette ensuite dans la Seine. Valois, Not. Gall. p. 482.

LIZARDES. s. f. pl. Toiles qui se fabriquent au Caire.

LIZER, ou ÉLIZER une pièce de drap. C’est la tirer par les lizières sur sa largeur, afin de la bien étendre, pour en ôter les ribaudures & anguilles, c’est-à-dire, les espèces de faux plis ou bourlets qui s’y sont formés en la faisant fouler.

LIZIER. Voyez Licar.

LLA.

LLAMA. s. m. Mouillez les deux ll. Nom d’un animal du Pérou. Ce sont de petits chameaux que les Indiens du Pérou appellent Llamas, ceux du Chili Chillchueque, & les Espagnols Carneros de la tierra. Moutons du Pays. Camelus Peruvianus. Ils ont la tête petite à proportion du corps, semblable en quelque chose à celle du cheval & du mouton ; la lèvre supérieure comme celle du lièvre, est fendue au milieu, par là ils crachent à dix pas loin contre ceux qui les inquiétent ; & si ce crachat tombe sur le visage, il y fait une tache roussâtre, où se forme souvent une gale. Ils ont le cou long, courbé en bas, comme les chameaux, à la naissance du corps, & leur ressembleroient assez bien à cet égard, s’ils avoient une bosse sur le dos. Leur hauteur est d’environ 4 à 5 pieds & demi. Fresier, p. 137 & 138. Ils ne portent ordinairement que cent livres pésant ; marchant la tête levée, avec une espèce de gravité. La nuit il est impossible de les faire marcher avec leur charge ; ils se couchent jusqu’à ce qu’on les débarrasse du fardeau, pour aller chercher à paître. Leur nourriture ordinaire est une herbe qui ressemble assez au petit jonc, excepté qu’elle est un peu plus mince, & qu’elle a une pointe piquante au bout. On l’appelle Ycho. Ils mangent peu, & on ne leur donne jamais à boire ; de sorte que cet animal est de peu d’entretien. Quoiqu’il ait le pied fendu comme les moutons, on s’en sert néanmoins dans les minières, pour porter le minerai au moulin : dès qu’ils ont leur charge, ils vont sans guide au lieu où l’on a accoutumé de les décharger. Au dessus du pied ils ont un éperon, qui leur rend le pied sûr dans les rochers, parce qu’ils s’en servent pour s’accrocher. Leur laine rend une odeur forte, & même désagréable ; elle est longue, blanche, grise & rousse par taches, & assez belle, quoique beaucoup inférieure à celle des Vigognes.

LLANES. Petite ville ou bourg d’Espagne. Lanæ. Ce lieu est dans l’Austrie de Santillana, à cinq lieues de S. Vincent, du côté du couchant, & à deux de la mer de Biscaye.

LLAOIN. Nom d’une montagne du Chili, où l’on trouve beaucoup d’or, & où le minerai est rendre & presque friable, & l’or y est en poudre si fine, qu’on n’y en voit à l’œil aucune marque. Frézier, p. 104.

☞ LLANTU. s. m. Nom que les Péruviens donnoient à une petite bandelette de la largeur d’un doigt, attachée des deux côtés sur les tempes par un ruban rouge, qui servoit de diadème aux Incas du Pérou.

LLI.

LLIRIAS. Voyez Lirias.

LLIVIA. Voyez Livia.

LLO.

LLOBRÉGAT. Voyez Lobrégat.


LLORA. Voyez Lora.

Les Espagnols mouillent la première syllabe de ces mots ; mais nous ne le faisons point : ainsi il est mieux de les écrire par une l seule.

LO.

LO. s. m. Les Chinois nomment ainsi une sorte de gaze qui se fabrique à Canton.

Lo. s. m. Nom d’homme. Lauto, Laudus, Launus. Le nom de Saint Lo est fameux dans l’Église de France, quoiqu’il ait manqué d’Historien. Baillet, au 21e. jour de Septembre. Saint Lo fut élevé au Siége Épiscopal de Coutances, en Basse-Normandie, après la mort de Possesseur qui avoit succédé à Léontien, & fut sacré vers l’an 528, ou 529. Saint Lo assista au IIe Concile d’Orléans en 533. & au IIIe. & Ve. en 538. & 549. & envoya Senbillon, Prêtre de son Église, au IVe. tenu en 541. La mort de Saint Lo arriva entre 563 & 568. mais on ne sait pas précisément en quel temps.

Chanoines de Saint Lo. Le Prieuré des Chanoines Réguliers de Saint Lo de Rouen avoit été bâti par Saint Melon, Archevêque de cette ville. On l’appeloit d’abord l’Église de la Trinité ; mais pendant les ravages des Normands, le corps de Saint Lo ayant été apporté à Rouen, & déposé dans cette Église, elle prit le nom de ce Saint, qu’elle a gardé depuis. Rollon, Duc des Normands, s’étant fait Chrétien, accorda cette Église à l’Évêque de Coutances & à ses Chanoines, pour y faire le service divin, jusqu’à ce qu’ils fussent rétablis dans leur propre ville. Quatre Évêques de Coutances y ont tenu leur Siége pendant 120 ans. En 1144. Algare, Évêque de Coutances, y mit des Chanoines Réguliers, & en 1639. ils furent réunis à la Congrégation de France. P. Hélyot, T. II. c. 60.

Saint Lo. Nom d’une petite ville de Normandie,