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examine si c’est une espèce différente de Gladiateurs, ou si c’est une faute, pour Eirédaire. •.. On appeloit Fifcanx ou Cefanens, Fifcalcs, Caliz-, riani yCcay. qui étoient a l’Empereur, & parce qu’ils croient plus adroits & plus robustcs que les autres, on les dcmandûit (ouvait, &s on leur donna pour cela le nom de PosluUddi. Juste-Liple, Satur. L. II. c. 16.

Les autres espèces, dont nous parlerons en leur lieu, font les Héplomaques, les Méridiens, les Mirmitions, les Ordinaires, les Provocateurs, les Rétiaires, les Rudiaires, les l’ecw^orej, ouSécuteurs, les Spedtateius & les Thraces. Voyez tous ces noms cha-, cun en leur place.

Quelques Auteurs, comme Vigénère, sur Tite-Live, T. 1} p. 1 4, : :, mènent cs Oèlèquerues, dont parle Spartien, dans Marc-Auréle, au nombre des gladiateurs. Lipfe s’en moque, Saturn. I. Il, c. 1 6, & il a raison. Ce nom fut donné à des troupes que cet Empereur prit parmi les gladiaceurs, que de. gladiateurs fit soldats. Hostman, ou les Continuateurs eussent dû profiter de la remarque de Lipfe.

Le Gladiateur expirant est une des plus excellentes pièces de l’antique. Il étoit autrefois dans la vigne Lu devise, & on l’a vu depuis au Palais Chigi. C’est un homme qui vient de recevoir le coup mortel, mais qui a l’attention, à la contenance, Ne non procumhat honejVe. Il est assis à terre, & il a encore la force de se soutenir sur le bras droit. Dicî. de Peint. &d’Jrch.

La guerre des s^ladiateurs. Bellum glddiatorium ou Spartacium. Guerre que les Romains eurent à soutenir vers l’an 68o de Rome.Spartacus, Crious&Œnomays s’étant fauves avec trente autres gladiateurs de l’ene^soit, ou ils étoient enfermés à Capoue, amassèrent des esclaves, le mirent à leur tête, le rendirent maîtres de la Campanie, remportèrent plusieurs avantages sur les Préteurs Romains ; mais enfin ils furent défaits l’an 68 z à l’extrémité de l’Italie, ayant en vain tenté de passer.eù Sicile. Voyez Florus, L. III, c. 20. La guerre des gladiateurs devint redoutable à la puissance Romaine : Crallus avoir peine à la finir, & il fallut envoyer contre eux le Grand Pompée. Bossuet.

L’Ordre des Gladiateurs, ou Porte-épées. Ordre Religieux supposé par Schoonebeck, & quelques autres Auteurs qu’il ; suivis. P. Heliot, Bifi. des Ordr. R elig. T. I, Préf. p. X.

On appelle en France Gladiateurs, ceux qui font prompts à tirer l’épée en toutes sortes de querelles & d’occasions, & qui provoquent de gaieté de cœur les autres au combat. C’est un gladiateur, qui peut vous battre comme tous les Diables. Scar.

Gladiateur, s’emploie aussi dans le style plaisant, &, en parlant de ceux qui combattent de la plume. Voilà, une belle matière qui le présente aux gladiateurs de plume. Mauc. Mauvais style.

GLADIATOIRE. s. f. Meurtrière, ou qui tient une épée. Gloss. sur Marot. Ce mot n’est plus usité.

GLADIATRICE. Femme de Gladiateur. C’est un mot que M. Prévost, p. 289 du T. I de son Pour & Contre, a été obligé de faire à l’occasion de deux femmes Angloises, qui ont arraché le sabre des mains de leurs maris, & qui s’en servent l’une contre l’autre avec autant d’adresse que d’intrépidité. Les jours qu’elles doivent en venir aux mains, sont annoncés dans les Gazettes, & un spectacle si rare ne manque point de leur attirer une assemblée nombreuse. L’une prend le titre de Championne invincible. L’autre le contente modestement de porter le nom de son mari. Soit excès d’adresse à parer les coups ; soit qu’elles s’épargnent de concert & qu’elles imposent au Public, elles se sont séparées jusqu’aujourd’hui sans blessures. Cependant si elles veulent plaire long-temps, il faut qu’elles éprouvent le tranchant du sabre. Les Spectateurs ne s’en retournent point satisfaits lorsqu’ils n’ont pas vu couler du sang.

☞ GLAÏEUL. Voyez Glayeul.

GLAIRE. s. f. Humeur gluante & visqueuse qui ne se détache qu’avec peine. Lentus humor, lentor. Cette médecine lui a fait rendre des glaires teintes de sang.

☞ Avoir des glaires dans l’estomac. Ce terme vulgaire signifie la même chose que flegme. Voyez ce mot.

☞ On appelle aussi glaire le blanc d’œuf qui n’est pas cuit. Albumen, album ovi.

Quelques-uns dérivent ce mot de clarl^w ovi. Ménage. D’autres le tirent de clarca, dont les Médecins le fervent en la même signification.

Glaire, se dit aussi des chairs & des fruits qui n’ont pas une consistance ferme. Les amandes vertes n’ont au-dedans que de la glaire. Laciens, laclescens. On appelle aussi glaire, une eau qui se trouve dans les diamans imparfaits, & qui ne commencent qu’à se former. ’

GLAIRER. v. a. Terme de Relieur C’est frotter la couverture d’iln livre avec une éponge pleine de glaire, §îr c’est-à-dire, de blancs d’œufs. On glaire à plusieurs reprises pour éclaircir & donner du lustre. Al ; bumine illinere.

GLAIRES de Coquillages. Il y a des poissons à coqrrille qui font des glaires baveuses, ainsi que les autres poissons. De ces glaires fécondées par l’humeur prolifique que le mâle y répand, & échauffées par l’ardeur du soleil, il ensort des œufs qui éclosent dans la luise.

GLAIREUX, EUSE. adj. Qui est plein de glaire. Des matières glaireuses. Les fibres du sang dont la liqueur rouge a été détrempée par l’eau, forment des pelotons glaireux en manière de tourbillons. DioNis. Une terre glaireuse. P. Le Comte, ea parlant du fond de la mer à la hauteur de la côte de la Pêcherie. Peut-être a-t-il voulu d’ive glaifeux.

GLAIS. Voyez Glas.

GLAIS. Voyez Glayeul. C’est la même çhose.

☞ GLAISE. s. f. On appelle ainsi une espèce de terre grasse & tenace, laquelle étant pétrie, sert à faire de la poterie. Voyez Argille & Terre. On la nomme autrement terre à Potier. On dit aussi terre glaise. Alors’c’est une espèce d’adjectif.

☞ Cette terre est difficile à labourer. Elle peut servir à rendre les fables fertiles. Voyez- Glaiseux. On s’en sert aussi pour faire des batardeaux, des bassins de fontaine, des clVaulFées d’étang, parce que l’eau ne peut palier à travers quand elle est bien foulée.

Pasquier, Rech. L. FUI, c. 2, croit que ce mot glaise, ou comme il dit glafe, pourroit venir de oalba ; qui en ancien Celtique signifioit un’homme gras, dit Suétone en parlant de l’Empereur Galba. Galba venoit de l’Hébreu 3^,- ; 5 cheleb, qu-i veut dire graisse.

GLAISER. v. a. Enduire ou couvrir de glaise. Faire un corroi de glaise bien pétrie, & battue avec un pilon. Argillâ induere. Le fond de la fosse d’un privé doit être plaisé de six pouces d’épaisseur avec un bon corroi, & pavé à chaux & ciment,

☞ FGlaiser, se dit aussi des terres. C’est engraisser des terres maigres, séches & sablonneuses avec de la glaise : pratique usitée en Angleterre.

GLAISE, ÉE. part. Il a les significations de son verbe. On le dit des citernes, des batardeaux, des résérvoirs, des privés, &c.

GLAISEUX, EUSE. adj. Les tenes glaifeuses sont peu, propres à la végétation. fiCF Ces terres compadies » rénaces, ne font point pénétrées par l’eau. Elle est donc obligée de séjourner ; & par-là les semences doivent se noyer ou se pourrir. De plus la liaison trop étroite des parties des terres glaifeuses, nuit aux plantes & empêche les racines de s’étendre. Cn remédie à ces inconvéniens par des labours réitérés qui divisent ces parties & les rendent pénétrables aux eaux : on y mêle de la marne, de la craie, des fables, &c. ’Voyez Terre en Agriculture & Jardinage.

GLAIVE. s. m. Vieux mot, qui signifioit autrefois l’on-