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EDO — EDU

en général, les ennemis de Dieu, les persécuteurs du peuple de Dieu. Les Des Marets citent sur cette signification Is. XXXIV. 5. (ajoutez & 6.) LXIII. 1 Joël l. 29). Les Rabbins appellent aussi les Chrétiens Edom : c’est peut-être en ce sens, & comme leurs ennemis. Ce sens n’a lieu que dans l’Ecriture.

Edom, en cinquième lieu, est une ville de la Tribu de Ruben, sur le bord du Jourdain ; il en est parlé, Josué III. 16. où la Vuigate la nomme Adom, au lieu d’Edom. C’est proche de cette ville que les eaux du Jourdain s’arrêtèrent & s’accumulèrent comme une montagne, pour laisser le passage libre aux Israëlites dans la terre promise.

EDOMITE. s. m. & f. Iduméen, habitant d’Edom, descendant d’Edom. Idumæus. Quelques Auteurs se servent quelquefois de ce mot, mais Iduméen est plus ordinaire. Les Arabes appellent aussi Edomioun & Edomiin, les Edomites, ou Iduméens qui sont de la postérité d’Esaü. Ils leur donnent aussi le titre de Banou, ou Bani al Astar, les enfans du Blond, ou du Rousseau, à cause qu’Edom en Hébreu a cette signification. D’Herbelot. Ils appliquent aussi ce nom aux Chrétiens Grecs & Romains, à l’exemple des Juifs, qui leur ont persuadé que ces peuples descendoient d’Esaü, pour faire tomber, par une insigne imposture, les malédictions que les Prophètes ont données aux Iduméens sur les Chrétiens, & même sur la personne adorable de Jesus-Christ. Id. Voyez encore le même Auteur au mot Ais, & au mot Asfar.

EDON. Nom d’une montagne que Servius met dans la Thrace, ou du moins qui était dans la Macédoine, vers les confins de la Thrace. Edon. Pline, L IV. C. II. & Virgile Enéide, L. XII. v. 365. l’appellent Edonus. Les Ménades, ou Prêtresses de Bacchus, célébroient les mystères de ce Dieu sur cette montagne, où elles couroient toutes échevelées, & en furieuses : c’est de-là qu’elles ont été nommées Edonides. Voyez Servius sur l’endroit de Virgile que nous avons cité, & Barthuis sur la Thébaïde de Stace, L. V, v. 5.

EDONIDE. s f. Ménade, Prêtresse de Bacchus, ainsi nommée du mont Edon. Edonis. Voyez Edon.

EDOUARD. s. m. Nom propre d’homme. Eduardus. Prononcez Edouar. Ce nom est commun en Angleterre. Il y a eu en Angleterre deux Saints Rois qui ont porté le nom d’Edouard. Saint Edouard le Martyr, fils du Roi Ethelrede ; & Saint Edouard le Confesseur, neveu du premier, qui mourut en 1066, après 23 ans & demi de règne. Edouard II, Roi d’Angleterre, fut gendre de Philippe-le-Bel, Roi de France, ayant épousé Isabelle de France, fille de ce Prince. Edouard III, Roi d’Angleterre, institua en 1344, l’Ordre de la Jarretière en l’honneur de la Comtesse de Salisberi, & il ordonna qu’on célébreroit tous les ans la fête de cet Ordre, le jour de S. Georges. Voyezl’Abbé de Choisi, Hist. de Philippe de Valois, Liv. 2. ch. 8. Il y a six Edouards, Rois d’Angleterre, depuis la conquête, & trois avant Guillaume le Conquérant.

Skinner dit que le nom d’Edouard est composé, & formé de deux mots de la langue Anglo-Saxone, Ead, felicitas, bonheur, félicité ; & Ward, custos, gardien : dépositaire du bonheur, ou défenseur du bonheur.

EDR.

EDRAI, ou EDREI. Nom de lieu dans l’Ecriture. Edraï. Ce fut d’abord une ville des Amorrhéens d’au-delà du Jourdain, capitale du Royaume d’Og, & la résidence du Roi. Voyez Nombr. XXI. 33. Deut. I, 4. III 1. Après la défaite de ce Roi, & la conquête de son pays, elle fut donnée à la moitié de la Tribu de Manassé, qui s’établit à l’orient du Jourdain, Jos. XII. 4. XIII. 12. 31. S. Jérôme assure qu’elle subsistoit encore de son temps ; qu’elle se nommoit Adar ou Adara, qu’elle étoit à 6 milles d’Astaroph, & à 24 de Bosra. Elle étoit dans ce que l’on appelle la Basanitide : quelques-uns la mettent dans l’Arabie, & d’autres dans la Cœlésyrie. Les Septante l’appellent Edraïm, ou Edraïn, ἐδραειμ, ἐδραιμ, ἐδραιν.

Il y avoit encore une ville de ce nom dans la Tribu de Nephtali. Les Septante appellent celle-ci ἀσσαρί, Assari. Samson la confond avec Enhasor, & n’en fait qu’une même ville qu’il appelle Edrai-En-hasor ; mais les Septante & les Géographes, Zieglerus, le P. Lubin, &c. les distinguent. Josué en fait mention, XIX. 57.

ÉDREDON. s. m. Quelques-uns écrivent Éderdon. Duvet de certains oiseaux du Nord qui sert à faire des couvertures. Un couvre-pied d’édredon.

☞ Ce duvet est tiré du canard de mer appelé Eider, dont les plumes sont très-douces, & se renflent beaucoup.

ÉDRÉMIT. Ville de la petite Phrygie, dans l’Asie mineure.

ÉDRISSITE. s. m. & f. Descendant d’Edris qui est de la race d’Edris ; nom d’une famille & dynastie qui tire son nom d’Edris, descendant d’Ali, gendre de Mahomet. Edrissita. Les Edrissites ont régné l’espace de plus de cent ans dans l’Afrique, en Barbarie, à Fez, à Ceuta & à Tanger. D’Herbel. La race des Edrissites fut exterminée par les Fathimites, l’an de l’hégire 296. de J. C. 908. id.

EDU.

ÉDUCATION. s. f. Soin qu’on prend d’élever, & de nourrir ses enfans. Educatio. Il faut qu’un père fournisse aux frais de l’éducation de ses enfans, même des naturels. Octavius Ferrarius a fait un Traité Latin de la bonne éducation, intitulé Chiron, nom du Centaure qui fut Gouverneur d’Achille.

Éducation, se dit, plus ordinairement, du soin qu’on prend d’instruire les enfans, soit dans tout ce qui regarde les exercices du corps, soit dans ce qui concerne les exercices de l’esprit, & principalement les mœurs : tout ce qui tend à éclairer, orner & régler l’esprit. Institutio. L’éducation, dit M. Rollin, est à proprement parler, l’art de manier & de façonner les esprits ; c’est de toutes les sciences la plus difficile, & en même temps la plus importante, mais qu’on n’étudie pas assez. La souveraine habileté consiste à savoir allier, par un sage tempérament, une force qui retienne les enfans sans les rebuter, & une douceur qui les gagne, sans les amolir. L’éducation ne donne pas les talens ; elle ne fait que les développer ; &, puisque les talens sont différens, il seroit raisonnable que l’éducation variât pareillement. La principale obligation d’un père envers ses enfans, c’est de leur donner une bonne éducation. Donner à ses enfans une belle éducation, c’est leur donner une seconde vie : la nature commence, l’éducation achève. Le courage & la vertu sont des qualités que l’on hérite de ses ancêtres ; mais l’éducation doit venir au secours de la naissance, car, sans elle, les meilleures qualités demeurent infructueuses. Dac. L’art & l’éducation toute seule, ne sauroient faire un homme de mérite : le naturel ne le peut guère plus : & j’aimerois mieux une éducation excellente avec un naturel médiocre, que le plus riche naturel du monde, avec une éducation médiocre. S. Réal. On dit d’une personne incivile & grossière, qu’elle n’a nulle éducation.

EDUEN, ENNE. s. m. & f. Nom d’un peuple de la Gaule Celtique. Æduus, Heduus, a. Les Eduens, peuple célèbre parmi les Celtes, occupoient la partie des Gaules qui est entre la Saône & la Loire, que nous appelons aujourd’hui le Châlonois, le Charolois, l’Autunois & l’Auxois. Leur Capitale étoit Augustodunum, aujourd’hui Autun. Voyez ce mot. Le Sénat appela les Eduens non- seulement Alliés, mais encore frères du peuple Romain.

ÉDULCORATION. s. f. Dulcoratio. Ce mot se dit