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fabuleux 3 au-t, ? six.o’t • & cela comprend tout le tems qui s’est écoulé depuis le déluge, jusqu’à la première Olympiade ; c’est-à-due, 1 jjz ans, selon le P. Petau. Cette époque de la ruine de Troye, arrivée environ l’an 508 après la sortie de l’Egypte, & 1164 ans après le déluge, est considérable, tant à cause de l’importance d’un (1 grand événement, célébré par les deux plus grands Poètes de la Grèce & de l’Italie, qu’à cause qu’on peut rapporter à cette date ce qu’il y a de plus remarquable dans les tems appelés fahuisux, ou héroïques ; fabuleux :, à cause des fables dont les histoires de ces tems sont enveloppées ; héroïques, à cause de ceux qu’ ? les Poètes ont appelé les enfans des Dieux, & les héros. Leur vie n’est pas éloignée de cette prise. Bossuet.

Fabuleux, est aussi quelquefois un subst. m. Nous outrons le fabuleux par un assemblage confus de Dieux, de Bergers > de Héros, d’Enchanteurs, de furies, de Démons. S. Evr.

FABULIN, ou FABULINUS. s. m. Terme de Mythologie. Nom d’un Dieu qui étoit honoré chez les Romains ; Dieu de la parole. Fabulinus. Varron dit qu’on faisoit des sacrifices à Fabulin quand les enfans avoient commencé à parler. C’croit un des Dieux qui présidoient à l’éducation des enfans. Celui-ci leur aidoit à parler & à apprendre à parler. Ainsi, lorsqu’un enfant commençoit à bégayer quelques mots, on faisoit des sacrifices au Dieu Fabulin. Nonnius Marcellus, C. XII, n. j6. d’après Caton & Varron, L. il, Lil. Gyral. Hist. Deorum, Sytu. ly F- 47-

Ce mot vient de fabule ^ dérivé de fari, parler, causer.

FABULISER. V. a. Ajouter des traits fabuleux à une histoire, à un récit. Dans le sixième siècle on s’étoit contenté d’orner & de fabuitfer 4uelques faits véritables, & d’augmenter le nombre des miracles. Dans le septième on supposa des légendes entièrement fausses Observ. sur les Eer. mod.

On disoit autrefois fabloyer, discourir, comme on le voit dans Nicot.

Ce mot étoit aussi substantif, & signifioit discours qui tient de la fable. On disoit zViSijablïauy Se jabliaux au pluriel. Les Troubadours, qui croient les anciens Poistes Provençaux, excclloient dans ce genre. Sup. au Glojf. du Rom. de la FoJ’e.

FABULISTE. s. m. Auteur qui écrit des fables, en prenant ce nom dans le sens d’Apologue ;

☞ c’est- à dire, pour des narrations fabuleuses, accompagnées d’une moralité qui (est de fondement à la fiction, Fabularum Ser’sabor. Le devoir d’un Fabulfle est d’instruire en amusant. La Fontaine étoit né avec ce génie qui fait l’excellent ^abulifle. Aristote n’admet dans la fable que des animaux ; il en exclut les hommes & les plantes. Cette règle est moins de nécessité que de bienséance ; puisque, ni Etope, ni Phèdre, ni aucun des FabuUfles ne l’a gardée : tout au contraire de la Moralité, dont aucun ne se dispense. La Font.

F A C.

FAÇADE. s. f. Là partie extérieure d’un grand bâtiment ; & particulièrement le côté par où l’on entre. Frons, fades &dificïu Lz façade du devant du Louvre est un des plus beaux morceaux d’Architecture qui soit dans le monde. On l’appelle quelquefois ordonnance, composidon, ou colonnaison, columnarum ferles 3 lorsqu’elle est ornée de colonnes. f]3’Le mot d’ordonnance paroît convenir plus particulièrement pour exprimer la relation que l’Architesse a observée entre la distribution des dedans & celle des dehors, & de ces deux parties avec la solidité : & la colonnaison fait bien partie de a. façade d’un bâtiment qui est orné de colonnes, mais elle n’est pas proprement façade.

Il y a des façades simples ; c’est à-dire, avec peu de moulures, ou d’ornemens : & des façades riches, qui font enrichies de bas reliefs, de trophées, &c.

Il y a des bâtimens qui ont des façades k yoniquesi les Latins les appellent prolTj/oj.-’il y en a qui n’en ont point, inamis en Latin. Il y en a qui ont des façades à colonnes devant & derrière, ou de différens côtés, amphiprostylos. Voyez Vitrure, l. ^, ch. I, Passadio, l. 4, ch, j, &c. Façade^, est ce qu’on nomme aussi fronrispice, du Latin fronnfpicium. iyzt Mais le mol fronrispice paroît affecté aux édi, fices publics, aux Eglises", & aux Palais magnifiques". Ce mot vient de l’lt : ihcnfacciara, qui signifie la même chose ; & ce mot Italien est formé dt faciès ^ face ;

☞ F parce que h façade est à un éditice, ce que la face est au corps humain.

FACALHAD. Montagne & cap de l’Arabie heureuse. Fachalhadum promomorium ^ anciennement Siagros cxtrema. Le Cap de Facalhad est sur la côte méridionale de l’Arabie heureuse, dans la contrée de l’Iemen, à l’embouchure du Prim, du côté du midi, entre le Cap Fartach & celui de Dos puntos, ou des deux pointes. Il est formé par la montagne Facalhady ou Sachalad, nommée par les Anciens Prionotus, Maty.

FACATA. Ville & port de mer du Japon, capitale du Royaume de Chicugen, dans l’Isle de Ximo, sur la mer de Corée.

FACE. s. f. Superficie, la première chose que les corps présentent à nos yeux. Faciès, superficies, species. La face du monde, de la terre, des eaux.

☞ Dans ce lens on zppcWc face en Géométrie un des plans qui composent la surface d’un Polyhèdre. Un dé a Çw faces. Toutes les faces d’un Cube font des carrés, La face sur laquelle le corps est appuyé, s’appelle base.

Face, se dit aussi du devant d’un bâtiment. Se relativement à ce qui lui est opposé. La face de ce Palais est fort magnifique. Ce Château a en face une belle avenue ; c’est à-dire, vis-à-’is. On dit aussilace, d’une partie considérable d’un bâtiment qui est en vue. En termes d’Architecture, il se dit encore d’un membre plat qui a beaucoup de largeur & peu de laissie. Harris.

☞ Telles font les bandes d’une architrave.

Face, signifie aussi le visage, comme étant la seule partie du corps de l’homme qui paroît découverte à nos yeux. Faciès, vultus. Aux autres animaux on dit bec y ou museau, ou hure. On l’appelle imaoe de l’ame, à cause que c’est le siège des principaux organes des sens. Car la fierté paroît aux sourcils, la pudeur aux joues, la majesté au front, &c. Elle fait juger du sexe, de l’âge, de la beauté, du tempérament, de salanté, ou de la maladie. Les Médecins la divisent en deux parties. Ils appellent la supérieure, e front. Ils comprennent dans la partie inférieure les yeux, le nez, les oreilles, les lèvres, la bouche & le menton. Lzface commence à la pointe des cheveux du front, & finit à l’extrémité du ^nenton. La. face se divise en trois parties égales : la première comprend le front ; la seconde, le nez ; & la troisième, la bouche & le menton. Le mot de fus dans la signifioation de visage a un peu vieilli. On ne s’en sert guère que dans des vers sérieux, & lorsqu’on parle d’un visage majestueux. On dit ; face toute défigurée : voir Dieu face k face ; mais il semble que ce n’est qu’en ces phrases consacrées. Malherbe l’a employé dans le sens figuré : La face déferre des champs. Vaug. Corn. On s’en servoit autrefois dans les discours ordanaires ; mais cela n’est plus d’usage. On dit, résister, soutenir en face, regarder en face ; mais toujours sans la particule la. Hors ces phrases, on ne s’en sert guère qu’en raillant, & en parlant d’un visage gros & large : cet homme a une face refplenditFante. C’est en raillant, & dans le style comique & bouffon, que Molière fait dire dans l’Amphytrion :

Il nous feroTt beau vois attache’s face à face A pousser de beaux femimens.

On ne peut s’en servir que dans le fédeux, en